Le parc éolien de Brazos au Texas en 2004 / Image : Leaflet - Wikimedia.
Alors que les premiers parcs éoliens arrivent en fin de vie, la question de l’après se pose. Et de plus en plus, les ingénieurs envisagent de réexploiter les sites pour produire plus d’électricité avec moins d’éoliennes.
Dans l’histoire d’un parc éolien, il arrive immanquablement un moment où il faut envisager l’après. Trois options s’offrent alors : le changement de quelques pièces ou d’une ou deux éoliennes, le démantèlement pur et simple ou la nouvelle vie. Le « repowering », disent les experts. Une opération qui consiste à remplacer les vieilles générations d’éoliennes par de nouvelles. Et c’est ce que le parc éolien de Brazos, situé dans l’ouest du Texas, vient de vivre.
En 2003, ce ne sont pas moins de 160 éoliennes qui ont été mises en service sur ce site de quelque 40 kilomètres carrés. Des éoliennes de 1 MW destinées à alimenter environ 30 000 foyers. Mais 20 ans plus tard — c’est la durée de vie typique d’une telle installation —, Shell USA, l’exploitant du parc, a décidé d’y mener une opération de repowering. Il a remplacé les éoliennes vieillissantes par de nouvelles. Plus grandes et plus efficaces. Sur le site, désormais, il n’y a plus que 38 éoliennes Nordex de 5 MW chacune. Résultat, un parc qui a vu sa puissance monter à quelque 180 MW avec la capacité annoncée d’alimenter environ 67 000 foyers.
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L’idée n’est pas nouvelle. Les ingénieurs savent en effet qu’en 20 ans, la puissance moyenne d’une éolienne est passée de 1 à 3 MW. Les capacités de production ont augmenté. Sur l’île de La Réunion, TotalEnergies a procédé au repowering du parc de Sainte-Suzanne. Les 37 éoliennes de 275 kW chacune ont été remplacées par seulement 9 éoliennes de 2,2 MW. De quoi presque doubler la puissance installée. Un projet semblable est prévu pour le parc de Sainte-Rose.
Plus largement, ENGIE, par exemple, le quatrième opérateur éolien en Europe, étudie actuellement l’opportunité pour une cinquantaine de ses parcs — sur 400 — sur notre continent. RWE, de son côté, travaille au repowering de trois parcs éoliens en Basse-Saxe et en Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne) avec pour objectif de presque doubler la capacité installée pour passer de quelque 37 MW à un peu plus de 73 MW. Et surtout, de quasiment tripler la production de ces sites.
Moins d’éoliennes pour plus d’électricité, ça marche
Il y a quelques mois, le Berkeley Lab confirmait l’intérêt du repowering. Il pourrait permettre de diminuer le nombre d’éoliennes sur les parcs de 60 % tout en faisant grimper la capacité installée de plus de 10 % et la production annuelle d’électricité de quelque 60 %. Le tout, grâce à des modèles de turbines plus efficaces, des rotors plus grands capables de capter plus de vent.
Commentaires
Un internaute E608 lecteur du Figaro communique les observations suivantes qui s'écartent du sujet du renouvellement et de la modernisation des anciens parcs éoliens, mais ces observations me semblent intéressantes par rapport à la multiplication des parcs.
· · E6O8
le 17/05/2024 12:51
Pour bien mesurer l'ineptie et la dangereuse inefficacité de l'investissement éolien, il faut calculer l'équivalent éolien d’une centrale EPR.
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Pour un coût total de 12Md€ et 2 Mégatonnes (Mt) de béton, une centrale équipée de 2 réacteurs EPR, d’une puissance de 1.65W chacun, produit:
■ 25TWh annuels avec un facteur de charge de 85%, soit 6% de la production nucléaire actuelle, dont 7TWh en hiver (FC=100%)..
■ 1500TWh sur une durée de vie de 60 ans.
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Pour remplacer une telle centrale par des éoliennes terrestres de 3MW il faut:
■ 1100 éoliennes à iso puissance
■ 4300 éoliennes à iso production annuelle, avec un facteur de charge 22% (moyenne sur 10 ans)
Soit 215 fermes de 20 éoliennes, pour un coût de 22Md€, 1700km² de surface occupée et 6.5Mt de béton pour les socles (non démantelables)
■ Mais la durée de vie d’une éolienne n’étant que de 20 ans, il faut en fait 12900 éoliennes pour produire autant que 2 EPR sur 60 ans.
Soit 645 fermes éoliennes pour un coût de 66Md€, 5400km² de surface et 20Mt de béton.
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Avec des éoliennes en mer de 6MW (type St Nazaire) il faut:
■ 550 éoliennes à iso puissance
■ 1400 éoliennes à iso production annuelle, avec un facteur de charge de 35%
Soit 18 parcs éoliens offshore (type St-Nazaire), pour un coût de 36Md€, 1400km² de surface et 7Mt de béton
■ Mais 4200 éoliennes pour produire autant que 2 EPR sur 60 ans.
Soit 54 parcs pour un coût de 108Md€, 4200km² de surface et 21Mt de béton !
