Pourquoi y a-t-il si peu de panneaux solaires sur cette île tropicale inondée de soleil ?
Connaissez-vous Curaçao, une île des Caraïbes située juste au large des côtes du Venezuela. Inondée de soleil pendant presque toute l’année, elle semble parfaitement adaptée à la production d’électricité photovoltaïque. Et pourtant on n’aperçoit que très peu de panneaux sur les toits des bâtiments, s’est étonné Didier, un Belge qui a récemment séjourné dans cette ancienne colonie néerlandaise. Quelle en est la raison, s’est-il demandé ?
Selon globalsolaratlas.info, des panneaux solaires placés sur un toit de Curaçao génèrent 1,75 fois plus d’électricité que s’ils étaient installés en France. En outre, à 12,7 degrés de latitude nord, il n’y a pas de saisons, le soleil étant généreux tout au long de l’année. L’île dispose donc de conditions idéales pour un déploiement à grande échelle des installations photovoltaïques, nous explique Didier, un Belge qui y a récemment séjourné. Mais à sa grande surprise, il n’en a pratiquement vu aucun. « Une seule maison avec quelques panneaux », nous dit-il au téléphone. Il a donc essayé d’en découvrir la raison.
Un coup mortel pour l’industrie solaire de l’île
L’électricité est chère à Curaçao : l’équivalent de 0,33 €/kWh. Ce prix élevé combiné à une politique de subventions avait rendu les panneaux solaires très attractifs sur l’île, jusqu’à ce que le système soit soudainement aboli le 1er janvier 2015. Au même moment, les propriétaires d’installations se sont vu imposer une taxe solaire mensuelle de 8 €/kWc. Selon les informations récoltées par Didier, ce fut un coup mortel pour l’industrie solaire de l’île. « Les installateurs et les vendeurs de panneaux ont fait faillite, et n’ont donc plus assuré les services de maintenance et d’entretien » explique notre interlocuteur. La plupart des propriétaires ont même démonté leurs installations. Les habitants prétendent que le fournisseur local d’énergie, Aqualectra aurait manigancé cette réforme en vue d’être en situation de monopole. Peu de temps après il a en effet commencé à installer des modules solaires sur les toits de certaines écoles ainsi que des fermes photovoltaïques.
Une batterie alimentée par des panneaux
« La transition énergétique n’est encore nulle part à Curaçao. Vous voyez des générateurs diesel partout », regrette Didier. Par exemple, au nord de l’île, dans l’une des nombreuses baies qui ne sont pas raccordées au réseau. Alors qu’un bar de plage n’est ouvert que pendant la journée, « il pourrait facilement fonctionner avec des panneaux solaires ». S’il vivait à Curaçao, Didier achèterait immédiatement une batterie domestique alimentée par une installation photovoltaïque. « La nuit, la climatisation est indispensable en raison des températures élevées. Je pourrais recharger ma batterie pendant la journée et le prix élevé de l’électricité amortirait rapidement l’investissement », précise-t-il. « Malheureusement, pour la population locale, ce n’est pas faisable, les salaires sont beaucoup trop bas », ajoute-t-il avec regrets.
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Dans de nombreux pays tropicaux, les investissements dans le solaire sont également à la traîne, tout comme à Curaçao. Pour Martien Visser, maître de conférences à l’Université des sciences appliquées de Groningen, aux Pays-Bas, les prix de l’énergie dans les pays pauvres et chauds sont généralement bas. Les panneaux solaires sont donc moins susceptibles de s’amortir aussi rapidement qu’en Europe, où plus des deux-tiers du prix de l’électricité sont souvent constitués de taxes et de redevances pour le réseau. En outre, des politiques de subventions généreuses rendent les panneaux solaires attrayants, malgré des conditions d’ensoleillement qui ne sont pas optimales. Ainsi, les Pays-Bas au nord de l’Europe ne sont pas gâtés par le soleil. Et pourtant, les néerlandais sont numéro 3 mondial derrière l’Australie et l’Allemagne en termes de capacité photovoltaïque par habitant.
