Agnès Pannier-Runacher signe son retour au ministère de l’Énergie, climat et prévention des risques. Elle avait occupé ce poste de 2022 à 2024 avant d’être mutée à l’agriculture et finalement de retrouver son poste.
Agnès Pannier-Runacher, forte d’une longue expérience ministérielle, a été nommée à la tête du ministère de la Transition écologique et de l’Énergie. Ce poste stratégique, qu’elle avait déjà occupé entre 2022 et 2024, la place au cœur de la lutte contre la crise climatique et énergétique. Avec son portefeuille élargi à l’énergie, au climat et à la prévention des risques, elle doit répondre aux défis majeurs : sortir des énergies fossiles, adapter la France aux effets du réchauffement climatique, et arrêter l’effondrement de la biodiversité.
Ancienne inspectrice des finances et cadre du secteur privé, notamment chez Faurecia et la Compagnie des Alpes, Pannier-Runacher, elle rejoint le gouvernement en 2018. Gravissant rapidement les échelons pour devenir une figure centrale des politiques industrielles et énergétiques, elle s’est affirmée comme une ministre ardente défenseuse du nucléaire. Elle avait notamment créé une alliance européenne pour le nucléaire afin de défendre cette énergie comme stratégique dans la transition énergétique.
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Cependant, sa nomination suscite des interrogations. Certains acteurs, comme le Réseau Action Climat (RAC), critiquent la nouvelle organisation de son ministère, amputé des transports et du logement, secteurs clés pour réduire les émissions de CO2. Ces critiques dénoncent un « démembrement » du ministère de la Transition écologique. Pour sa part, la ministre défend une approche transversale, estimant que l’écologie doit imprégner toutes les politiques gouvernementales.
Agnès Pannier-Runacher a aussi dû régulièrement se défendre de conflits d’intérêt. Son père, Jean-Michel Runacher, a dirigé la deuxième entreprise pétrolière Perenco et ses enfants, mineurs, étaient liés à travers un fond à cette entreprise, selon les révélations du média Disclose. La nouvelle ministre de 50 ans avait dû, lors de ses précédents fonctions, se déporter des dossiers liés à Engie, son mari de l’époque y travaillant.
Les acteurs du secteur de l’énergie se montrent plus positifs. La réintégration de l’énergie dans le giron de Pannier-Runacher est saluée, notamment par le syndicat Enerplan, qui souligne son expertise et sa capacité à agir rapidement. Ce retour en force de l’énergie dans son portefeuille permet de traiter en profondeur les problématiques liées à la production d’électricité, notamment à travers la relance du nucléaire et le développement des énergies renouvelables.
Olga Givernet, ministre déléguée à l’énergie
La nomination d’Olga Givernet, ingénieure aéronautique, comme ministre déléguée à l’Énergie, est un autre signal de renforcement des compétences techniques au sein du ministère. Cette équipe devra affronter de nombreux défis, parmi lesquels la réduction de la dépendance aux énergies fossiles et la mise en place de la planification écologique.
En résumé, Agnès Pannier-Runacher arrive à un moment critique pour la politique climatique et énergétique de la France. Son ambition de mener une écologie « populaire et ambitieuse » sera mise à l’épreuve face aux enjeux colossaux qui l’attendent et des retards pris en la matière : Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et Plan national d’adaptation au changement climatique, entre autres.
Dommage qu’en macronie, la seule personne apparemment capable de tenir ce ministère ait un profil aussi controversé.