En Australie, le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud vient de labelliser six « infrastructures cruciales » à leur développement économique. Parmi lesquelles, trois projets de stations de transfert d’énergie par pompage (STEP). Un système de stockage d’électricité de très grande ampleur.

Avec la transition énergétique et l’électrification des usages, la question du stockage de l’électricité se pose partout dans le monde. Parmi les solutions à grande échelle envisagées, les stations de transfert d’énergie par pompage. Il s’agit de deux retenues d’eau, avec la possibilité de pomper de bas en haut lorsque les énergies renouvelables produisent abondamment, ou de turbiner de haut en bas pour produire de l’électricité à la demande du réseau.

En France, ces STEP offrent déjà une puissance de près de 5 gigawatts (GW) sur une durée de stockage de quelques heures. Soit une capacité de l’ordre d’une centaine de gigawattheures (GWh). Mais l’Europe pourrait gagner à développer de nouvelles de ces stations de transfert d’énergie par pompage pour éviter le recours aux énergies fossiles par vent calme et faible ensoleillement, par exemple.

À lire aussi Comment fonctionne une station de transfert d’énergie par pompage (STEP) ?

Trois nouveaux projets de STEP en Australie

L’Australie, de son côté, avait déjà lancé un grand projet de STEP de 900 MW pour 12 heures de stockage du côté de Oven Mountain en 2020. Soit environ 10 GWh de capacité. Et elle vient de labelliser pas moins de trois nouveaux projets de STEP comme « infrastructure d’État cruciale » (critical state signifiant infrastructure, CSSI), pour des raisons sociales et environnementales. Mais peut-être avant tout pour leur importance pour l’économie, explique le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud. Seulement trois autres projets ont été labellisés : des projets de transport de l’électricité. Et même s’ils devront passer par une consultation publique, aucun d’entre eux ne pourra désormais être retoqué par la justice sans le consentement du ministre de la Planification.

Il y a, d’abord, le projet Stratford Renewable Energy Hub porté par Yancoal Australia. Il consiste en un parc solaire de 330 mégawatts (MW) adossé à une STEP d’une capacité de 330 MW sur un cycle de 12 heures. Soit un stockage de 3 600 mégawattheures (MWh). L’originalité du projet : profiter des vides laissés par les mines de charbon et des infrastructures associées au complexe de Stratford qui doit fermer ses portes cette année.

Des STEP pour soutenir l’éolien et le solaire

Les deux autres projets labellisés sont ceux de Muswellbrook et de Lake Lyell. Le premier, développé par AGL et Idemitsu Australia, développera 400 MW avec 8 heures de capacité pour 3,2 GWh d’énergie stockée. De quoi alimenter les lignes haute tension existantes à proximité pendant au moins une centaine d’années. Soit cinq fois plus longtemps que ce qui pourrait être attendu de la plupart des systèmes de stockage par batterie actuels.

La dernière STEP labellisée a une capacité de 335 MW et une durée de stockage de 8 heures également. Elle offrira donc quelque 2,6 GWh de stockage. Elle sera exploitée par EnergyAustralia et nécessitera la construction d’un réservoir en altitude, mais utilisera aussi l’eau d’un barrage déjà existant. L’ensemble de ces STEP devrait aider à soutenir le déploiement de quelque 12 GW de capacité de production renouvelable en cours d’évaluation en Nouvelle-Galles du Sud. Et les nombreux autres attendus dans les mois qui viennent.

À lire aussi Ce gigantesque projet de stockage d’électricité que la France a mis de côté