Martien Visser souligne l’importance d’une politique de soutien cohérente et stable. Même si Curaçao réintroduisait maintenant un système de subventions attrayant, les gens hésiteraient. « Ils sont devenus méfiants face à la politique erratique d’un gouvernement peu fiable, qui change les règles du jeu pendant la partie ».
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Commentaires
Est ce différent de ce que fait la France ? Qui préfère entretenir des chômeurs pour acheter ses panneaux solaires aux chinois, qui bénéficient ainsi de nos milliards, pour ne pas appauvrir le nucléaire qui serait incapable de résister à une perte de son hégémonie.
Ce n'est pas impossible non plus. Mais je crois que c'est plus bête que ça. On achète les PPV en Chine parce que, comme les stylos billes, les lunettes de Soleil, les slips en coton, où les masques anti-covid, c'est moins cher là-bas que si c'est fait en France.
Et en plus, ces panneaux solaires sont inutiles, en France.
Comme pour l'éolien, on ralentit des centrales nucléaires pour prendre leur électricité, ce qui est débile.
A vous lire, le nucléaire doit avoir l'apanage de la production électrique. Et pourquoi donc ?! En tout cas, le nucléaire a l'apanage des déchets les plus dangereux qui soient, de très loin, et du risque également, de très loin également. Et de plus, il est particulièrement cher. Alors oui, je préfère éolien et solaire.
Ce qui est débile c'est de croire qu'on ralenti le nucléaire alors que sans le solaire et l'éolien au lieu de cramer 6 GW de gaz en continue les jours de semaine de 7 h du matin à 19 h ce serait 25 GW de gaz qu'il faudrait transformer en fumées .
Dire qu'il y en a qui se croient informas mais qui ne connaissent même pas eco2mix de RTE qui lui ne fait pas de blabla mais souligne la non-pilotabilité du nucléaire incapable de répondre aux besoins de l'activité économique aujourd'hui..... ce qui promet une véritable catastrophe si on persiste dans cette hérésie nucléaire tout en voulant décarboner l'industrie.... en lui fournissant le double d'électricité que ce dont elle a besoin aujourd'hui
Quel gâchis, cette utilisation du diesel au lieu de panneaux solaires !
(à l'avant-dernier §, pourriez-vous rectifier "les conditions d'ensoleillement qui ne sont pas optimales")
Pas comparable, le Diesel est pilotable, pas le solaire, hélas.
Le monde est têtu, mais mal fait.
Le solaire est parfaitement pilotable le Soleil se lève tous les jours que cela vous plaise ou non,, ..... Contrairement aux réacteurs nucléaire qui des parent si 547 conditions sont réunies ce qui arrive parfois en ce moment une bonne quinzaine de réacteurs à l'arrêt
Solaire pilotable LOL Je n'avais jamais lu une affirmation aussi amusante.
Et en plus, vous maîtrisez les nuages ? Il n'est même pas prévisible.
Pour les réacteurs, il s'agit soit d'arrêts de maintenance planifiés en période de charge creuse (bon, elle est mauvaise LOL) soit parce que la demande est faible.
Encore le lobby local du pétrole (vénézuélien?) qui fait de la résistance et des coups bas. La situation est-elle liée à la présence d'une raffinerie sur l'île de Curaçao?
Il n'est pas impossible que les pétroliers très puissants dans cette région soient à l'origine de la fameuse taxe sur les PPV qui a dissuadé les habitants de recourir à cette source d'énergie.
Et certains trouvent scandaleux la politique d'aide au développement des renouvelables en France et soutiennent le nucléaire en croyant qu'il n'est pas subventionné depuis 60 ans.
Le nucléaire en France a longtemps été considéré comme équivalent-EnR en raison de sa faible empreinte carbone. Par ailleurs l'industrie électronucléaire fonctionne en partie en symbiose avec l'industrie militaro-nucléaire. Méfiez-vous des jugements trop simples, trop tranchés. Le nucléaire n'est pas forcément (ou pas que) une calamité. Enfin, les EPR, si!
Mais, côté climat, le nucléaire est infiniment meilleur que l'éolien ou le solaire, qui nécessitent des centrales à gaz les jours sans vent (les 3/4 du temps, sur l'allée).
