A l’approche de l’hiver, le réseau électrique du Kazakhstan est mis à rude épreuve, entrainant une pénurie qui touche tout le pays. La faute aux dizaines de milliers de mineurs de bitcoins et autres cryptomonnaies, dont l’activité est très énergivore. À tel point que des coupures ont privé plusieurs villes et villages de courant en octobre et en novembre.
La consommation d’électricité dans ce pays d’Asie centrale a explosé depuis l’installation en masse, à partir du printemps de cette année, des mineurs de crypto-monnaies en provenance de Chine. Rappelons que ces devises virtuelles sont générées par un réseau mondial de serveurs informatiques qui les « minent » par la technique de la blockchain. Les organisations qui mettent leurs ordinateurs à disposition, sont des « mineurs », rémunérés pour « frapper » la monnaie virtuelle. Cette activité consomme d’énormes quantités d’énergie : selon les experts de l’Université de Cambridge, la fabrication des bitcoins a nécessité en 2020 environ 120 térawattheures (TWh) d’électricité, soit 4 fois plus qu’il y a seulement 3 ans. Cela équivaut aujourd’hui à la consommation annuelle de pays comme l’Argentine ou les Pays-Bas. Une seule transaction en bitcoin dépense actuellement autant d’énergie qu’une maison individuelle en un mois.
Confrontée à des pénuries d’énergie qui handicapent son industrie, la Chine a pris des mesures très restrictives contre les fermes de minage des crypto-monnaies. En septembre Pékin a même tout simplement interdit l’utilisation de ces devises pour des transactions financières. « Les activités commerciales liées aux monnaies virtuelles sont des activités illégales », a laconiquement annoncé la banque centrale chinoise. Selon elle, le marché des crypto-monnaies est un danger dont il faut se débarrasser au plus vite.
Dès lors, les mineurs de bitcoins ont déserté l’Empire du Milieu pour s’installer chez les voisins kazakhs, attirés par l’électricité très bon marché qui y est encore produite majoritairement par le charbon, malgré la volonté des autorités de développer les énergies renouvelables. Le climat frais des steppes, nécessaire au refroidissement des machines, est aussi un atout important aux yeux des mineurs.
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Conséquence inattendue de cette émigration : le Kazakhstan est devenu en quelques mois le deuxième pays au monde pour le minage de bitcoins, derrière les États-Unis. Plus de 87.000 fermes y seraient à présent enregistrées, sans compter tous les mineurs illégaux. Selon le gouvernement, les consommations énergétiques des ces derniers s’élèveraient à 1,2 gigawatts, mettant ainsi à mal l’équilibre entre l’offre et la demande de courant. Cette dernière serait en hausse de 8% en ce début décembre précise le ministère de l’Energie, alors que la croissance habituelle se situe entre 1 et 2%.
Le sud du pays qui est la région la plus mal lotie en termes de couverture par le réseau, est la plus affectée par les pénuries et les blackouts.
Construction de nouvelles centrales
Désireux de profiter de cette nouvelle activité économique inattendue, les autorités n’envisagent pas de suivre l’exemple des voisins chinois, mais plutôt de renforcer les capacités de production électrique. La construction de plusieurs nouvelles centrales est déjà en projet. Pour les financer, les sociétés de minage officiellement enregistrées devront, dès le 1er janvier 2022, payer une taxe de 1 tenge kazakh (0,2 centimes d’euros) par kilowattheure consommé. Quant aux mineurs illégaux, le gouvernement a fait connaître sa volonté de les traquer, un objectif qui s’annonce compliqué dans un pays où la corruption règne en maître.
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Pour une fois… je serais relativement d’accord avec le gouvernement chinois! Comment peut-on « créer » de la valeur en faisant cela? On n’extrait pas une ressource réelle d’énergie ou de matière ou d’aliments. On ne rend aucun service utile à qui que ce soit. C’est juste du parasitisme. Comment cela peut-il « rapporter »? Et à qui.Désolé de paraître vieux-jeu, mais les cryptomachin, cela ressemble à une énorme arnaque mondiale, dont le Kasakhstan semble vouloir se rendre complice. Et je ne parle même pas de l’empreinte carbone! Mais où donc sont les tireurs de ficelles? En Chine, aux USA, en Russie? C’est grave… Lire plus »