Après l’agrivoltaïsme, combinant production agricole et énergie photovoltaïque sur une même parcelle, vient maintenant l’algovoltaïsme. Mais quel est donc ce nouveau terme ? Simplement, il s’agit d’une déclinaison de l’agrivoltaïsme, qui est spécifique à la production d’algues. Le tout premier système de ce genre est implanté en Italie, une des pionnières en matière de microalgues.
Ce sont deux entreprises italiennes, l’ENEA et l’Enel Green Power qui se trouvent derrière ce projet « algovoltaïque », associant production d’électricité solaire et culture de microalgues. Ces plantes sont réputées en raison de leur potentiel multifonctionnel. Elles se retrouvent notamment dans l’industrie alimentaire comme compléments nutritifs, mais aussi dans le secteur cosmétique pour leurs propriétés hydratantes et antioxydantes, sans oublier leur utilisation en pharmacie. Suite à un accord conclu en mai 2021 entre les deux entités, une usine pilote algovoltaïque a vu le jour à Portici, en Italie. Depuis septembre dernier, le système est opérationnel.
À lire aussi Elon Musk doit-il donner 100 millions de dollars au parc national des Calanques ?Un système entièrement automatisé sous 40 m² de panneaux photovoltaïques
L’installation algovoltaïque est tout d’abord composée de 40 m² de modules solaires d’une puissance de 7 kWc. Juste en dessous de ces panneaux, à l’ombre des rayons directs du soleil, poussent les microalgues. Elles grandissent à l’intérieur de photobioréacteurs, des tubes conçus pour leur offrir un environnement optimal à leur croissance. Disposés en deux colonnes verticales parallèles et interconnectées, ces tubes transparents forment un circuit serpentin. Ce design permet une circulation fluide de la solution dans laquelle baignent les microalgues. Une fois arrivées à maturité, elles sont extraites grâce à une centrifugeuse. Les détails concernant le projet sont encore limités, mais on peut déduire que le courant généré par les modules alimente tout le système, le rendant entièrement automatisé.
Dans un récent communiqué, l’ENEA a souligné que le rendement de l’usine de microalgues dépend en grande partie des caractéristiques et de la conception du système photovoltaïque associé. Pour cette phase expérimentale, les estimations tablent sur une production annuelle d’environ 30 kg d’algues séchées pour l’installation de 40 m². Les produits seront ensuite commercialisés à un prix allant de 100 à 600 € par kilos.
À lire aussi Cultiver des algues sous des panneaux solaires en mer, c’est possible