L’année 2024 a-t-elle tenue s’est promesses ? Il y a tout juste un an, on espérait assister au démarrage de Flamanville, à l’inauguration de plusieurs parcs éoliens offshore, ainsi qu’à une malheureuse hausse des prix. Il faut bien reconnaître que les objectifs ont été (presque) tenus. 

Alors que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, il est temps de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, et de faire le bilan de l’année qui vient de s’écouler. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle aura été chargée. On retiendra pêle mêle le retour en grâce du nucléaire un peu partout dans le monde, les records battus par la Chine, ou encore la toute récente élection de Donald Trump. En France, si l’année commençait par une hausse des prix de l’électricité, de nombreuses bonnes nouvelles se sont tout de même enchaînées.

Que s’est-il passé dans l’énergie en France en 2024 ?

➡️ Stabilisation des prix de l’électricité

L’année 2024 semblait débuter sous de mauvais augures avec une énième hausse des tarifs de l’électricité en février. Heureusement, le prix n’a pas changé en août, et devrait même être revu à la baisse en février 2025. Voilà qui permettra à nos portefeuilles de reprendre leur souffle.

➡️ Record d’exportation pour EDF

EDF a signé une année record en matière d’exportation d’électricité, tout juste 2 ans après le bilan désastreux de l’année 2022. D’ici le 31 décembre 2024, EDF pense pouvoir atteindre les 90 TWh exportés, battant ainsi le précédent record de 77 TWh exportés en 2002.

➡️Une année intense pour l’éolien en mer

Si l’année 2023 s’était révélée avare en inaugurations, du côté de l’éolien offshore, 2024 a été marqué par deux mises en services consécutives dans le nord de la France, avec les parcs offshore de Fécamp et Saint-Brieuc. Si aucune date de mise en service n’a été annoncée, le premier parc flottant de France est, lui aussi, dans les starting-blocks. Le projet Provence Grand Large vient, en effet, d’injecter ses premiers électrons sur le réseau, annonçant ainsi la dernière étape avant sa mise en service. Enfin, l’attribution de l’appel d’offre AO5 concernant le parc éolien Bretagne Sud, d’une puissance de 250 MW, devrait participer à structurer la filière de l’éolien flottant sur la façade Atlantique.

➡️ Mise en service de l’EPR de Flamanville

L’année 2024 aura également été riche en actualité du côté du nucléaire. À Flamanville, les bonnes nouvelles se sont enfin enchaînées avec un chargement réussi du combustible, puis la première divergence, dans la nuit du 2 au 3 septembre et, enfin, le raccordement prévu pour le 20 décembre. Dans le même temps, les travaux ont déjà commencé à Penly avec la construction des premières infrastructures de parkings et de voiries.

➡️ Une nouvelle feuille de route énergétique

Pour finir, cette fin d’année a été marquée par la consultation publique liée à la nouvelle feuille de route énergétique et climatique de la France. Celle-ci repose sur deux documents principaux, à savoir la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). On découvre, dans ces propositions de documents, des objectifs d’énergie par filière comme le déploiement de 18 GW d’éolien offshore d’ici 2035 contre 0,6 GW en 2022, ou encore la multiplication par 6 des capacités photovoltaïques de 2022. On regrettera tout de même l’absence de réels objectifs en matière de stockage de l’énergie.

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Qu’en est-il pour le reste du monde ?

➡️ La Chine enchaîne les records

À l’échelle internationale, l’année 2024 a été marquée par la folie des grandeurs chinoise. L’Empire du Milieu a, en effet, consolidé son rôle majeur dans le secteur des énergies renouvelables avec l’inauguration de nombreux équipements tous plus impressionnants les uns que les autres. On peut citer l’éolienne la plus puissante du monde, la plus haute STEP du monde, le plus grand site de stockage d’énergie par air comprimé, ou encore la plus grande ferme photovoltaïque du monde, d’une puissance de 3,5 GW. Lors de la récente COP29, la Chine a même capitalisé sur ses avancées pour marquer sa détermination à devenir neutre en carbone d’ici 2060.

➡️ Le nucléaire devient à la mode

Dans le même temps, le nucléaire est revenu sur le devant de la scène, en particulier aux USA. Avec le développement massif de l’intelligence artificielle, et des besoins énergétiques qui y sont associés, on a assisté à de nombreux rapprochements entre des entreprises du secteur de la Tech comme Amazon, Google ou Microsoft, et des entreprises spécialisées dans l’énergie et en particulier dans le nucléaire. Google s’est, par exemple, rapproché de Kairos Power, tandis que Microsoft a trouvé un accord entraînant le redémarrage de la centrale de Three Miles Island.

➡️ Des interrogations politiques

Pour finir, la fin de l’année aura été marquée par l’élection de Donald Trump, qui a jeté le trouble sur l’engagement des USA envers la transition énergétique pour les prochaines années. Ce dernier a notamment menacé de quitter les Accords de Paris. Malgré cela, les énergies décarbonées étant devenues un véritable vecteur de croissance, de nombreux signes laissent penser que la transition énergétique se poursuivra dans le pays de l’Oncle Sam.