'on c' est le nucleaire par manque de flexibilité qui nécessite des centrales gaz... Tous les jours c'es 5 GW de gaz toute la journée qu'il faut cramer... Vous blablate des fakes new et moi je prouve : eco2mix à la portée de tout le monde sauf des autruches
Bof, les centrales nucléaires françaises, devant fournir une part principale de l'électricité du réseau, sont beaucoup plus flexibles que leurs homologues.
Elles sont capables de passer de 20% à 100% en 30 minutes.
Et avec l'hydraulique pour faire je joint, ça devrait suffire.
Mon jugement n'a rien de simpliste, ni même de simple. Le nucléaire est subventionné depuis toujours ne serait-ce que par le besoin militaire qui est le seul à justifier la filière uranium et c'est même loin d'être tout en manière de subvention au nucléaire. Et vous ne pouvez pas nier que les nucléophiles passent leur temps à dénoncer les aides au développement des renouvelables qui se fait de façon même très indirectes puisqu'il ne s'agit pas de subventionner les constructions des parcs éolien ou PPV eux-mêmes, mais seulement d'acheter à un tarif garanti les productions. Ce qui fait que si les production sont inexistantes ou seulement moindre qu'espérées il n'y a aucune "subvention" et l'investisseur du parc peut faire faillite, loin de s'en foutre plein les fouilles comme on le lit souvent sous la plume des mêmes nucléophiles.
Maintenant votre remarque "Le nucléaire en France a longtemps été considéré comme équivalent-EnR en raison de sa faible empreinte carbone." est sans fondement car dans la durée de vie du nucléaire jusqu'à aujourd'hui il a passé ses plus glorieuses années, les 50 premières, l'empreinte carbone n'était pas une préoccupation. L'argument le plus vendu était son coût de production déclamé comme le plus bas alors que c'était déjà faux et que ça l'est de plus en plus comme on s'en aperçoit en lisant les statistiques comparatives officielles entre les 27 pays de l'Europe.
Faux, comme l'est la supposée pilotabilité du nucléaire, nouvel argument anti-renouvelable, et il suffit de voir la source de production qui assure les variations de la demande chaque matin de la semaine, comme aujourd'hui, vendredi, par exemple, pour constaté que c'est d'abord l'hydraulique qui est sollicité puis le gaz malgré qu'il soit à un coût particulièrement élevé en ce moment, tandis que le nucléaire ne s'émeut pas d'un poil pour répondre à la demande. Et cela malgré que nous ayons en ce moment même 17 réacteurs mis en jachère pour la saison d'été, car un réacteur nucléaire ça met deux jours au minimum quand tout va bien pour démarrer et pas une heure, temps de réaction imposé par le réveil de l'activité économique tous les jours de la semaine.
Un réacteur nucléaire français passe de 20% à 100% de charge en 30 minutes. Chiffres EDF.
Oui chiffre EDF, QUELLE OBJECTIVITÉ.
Moi je vois chaque matin que le nucléaire est incapable d'allumer 5 à 6 réacteurs pour répondre au besoin de l'activité économique pour la journée malgré 15 réacteurs en j'achère, et que pour palier à ce ma'que de flexibilité. On allume les centrales à gaz pour cramer en continu 5GW toute la journée. Ça c'est pas du blabla Intel à dit ça se mit dans les vorbes de production de RTE... Pour les petits rigolo qui croient encore au lobby nucléaire
Qui croire un particulier qui affirme dans un commentaire : "le nucléaire est subventionné depuis toujours" ou la Cour des comptes qui a publié plusieurs rapports extrêmement détaillés sur le coût du nucléaire civil, en reprenant tous les postes de dépense depuis 1945 ? Il est vraiment difficile de décider laquelle de ces deux sources serait la plus crédible.
