Quelle quantité d’électricité le Royaume-Uni doit-il stocker pour réussir sa transition ?


Quelle quantité d’électricité le Royaume-Uni doit-il stocker pour réussir sa transition ?

Montage RE.

L’opérateur du réseau électrique britannique a dévoilé son nouveau rapport annuel sur les perspectives énergétiques du pays. Baptisé « Future Energy Scenarios », le document explore différentes voies pour parvenir à la neutralité carbone. Le stockage des énergies renouvelables apparaît incontournable dans chacune des solutions.

Décarboner la production d’électricité d’un pays n’est pas une mince affaire. Il existe une multitude d’options, chacune ayant ses avantages et inconvénients. Quelle place pour l’éolien, le solaire, l’hydroélectricité, la biomasse, le nucléaire et… le stockage ?

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Peu évoqués par les médias généralistes, les systèmes de stockage d’électricité sont pourtant indispensables aux réseaux électriques visant la neutralité carbone.

Ces batteries, stations de transfert d’énergie par pompage-turbinage (STEP) ou systèmes à gaz comprimé peuvent accumuler de grandes quantités d’énergie, qu’ils soient alimentés par des centrales pilotables (nucléaire, hydro) ou non (solaire, éolien). National Grid ESO, le gestionnaire du réseau électrique britannique l’a bien compris.

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Doubler les capacités de stockage ne suffirait pas

Dans son dernier rapport annuel sur les scénarios énergétiques du futur (Future Energy Scenarios), il insiste sur la nécessité de développer des moyens de stockage d’électricité. En 2021, le Royaume-Uni comptait 27,4 GWh de capacité de stockage, quasi-exclusivement composé de STEP (25,8 GWh), les 1,6 GWh restants étant principalement des batteries.

Dans le plus pessimiste des 4 scénarios, baptisé « Falling Short », le pays serait doté de 60 GWh de capacité de stockage et 22 GW de puissance. C’est déjà 2 fois plus qu’actuellement. Pourtant, cette piste ne permettrait toujours pas d’atteindre totalement la neutralité carbone.

Deux autres scénarios « System Transformation » et « Consumer transformation » proposent des capacités de stockage de 115 GWh (32 GW) et 165 GWh (40 GW) d’ici 2050. Enfin, le scénario « Leading The Way », le plus ambitieux, suggère près de 200 GWh de stockage pour 50 GW de puissance.

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À chaque type de stockage son usage

Si tel est le choix du Royaume-Uni, la réalisation de ce dernier scénario imposera de multiplier par 7 les capacités actuelles de stockage d’électricité en moins de 30 ans. Le pays compte miser principalement sur le développement de méga-batteries stationnaires et de STEP.
D’autres systèmes moins conventionnels comme le stockage sous forme de gaz (power-to-gas), d’hydrogène et l’exploitation de la fonction V2G des véhicules électriques sont également prévus.

Une diversité importante, car chaque mode de stockage est adapté à un type d’usage. Les batteries conviennent par exemple pour accumuler et restituer de l’électricité sur de courtes périodes, de l’ordre de quelques heures à quelques jours. Les STEP peuvent agir à l’échelle hebdomadaire quand le power-to-gas (méthane ou hydrogène) est utile pour le stockage inter-saisonnier.

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Une baisse spectaculaire des émissions de CO2

À gauche, le mix électrique du Royaume-Uni en 2020 (site gouvernemental UK). À droite, la baisse des émissions de CO2 de la production électrique du pays (National Grid ESO).

En 2020, la production électrique du Royaume-Uni était composée de 35,7 % de gaz, 28,4 % d’éolien et de solaire, de 16 % de nucléaire, 12,6 % d’autres énergies renouvelables (biomasse principalement), de 3,2 % de combustibles pétroliers, 2,2 % d’hydroélectricité et 1,8 % de charbon. L’essor du solaire et de l’éolien, notamment offshore, a permis de réduire considérablement l’utilisation de centrales au charbon.

Alors que le pays affichait une intensité carbone de près de 600 g eqCO2/kWh en 2009, il revendique aujourd’hui 156 g eqCO2/kWh. Une baisse qui doit se poursuivre jusqu’en 2050, date à laquelle le Royaume-Uni espère avoir complètement décarboné sa production électrique.

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