La première pierre de l’usine Caremag a été posée ce lundi 17 mars à Lacq (Pyrénées-Atlantiques). Porté par la société lyonnaise Carester, ce projet industriel vise à recycler et raffiner des terres rares, ces métaux stratégiques nécessaires dans à la transition énergétique.
Caremag, filiale de la startup française Carester, ambitionne de devenir le premier recycleur européen de terres rares et le principal producteur occidental de terres rares lourdes séparées.
L’usine, qui entrera en service fin 2026, prévoit de recycler 2 000 tonnes d’aimants permanents et de raffiner 5 000 tonnes de concentrés miniers chaque année. À terme, elle produira 600 tonnes d’oxydes de dysprosium et de terbium, soit environ 15 % de la production mondiale, ainsi que 800 tonnes d’oxydes de néodyme et de praséodyme.
Ces éléments sont nécessaires pour fabriquer des aimants permanents utilisés dans les moteurs électriques et les éoliennes notamment, mais aussi en robotique ou dans l’électronique. Actuellement, la production mondiale est largement dominée par la Chine, ce qui rend le projet de Lacq d’autant plus important pour la quête d’autonomie industrielle en Europe.
À lire aussiComment ce vieux moteur électrique va préserver la souveraineté de la FranceL’investissement total s’élève à 216 millions d’euros, financé par l’État français et des investisseurs japonais. La France a accordé 106 millions d’euros via les programmes France Relance et France 2030, ainsi qu’un crédit d’impôt « industrie verte ».
De leur côté, l’Organisation japonaise pour la sécurité des métaux et de l’énergie (Jogmec) et le conglomérat Iwatani apportent 110 millions d’euros sous forme de fonds propres et de dette d’actionnaire. Le partenariat s’accompagne d’un accord d’achat à long terme avec le Japon pour l’approvisionnement en terres rares lourdes. Le constructeur automobile Stellantis est également intéressé et a signé un contrat de dix ans avec Caremag.
Située sur un site de Total Energies près de Pau, l’usine s’engage à minimiser son empreinte environnementale. Son procédé permettrait de réduire de 60 % les émissions de CO₂ et de 98 % la consommation d’eau par rapport aux installations asiatiques existantes. Par ailleurs, 80 % des émissions directes de CO₂ seront recyclées au sein du processus évoque la République des Pyrénées.
À lire aussiRecycler le combustible nucléaire usagé en métaux pour les éoliennes et panneaux solaires ?Le bassin de Lacq se réoriente, lui qui est réputé pour son exploitation gazière. Avec les biocarburants, la région veut se transformer en pôle stratégique pour les matériaux critiques de la transition énergétique. Avec 92 emplois directs créés, Carester est dans une dynamique positive : levée de fonds de 216 millions d’euros et pose de la première pierre à Lacq.
D’autres usines se lancent dans le recyclage. La start-up MagREEsource a ouvert, en Isère, la première usine-test européenne produisant 50 tonnes annuelles d’aimants permanents recyclés. De son côté, le groupe belge Solvay exploite à La Rochelle une usine de produits de performance à base de terres rares et s’apprête à lancer la production des premiers oxydes de terres rares pour aimants permanents.
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