Jusqu’alors sous capitaux chinois, le groupe norvégien REC Solar poursuivait l’objectif d’ouvrir à Hambach (57) une usine à la pointe avec, à la clé, la création de 1 800 à 2 500 emplois. En plus du glissement de quelques mois sur le calendrier s’ajoute comme nouvelle difficulté le rachat de l’entreprise par l’indien Reliance.
Une capacité de 4 GWc par an
Bénéficiant de l’autorisation d’exploiter les recherches du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) en matière de panneaux solaires à hétérojonction, l’usine REC Solar de presque 150 000 m2 de superficie totale sortirait, dès 2025, 9 millions d’unités à l’année.
Située à moins de 10 km de Sarreguemines, sur le site de la ZAC Europôle II, la gigafactory disposerait alors d’une puissance de production de 4 GWc par exercice. De quoi alimenter en électricité entre 400 000 et 500 000 foyers. Un palier avait été fixé pour 2022 à 2 GW de panneaux photovoltaïques.
Ces objectifs ambitieux s’appuient en partie sur ce que devrait apporter cette nouvelle génération de matériel : un rendement en hausse de 20 % pour un impact environnemental en baisse sur le cycle de vie.
Objectif confirmé ?
Dans son communiqué daté du 10 octobre 2021, Reliance Industries Ltd confirme pour la France les 2 GW de nouvelles cellules solaires. Si l’objectif est à nouveau validé, faut-il pour autant en déduire que le site d’Hambach est maintenu ?
Tout d’abord : Pourquoi se poser cette question ? Tout simplement parce que des opposants au projet d’implantation dénoncent depuis des mois les risques sur l’environnement de la production de ces panneaux et, surtout, le fait que Rec Solar ne soit pas une entreprise française.
A l’heure où Emmanuel Macron et le gouvernement appellent au développement d’une industrie nationale d’excellence dans différents domaines, et notamment celui des énergies renouvelables, le décalage, au moins apparent, est de plus en plus palpable.
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Les détracteurs craignaient en particulier que la technologie à hétérojonction mise au point dans l’Hexagone par le CEA soit ainsi livrée à China National Bluestar. C’est de ce groupe que dépendait Rec Solar avant son tout récent achat par Reliance Industries, contre 666 millions d’euros.
Ce serait effectivement un comble qu’un programme officiellement soutenu par l’Etat pour doter la France d’une autonomie industrielle stratégique profite plus ou moins directement aux concurrents dont on souhaite s’affranchir.
Rec Solar avait assuré que la situation était sous contrôle avec le CEA et qu’il n’y avait pas de risque de transfert de technologie ni de vol de propriété intellectuelle. Une sérénité affichée pas forcément partagée à Grenoble, où est établi le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.
Le problème chinois semble résolu fort à propos. Pour autant Rec Solar n’est toujours pas une entreprise française, ni même sous capitaux européens.
Une réserve étonnante
Et puis il y a cette différence dans les communiqués de presse. « Reliance soutiendra fortement les expansions prévues de REC, notamment la capacité de 2 à 3 GW de cellules et modules à Singapour, 2 GW pour les toutes nouvelles cellules et modules en France, et une autre usine de modules 1 GW aux Etats-Unis » peut-on lire sur le site du racheteur.
REC Group se montre plus prudent concernant notre pays le 13 octobre, soit 3 jours plus tard : « Grâce à la robustesse financière de Reliance et à son engagement envers l’énergie solaire, REC pourra bénéficier d’une capacité supplémentaire de plus de 5 GW au cours des 2 à 3 prochaines années à Singapour, en Europe et aux Etats-Unis ».
Cette réserve interroge forcément quand on se souvient que REC Solar a prévenu il y a quelques mois qu’à défaut de pouvoir construire son usine sur le site français choisi, il se replierait dans un autre pays. Rien que la pression administrative est souvent perçue comme décourageante dans l’Hexagone par les porteurs de projets autour des énergies renouvelables.
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Lors de la présentation du plan d’investissement France 2030, Emmanuel Macron a promis 500 millions d’euros pour améliorer les technologies actuelles en matière d’énergies renouvelables, dont le photovoltaïque. Avec pour retombées la création d’emplois dans l’Hexagone et l’indépendance du pays face aux marchés hors Europe.
Sur le volet de l’emploi, l’implantation de l’usine Rec Solar à Hambach est une aubaine et répond pleinement à l’objectif visé. Les chiffres se sont incrémentés en quelques mois, et il serait désormais question de la création d’environ 2 500 postes.
Et concernant l’indépendance de la France ? Là, se positionner est moins évident. Rec Solar reste établi en Norvège, un pays qui n’est pas membre de l’Union européenne, tout en étant inclus, entre autres, à l’espace économique du vaste territoire. Mais l’entreprise dépend d’un groupe indien désormais. Doit-on ou pas considérer que c’est bloquant ? Quoi qu’il en soit, des annonces sont attendues qui devraient prochainement clarifier la situation.
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Le sous-développement industriel de la France est de plus en plus criant. On en est à attendre, espérer, et voir venir un entrepreneur étranger qui voudra bien mettre une usine chez nous, créer des emplois etc. On obtient des promesses à condition de sortir des subvention et de faire cadeau des brevets. Et ensuite, les emplois? A ceux qui croient au père Noël. Les seuls emplois qui pourraient voir le jour sont des smicards exploités dans une plate-forme amazon, pour encore mieux détruire le commerce de détail. Nous n’avons plus vraiment d’entrepreneurs français prêts à investir en France. Ils préfèrent… Lire plus »
L’expression « 4 GWc par exercice » est bizarre.
4 GWh par an, ce serait mieux, non ?
Les W sont de la puissance (de crête dans ce cas). La valeur de l’énergie fournie sur un exercice (an ??) doit être donnée en Wh.
S’agissant d’une usine produisant des ppv et non de l’électricité, il s’agit bien de leur capacité à produire une surface ppv chaque année, capable elle de produire 4GWc de puissance.
Est ce clair ?