Combiner production d’énergie verte et création architecturale : voilà l’objectif d’un projet photovoltaïque à 3,6 millions d’euros lancé par la ville du Mans au centre aquatique des Atlantides
Les élus manceaux veulent en finir avec le gouffre énergétique que constitue les Atlantides, le site le plus énergivore de la municipalité. Malgré des travaux effectués en 2016, ces installations récréatives, conçues il y a plus de 20 ans à une époque où les économies d’énergie n’étaient pas la première des préoccupations, représentent à eux seuls 8 % de la consommation d’électricité des sites municipaux.
En 2020, le maire et son adjoint ont présenté au conseil communal, différents projets pour faire du Mans une « ville durable ». Parmi ceux-ci, l’installation de panneaux photovoltaïques au Centre aquatique, avec à la clé, une ambition architecturale et esthétique, mais aussi pratique.
À lire aussi Photovoltaïque architectural : tout est possible, mais à quel prix ?Une solution originale et esthétique
La première idée était d’utiliser principalement les toitures des bâtiments, mais il est apparu que la surface disponible y est restreinte, car elles n’avaient pas été conçues pour cet usage. Le projet a dès lors été confié à l’architecte Jean-Christophe Bertrand avec la mission de proposer une solution originale et esthétique, tout en apportant de l’ombre à différents endroits du site.
Présentés au conseil municipal en juin 2021, ses plans proposent différents types de structures pour supporter les modules. Aux abords des bassins et de la pataugeoire des enfants, dix parasols de cinq mètres de diamètre et de quatre à six mètres de haut seront implantés. Très exposé au soleil, cet endroit est idéal pour la production solaire et les utilisateurs du centre pourront aussi s’y reposer à l’ombre sur des transats.
À l’extérieur du site et dans le prolongement des plantations d’arbres, des tripodes de six à sept mètres de diamètre reposeront sur une architecture en acier perforé.
Au niveau de la voie d’accès des bus, une ombrière constituée de huit ensembles en forme de vague sera édifiée. Les modules solaires y culmineront à plus de dix mètres de hauteur.
Ces structures à vocation double – esthétique, mais aussi énergétique – seront complétées par des panneaux installés en toiture, sur la terrasse des bureaux et, sous la forme d’ombrières, sur une partie du parking des voitures.
Au total, pas moins de 1 200 panneaux permettront d’atteindre une puissance de 561 kWc. Selon les estimations, ils permettront de produire chaque année près de 600 MWh et de couvrir en autoconsommation totale près du quart (22%) de la consommation électrique du Centre aquatique.
À lire aussi Cette petite centrale électrique très fun, hybride et polyvalente est aussi une « œuvre d’art »Production d’énergie revue à la hausse
Le coût global du projet s’élève à 3 650 000 € HT. C’est un million de plus que l’enveloppe initialement prévue, mais l’ambition en termes de production d’énergie a été revue à la hausse, notamment en installant des panneaux solaires sur le parking. L’autre raison du surcoût, c’est l’augmentation des prix des matériaux, celui de l’acier notamment s’étant envolé.
La société Émeraude solaire, un spécialiste des projets photovoltaïque basé en Ille-et-Vilaine a remporté le marché de construction de l’ensemble. Elle a lancé le chantier début juin et prévoit de le terminer en 2023.