Le méthanol est perçu comme étant une alternative plus écologique que l’essence et au diesel. Déjà adopté par certains constructeurs automobiles, il suscite désormais de l’intérêt dans le secteur maritime. En effet, en Norvège, un projet est en cours pour lancer le premier navire de soutien à la construction (CSV) propulsé au méthanol, un paquebot qui sera en service d’ici 2026.
Qu’il s’agisse d’installation de pipelines, de construction de structures sous-marines, ou d’installation d’éoliennes en mer, tous les projets offshore requièrent l’emploi de navires spécialisés, connus sous le nom de navires de soutien à la construction (ou CSV pour « Construction support vessel »). Ces bateaux sont spécialement équipés pour assister les projets de construction en mer. Avec l’accélération de la transition énergétique, le nombre de parcs éoliens en mer dans le monde est prévu d’augmenter, ce qui offre une opportunité de marché pour les CSV.
Dans ce contexte, deux armateurs norvégiens, Eidesvik Offshore et Agalas, ont collaboré pour lancer un projet ambitieux : la construction d’un CSV dédié principalement au soutien de l’installation d’éoliennes en mer et travaux sous-marins. Ce paquebot se distinguera par une caractéristique importante : il sera propulsé au méthanol, une première mondiale pour un navire de ce type.
À lire aussi La secte étrange des adorateurs de l’ammoniacUn navire plus respectueux de l’environnement ?
Mesurant 99,9 mètres de longueur pour une largeur de 21 mètres, ce navire sera doté de groupes électrogènes à bicombustibles, capables d’utiliser du MGO (Marine Gas Oil) ainsi que du méthanol. Il intégrera également un système de batteries pour le stockage de l’énergie, disposera d’une grue de 150 tonnes et pourra accueillir jusqu’à 100 membres d’équipage. Sa construction est prévue dans un chantier naval situé en Turquie, avec une livraison attendue pour 2026. Dès sa mise à l’eau, le navire sera exploité par Reach Subsea, un acteur du secteur marin, dans le cadre d’un contrat d’au moins trois ans.
Dans son annonce, Eidesvik revendique être en train de concevoir « le navire le plus écologique du monde ». Le méthanol est en effet reconnu pour ses faibles émissions de particules et de gaz nocifs par rapport aux carburants fossiles traditionnels. Cependant, il n’est pas systématiquement classé comme « carburant vert ». Tout dépend de son processus de production : s’il est issu de sources fossiles, son impact environnemental reste significatif. Par contre, un méthanol produit à partir de ressources décarbonées peut légitimement être considéré comme un carburant vert, offrant une alternative durable aux énergies traditionnelles.