Un des deux centres de stockage en surface des déchets radioactifs situé dans l’Aube vient d’obtenir le feu vert de la préfecture pour augmenter sa capacité de stockage. Il s’agit du projet Acaci qui va donc pouvoir débuter pour accueillir davantage de déchets radioactifs à très faible activité.

Le traitement des déchets est probablement le sujet le plus délicat qui oppose pro et antinucléaires. Les déchets n’ont pas tous le même niveau de radioactivité ni la même période radioactive, c’est-à-dire la durée au bout de laquelle la radioactivité est divisée par deux. En effet, avec le temps, la radioactivité diminue. On classe ainsi les déchets en trois catégories : les déchets à vie très courte, à vie courte ou à vite longue selon leur période radioactive.

Les déchets radioactifs sont stockés ou entreposés. Plusieurs centres de stockages existent sur le territoire. Celui situé à la Hague étant plein, il ne reçoit plus de déchets depuis 1994. Deux autres centres fonctionnent encore dans l’Aube. Le premier a ouvert ses portes en 1992 pour les déchets de faible et moyenne activité à vie courte. Le second est le centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires). Il a été créé en 2003 pour accueillir les déchets de très faible activité. À côté de la solution de stockage, il existe l’entreposage qui consiste à placer les déchets en surface ou en faible profondeur. Cela concerne les déchets à vie très courte dont la radioactivité disparait en une centaine de jours ainsi que les déchets les plus radioactifs à vie longue, pour lesquels aucune solution de stockage définitive n’est aujourd’hui en service, même si le projet Cigéo avance.

Éviter la saturation avant 2030

Peu à peu, les centres de stockage se remplissent. Ainsi, le centre de Cires a atteint 69 % de sa capacité fin 2022. Il risque d’arriver à saturation dès 2028-2029. Un projet a donc été mis en place pour augmenter sa capacité de stockage, sans étendre le périmètre du site. C’est le projet Acaci qui vient d’obtenir son autorisation préfectorale le 12 juillet 2024. Une instruction a déjà été menée par les services de l’État avec notamment le recueil de l’avis de l’Autorité environnementale et une enquête publique. La délivrance de l’arrêté préfectoral constituait l’étape suivante. Actuellement, le site peut accueillir jusqu’à 650 000 m3 de déchets radioactifs de très faible activité. Le projet permettra d’augmenter sa capacité jusqu’à 950 000 m3, sans ajouter de surface de stockage. La disposition actuelle sera optimisée pour permettre à davantage de déchets d’être stockés. Cela va passer par l’approfondissement des alvéoles, le raidissement des pentes et la surélévation de la partie supérieure du stockage.

Un diagnostic archéologique doit encore être mené sur place, à partir de septembre 2024. Si tout se passe comme prévu, les travaux débuteront à partir d’avril 2025 pour une mise à disposition à partir de 2028.

Plus d’informations sur la page dédiée au projet sur le site de l’Andra.