Rochain est contre par principe. Que Dieu le lui pardonne, il ne sait pas ! LOL
Je vous rejoins sur pas mal de points. je ne suis ni nucléophile ni phobe, bien au contraire! Je pense que cette énergie nous a bien aidé à limiter la conso de pétrole, maintenir un bas coût de l'électricité qui a freiné la désindustrialisation de la France, avoir une semi-indépendance énergétique face à l'OPEP, et qu'elle va de pair avec les ambitions de maintenir une force militaire de dissuasion, dont on peut discuter de la pertinence mais c'est un autre sujet. Maintenant, il a fait son temps et il faut passer aux EnR. Sans toutefois se précipiter pour autant, la fermeture des centrales nuke doit se faire sur critères de rentabilité (en tenant compte du coût du maintien de la sécurité et du coût du démantèlement). Et non suite à des décisions politiques arbitraires à visée électorale (Fessenheim...).
Non, la non pilotabilité des éoliennes et du solaire les disqualifie pour alimenter un réseau électrique à 0% de CO2.
Le nucléaire ne nous a jamais rendu notre indépendance énergétique puisque nous importons 100% de notre combustible uranium de l'étranger, après avoir asséché les mines de France, puis de nos anciennes colonies comme le Niger, notre principal fournisseur est devenu le Kazakhstan. Pour l'ensemble de nos ressources énergétiques nous dépendons toujours de l'étranger à 90/95%. Pour ce qui est des coûts de démantèlement des centrales nucléaires nous n'en n'avons aucune idée puisque nous n'en n'avons démantelé aucun à l'heure présente bien que certaines soient arrêtées depuis plus de 40 ans, c'est un dossier qui fait peur.
Pour Fessenheim ce n'est pas une décision politique comme le colporte les nucléophiles elle a même fonctionné plus de trois ans illégalement à la demande du gouvernement contre l'avis de l'ASN contrainte d'autorisée par dérogation exceptionnelle par 3 fois l'autorisation d'exploiter, car selon la loi passée 40 ans un réacteur et les éléments de la centrale associée doivent satisfaire aux exigences de la quatrième visite décennale qui n'a jamais eu lieu, car le certificat n'aurait pas pu lui être accordé puisque les travaux de mise en conformité n'avaient pas été réalisés, son arrêt définitif devait être corrélé à la mise en service de l'EPR qui n'a toujours pas eu lieu non plus à l'heure présente.
Ce n'est pas une décision politique qui a arrêté Fessenheim ce sont les mensonges de Lévy sur la date raisonnable de mise en service de l'EPR.
Les seules décisions politiques ayant un lointain rapport avec l'arrêt de Fessenheim et n'importe quel autre centrale nucléaire c'est la décision prise en 2015 de limité la puissance installée du nucléaire à 64MW si je me souviens bien et la loi de 2019 limitant la part nucléaire dans le mix électrique à 50% en 2035.
Fessenheim étant les 2 plus vieux réacteurs en service pour rester dans la limite de la loi de 2015 il a été décidé d'arrêter Fessenheim (1800 MW) à la mise en service de Flamanville3 (1650 MW) et ce dernier devant être opérationnel l'année des 40 ans de Fessenheim c'était parfait, inutile d'entreprendre les travaux de mise à niveau requis pour passer avec succès l'examen de la quatrième décennale. Levy a voulu économiser la mise à niveau et mettre le gouvernement devant le fait accompli : Il fallait prolonger Fessenheim sans la couverture de l'ASN, et le gouvernement a cédé 1an, 2 ans, 3 ans, puis a taper du poing sur la table ! ! Fessenheim ferme ! Aujourd'hui il faudrait même qu'ils entreprennent les travaux de la cinquième décennale pour dans deux ans avoir encore le droit d'être exploité. Je suis consterné d'entendre les nucléophiles qui parlent de ces salauds du gouvernement qui ont fermé Fessenheim uniquement pour faire plaisir aux écolos. S'il y avait eu le moindre problème durant ces 3 années d'exploitation illégales je me demande qui aurait le salaud par qui c'est arrivé.
Il suffit de construire des réacteurs de quatrième génération pour uriliser pendant quelques dizaines de siècles l'uranium 238 en stock sur notre sol.
Gros rêve écroulé après 8 tentatives qui furent 8 bides mais il est clair que vous ignorez l'histoire de l'électronucléaire