Ne pas oublier de dire que dans tous les cas (avant / après) les éoliennes devront être bachupées par des moyens pilotables 24/7/365, ce qui les rend de fait inutiles
Exemple USA
La multiplication des pains, les éoliennes c'est miraculeux
Aux dernières nouvelles : 1 kW de 2003 c'est toujours 1 kW en 2023
Comment quand on passe de :
160 MW à 190MW soit un facteur 1.19 obtient-on
30000 à 67000 foyers soit un facteur de 2.23 ?
Ne pas donner une explication, laisse supposer que le secteur Eolien ENR nous embrouille et vend du vent.
Soit les foyers ont réduit leur consommation ce qui semble surprenant aux US,
Soit ils ont diminué en taille, moins de personnes par foyer
Soit il y a tromperie.
Soit il y a une explication technique : l'amélioration du rendement. Il n'y a sans doute pas que la puissance max théorique d'une éolienne qui compte. L'éolienne est confrontée à toute une plage de vent.
Je suppose qu'il y a eu de progrès dans l'aérodynamisme et qu'ajouter à la grandeur des pales, cela a permis de tirer plus d'énergie électrique lors de vents "moyens" ou "faibles". Peut-être aussi que moins d'éoliennes entraine aussi moins de turbulences qui influent sur les éoliennes voisines.
C'est un peu comme la recharge des batteries des VE, la puissance max ne fait pas tout, il ne faut pas se focaliser sur le pic, mais sur l'ensemble de la plage.
Au delà de la puissance max d'une éolienne, je dirais que la puissance moyenne est aussi importante. Des pales plus grandes et des progrès en aérodynamique ont du permettre un meilleur rendement sur une plus grande plage de vitesse de vent. Ainsi, une éolienne "moderne" produira plus d'électricité que celle d'a coté vieille de plus de 20 ans.
Vous faites là des suppositions, ...
en l'abscence d'éléments factuels, et à puissance égale,
je ne pense pas que les progrès puissent se traduire pas un doublement de la production éolienne, cela se saurait ...
On peut aussi rajouter que le consommation individuelle d'électricité a elle très certainement augmenté (supposition de ma part), ce qui ne va pas dans le sens d'une telle augmentation ddu nombre de foyers.
20 années ne sont pas la durée de vie des éoliennes, loin s'en faut. Mais 20 années d'évolution technologique dans une technologie qui naissait il y a 20 ans, c'est une différence considérable entre ce que l'on pouvait avoir et ce que l'on peut avoir à 20 ans d'écart pour le même prix.
La véritable motivation du repowering c'est bien celle-là !
Et d'autant plus que les meilleures site ont été, dès le départ, pris d'assault par ces éoliennes pionnières. Autant dire qu'elles exploitaient les sites au plus mal. C'est donc une excellente affaire même si ces anciennes éoliennes pouvaient sans aucune modification fonctionner 20 ans de plus.
Le seul cas de démantellement d'éolienne que j'ai connu, en qualité de voisin du site, c'est celui de Port la Nouvelle dans l'Aude qui a été démonté à l'échance du bail de location trentenaire du terrain qui appartient aux ciments Lafarge et se trouve être le prolongement de la veine calcaire à ciment qu'ils exploitent depuis plus de 40 ans. Ils avaient sagement limité la durée du bail à la durée que leur progression dans la veine leur ferai atteindre le niveau du parc éolien 30 ans plus tard. Bien joué ! Engie s'est trouvé un autre terrain un peu plus loin pour son nouveau parc qui, selon les dires du responsable du site produit 40% de plus avec deux éoliennes de moins. La technologie s'est donc effectivement affinée, le nouveau site à quelques centaines de metres de l'ancien étant vanté de la même façon selon la même orientation et sur la même crète de corbieres maritimes, le progrès est bien la signature de l'évolution technologique.
Et surtout avec le repowering, on repart pour 20 années de subventions garanties...
Et avec le nuk, on repart avec 60 ans de subventions garanties...
Ah bon ?
Pourtant, on ne paie pas de taxe qui finance les réacteurs nucléaires contrairement aux ENRi.
Vous connaissez l'arenh?
C'est cette loi sui contraint edf à subventionner ses concurrents (engie, eni, total, enercoop, mint etc)
Bien sûr que je connais l'ARENH (que je trouve également une grosse erreur). J'ai juste fais un commentaire à votre niveau.
Quand un Etat (et donc nous tous qu'on le veuille ou pas) veut aller dans une certaine direction, il y a des subs.
Il y a aussi des subs BCIAT. Vous être contre aussi? Je suppose que oui car c'est pas du nuk.
Le nuk est aussi subventionné par l'argent que l'Etat injecte dans EDF. Le nuk est tellement complexe qu'une société autre qu'EDF ne peut pas se lancer dans cette industrie. L'assise a augmenté pourquoi? En partie pour financer les futurs EPR.
Après je suis pour le nuk mais pas que du nuk et je ne crache pas à chacun de mes commentaires sur telle ou telle solution. Le problème c'est les fossiles.
On sera peut être d'acord sur un point :
Le nucléaire + l'hydro n'ont pas besoin de l'éolien
L'inverse n'est pas vrai.
Les corosions sous contraintes étant derriere nous, EDF est maintenant exportateur d'électricité ultra propre.
En ce moment 21 Avril 20h00 :
France 21 gCO2 / kWh vs Allemagne 299 = 14 x 21...
On peut se demander pourquoi encercler la France avec des éoliennes qui ne décarbonent rien ?