La France se lance, à son tour, dans le stockage de carbone pour se donner une chance d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Annoncées par le ministre délégué à l’énergie, des expérimentations vont avoir lieu dès l’année prochaine, pour une mise en exploitation en 2027 au plus tard.
Lors d’une visite chez un spécialiste français du transport de carbone liquide, Roland Lescure, ministre délégué à l’énergie, a annoncé que la France travaillait sur la possibilité de stocker du carbone liquide sur son territoire. Pour cela, un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) vient d’être lancé, et devrait aboutir sur des expérimentations dès l’année prochaine. Celles-ci auront pour but de vérifier qu’il est bien possible de stocker du carbone sous forme liquide dans d’anciens puits de pétrole français, et ce, sans aucun danger.
Si tout se passe comme prévu, une autorisation formelle pourrait être délivrée entre 2026 et 2027 pour permettre aux industriels les plus polluants de faire baisser leurs émissions de CO2. L’objectif est de pouvoir stocker 8 millions de tonnes de CO2 par an d’ici 2030, et 16 millions de tonnes de CO2 par an d’ici 2040.
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Le captage et le stockage du carbone ne fait pas l’unanimité, du fait de ses nombreux inconvénients. Cette technique est très énergivore, en particulier lors de la phase de liquéfaction du carbone, et de ce fait, coûte cher. De plus, outre le fait qu’ils ne sont pas illimités, les réservoirs géologiques utilisés doivent être parfaitement étanches, sous peine de provoquer des incidents potentiellement dangereux, comme à Satartia, dans le Mississippi, en 2020.
Néanmoins, selon le ministre délégué à l’énergie, sur les 50 entreprises françaises les plus émettrices de CO2, 37 d’entre elles continueront d’émettre du CO2 à l’horizon 2050 – 2060. Dans ce contexte, le captage et stockage du carbone (CCS) reste une alternative presque indispensable pour permettre à la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais contrairement aux projets sur laquelle la France est déjà positionnée, comme le projet Northern Lights, qui devrait être mis en service dès cette année au large de la Norvège, stocker ce carbone en France permettrait de réduire de façon considérable le prix de cette solution. La France posséderait une capacité de stockage de l’ordre de 800 MT de CO2, de quoi répondre aux besoins des industriels français pendant une cinquantaine d’années.