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La récente hausse des tarifs de l’électricité annoncée le 1ᵉʳ février 2024 résulte d’une hausse de la fiscalité décidée par le ministre de l’Économie. Une étude de l’Observatoire de l’industrie électrique montre que les taxes appliquées à l’électricité sont 9 fois plus importantes que celles pratiquées pour le gaz, 5 pour le gazole et 11 pour le fioul domestique, relativement aux émissions de CO2 générées.
En augmentant de 8,6 % le tarif de base de l’électricité au 1ᵉʳ février, le ministre de l’Économie et des Finances assume vouloir sortir progressivement du bouclier tarifaire. Cette aide d’État, instaurée en février 2022, avait pour objectif de plafonner les hausses des prix de l’énergie et a coûté jusqu’ici 90 milliards d’euros. L’augmentation pour les ménages impose une hausse sur les factures de 18 euros par mois pour une maison de quatre pièces chauffée à l’électricité et pour un appartement d’une pièce chauffée à l’électricité, elle devrait être de 8,3 euros.
L’électricité est grandement taxée par rapport à sa faible empreinte carbone
Dans une étude publiée par l’Observatoire de l’industrie électrique (OIE), nous apprenons premièrement que la hausse des tarifs découle d’une hausse de la fiscalité, auparavant allégée durant le bouclier tarifaire : diminution de l’accise sur l’électricité, une des quatre taxes qui s’appliquent à l’électricité, de 22 euros par mégawattheure (€/MWh) en 2021 à 1 €/MWh en 2022 et augmentation de 1 €/MWh en 2023 à 21 €/MWh en 2024. Le deuxième enseignement, et peut-être le plus important, est qu’en comparant les taxes appliquées aux différentes énergies, l’électricité sort grandement perdante du fait de sa grande taxation par rapport à son empreinte carbone.
Selon l’étude, la consommation d’électricité en France est, depuis le 1ᵉʳ février 2024, taxée à hauteur de 1 312 euros par tonne de CO2 émise. Ce chiffre est calculé sur une base d’une intensité carbone moyenne 2022 de 52 g de CO2 équivalent par kilowattheure et de la dernière hausse des taxes. En comparaison, la tonne de CO2 générée par la combustion d’essence est 4 fois moins taxée, celle de fioul domestique 11 fois moins et celle du gaz 9 fois moins. Et ce, malgré l’augmentation de l’accise sur le gaz.
La comparaison effectuée sur la taxation relativement aux émissions est intéressante, mais nécessite d’apporter deux nuances. Premièrement, imaginons que nous décarbonions plus encore le mix électrique français. Cela impliquerait que le contenu carbone de l’électricité française tendrait vers 0. D’après la formule employée, la pénalisation de l’électricité (€/CO2) tendrait ainsi vers l’infini. Deuxièmement, les taxes ne viennent pas uniquement pénaliser le contenu carbone des énergies. Elles financent aussi les infrastructures nécessaires à leur transport et plus généralement alimentent le budget de l’État (éducation, armée, transition écologique …). Il y a donc, dans ces taxes, une part qui ne dépend pas de l’empreinte écologique.
Une poursuite de la hausse des taxes qui interroge
La hausse brutale de février 2024 n’est pas la dernière. Le « retour à la normale » est prévu pour le 1ᵉʳ février 2025, selon Bercy, avec une accise sur l’électricité passant de 21 €/MWh aujourd’hui à 32 €/MWh le 1ᵉʳ février 2025. L’écart avec les énergies fossiles continuera donc de se creuser et permettra de remplir les caisses de l’État. En effet, les taxes sur l’électricité alimentent directement le budget de l’État et ne sont plus fléchées vers les énergies renouvelables comme c’était le cas jusqu’en 2017. Rien ne permet donc d’affirmer avec certitude que cette hausse de taxe viendra financer la transition écologique.
Au-delà de limiter l’investissement dans des technologies de production propre, la hausse des tarifs de l’électricité encourage le report vers les fossiles. Nous devrions faire l’inverse. La hausse de taxe est de 8,6 % pour les tarifs de base (10,6 millions de consommateurs fin 2022) et de 9,8 % pour les tarifs heures pleines-heures creuses (9,3 millions de consommateurs). La hausse la plus prononcée s’adresse ainsi aux consommateurs qui sont incités à décaler leur consommation des heures de pic de consommation, moment pendant lequel le prix de l’électricité est le plus élevé et le plus carboné à cause du grand recours aux énergies fossiles. Au sein même des offres tarifaires d’électricité, l’augmentation différenciée décourage les contrats visant à faire baisser les prix et décarboner le mix électrique. Rien donc pour faire changer les comportements.
Commentaires
Bonjour,
On passe sous silence l'abonnement Tempo, dont par la force des choses les tarifs ont augmenté d'environ 25 à 30% (selon le mix d'utilisation bleu, blanc, rouge ).
Erreur 4 pour l'essence
vous avez mis 9 pour le gaz 2 fois
"Deuxièmement, les taxes ne viennent pas uniquement pénaliser le contenu carbone des énergies. Elles financent aussi les infrastructures nécessaires à leur transport et plus généralement alimentent le budget de l’État (éducation, armée, transition écologique …)"
C'est vrai que cette orientation des taxes encourrage les consommations fossiles, donc tout le contraire de ce que prétendent faire les gouvernements ? De plus, faire reposer l'essentiel des prélèvements sur nos propres entreprises, qui assument déjà les emplois, donc les salaires dont l'Etat tire l'impôts sur le revenu, les taxes sur la consommation , la taxe d'habitation ou la taxe fonciére, etc. c'est encore leurs mettre des boulets qui n'encourage pas à faire !
Donc explique le chômage de masse, l'importance des coûts sociaux, le désintérêt pour le travail de la société civile, qui n'y trouve plus son compte, quand elle constate les gabgies de l'impuissance publique, et l'inefficacité des adminstrations du pays, qui en général, hormis pour l'installation des radars , se soucient plus d'elles même, que de ce pourquoi elles ont été crées .
D'un autre côté, l'augmentation du kWh augmente la rentabilité des panneaux photovoltaïques..
Si c'est juste en autoconsommation...
A 150 Euros/MW.h en injection réseau, le PV individuel coute cher à tout un chacun pour payer des niveaux de prix pareil (et même en centrales au sol on descend rarement sous les 80 Euros/MW.h en France) avec des prix de marché au ras les pâquerettes voir souvent en négatif aux heures de plein soleil !
A modéré si l'état d'appui sur des taxes de rente si celle ci est extrêmement carboné elle ne peut pas s'en passer.
Exemple taxe sur les carburants, le tabac et l'alcool. On doit supprimer leur consommation mais on n'arrive pas a se passer des revenus de taxation.
L'impôt sur le revenu étant le meilleur.