À la suite de plusieurs réclamations d’intervenants et de syndicats de la filière solaire photovoltaïque, le gouvernement prévoit un arrêté modificatif afin d’éviter la baisse brutale des tarifs de rachat du kWh.
Une baisse des tarifs et primes était prévu pour le premier trimestre 2024, résultant de l’application de la formule de base à laquelle s’applique un coefficient dégressif d’urgence de 10,2%, déjà introduit pendant les deux derniers trimestres de 2023.
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La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé le report de la publication des nouveaux tarifs et primes relatifs aux installations photovoltaïques implantées sur les bâtiments d’une puissance installée inférieur ou égal à 500 kWc. Le délai doit permettre à la CRE de prendre en compte l’arrêté modificatif du gouvernement qui prévoit de rehausser les objectifs de développement trimestriel, qui passeraient de 316 MWc (soit environ 1,26 GWc/an) à 450 MWc (soit environ 1,82 GWc/an), afin de maintenir la rentabilité des projets de centrale solaire en toiture.
La formule, qui fixe les prix avec l’application du coefficient de dégressivité d’urgence, mettait en péril la rentabilité des installations solaires en toiture en faisant baisser trop rapidement les tarifs d’achat. Pour rappel, les coefficients dégressifs avaient déjà été appliqués sur les 2 derniers trimestres 2023 pour stabiliser le marché et en conséquence des mesures exceptionnelles à la hausse prises en 2022 pour booster le marché. La baisse appliquée de nouveau aurait pu être d’approximativement 15 % au 1 février 2024, sur la tranche 0-9 kWc. Une grande partie des projets de cette tranche n’aurait pas été rentable, provoquant une chute des demandes de raccordement sur un segment représentant à lui seul près d’un tiers de la capacité installée en 2023.
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La CRE ayant reçu le 5 février le projet de rehausser les objectifs trimestriels de développement, a validé, par délibération du 15 février 2024, la recommandation de ne pas appliquer la dégressivité tarifaire « d’urgence », en accueillant favorablement une nouvelle augmentation des objectifs cibles. Elle préconise de baisser la valeur de dégressivité de 10.2% à 5%.
En résumé :
- PROJET 0-9 kWc : Une baisse de – 4,4% avec un tarif moyen de 153,31 €/MWh au lieu de 137.67 €/MWh avec la dégressivité d’urgence.
- PROJET 9-100 kWc : Une baisse de -1,4% avec un tarif moyen de 127.40 €/MWh. À noter que seule cette tranche n’était pas concernée par la dégressivité d’urgence.
- PROJET 100-500 kWc : Une baisse de –3,1% avec un tarif moyen de 117.05 €/MWh. À noter que la dégressivité d’urgence s’applique pour la première fois à cette tranche.
Ces tarifs sont fixés en fonction d’une formule relativement complexe prenant en compte les évolutions à court terme des coûts de construction, d’opérations et de financement de la filière photovoltaïque.
L’arrêté tarifaire modificatif est dorénavant dans l’attente de signature du ministre délégué de l’industrie et de l’énergie, ce qui est d’ores et déjà un soulagement pour la filière, en permettant de sécuriser la rentabilité des petites centrales solaires en toiture.
Pourriez-vous préciser un point qui pour moi n’est pas encore très clair: Désormais, le prix du rachat varie. A quelques jours près, EDF OA rachète mon surplus à 0,10c€ (mais ce prix est fixe sur toute al durée du contrat) alors que l’augmentation avait déjà été prévue. Pour ces nouveaux contrats, la variation peut-elle signifier recevoir certaines années du contrat moins de 0,13 c€ et tarifs suivants? Je vous remercie par avance pour cette précision, Sébastien
Pardon M. Gasnier, mais il y a une faute dans le titre de l’article quand vous parlez de Rachat. Il n’y a pas et il n’y a jamais eu de Rachat (ni de REvente d’ailleurs) puisque les producteurs vendent l’énergie qu’il produisent. Il ne sont pas REvendeur d’un bien acheté à qqun d’autre. La sémantique est importante.
Ils vendent effectivement sans aucune contrainte sur l’heure et la période propice… Tout ce qui sera produit en surplus sera vendu ! Bizarre dans une économie de « Marché » soi disant libre que certains producteurs soient garantis de vendre à prix constant élevé…
Vu les prix de marché aux heures de plein soleil on peut se poser des questions sur de tels niveaux de prix …
D où la nécessité de développer le stockage dont les coûts chutent très vite.
Mais on préfère sous entendre que c’est de la merde. Mais on développe quoi alors ? Pour quel coût ? Quels impacts sociaux ?
@Meunier, Les couts sociaux d’une électricité chère sont importants… Stocker de l’électricité mise sur le marché de manière contrainte à « » un tarif moyen de 153,31 €/MWh au lieu de 137.67 €/MWh avec la dégressivité d’urgence « » , cela va revenir à faire payer à tous les Français le delta avec les prix de marché aux heures de plein soleil (Riche comme pauvre !!!). Si seulement cela pouvait être supporté par le prix du Gaz domestique pour contraindre de se passer de plus de gaz… Le stockage thermique (en hiver) via l’inertie des batiments est une solution à des prix… Lire plus »
@Meunier,
Pour stocker, il y a des pertes (diverses suivant les systèmes !) mais stocker de l’électricité à plus de 150 Euros/MW.h, avec les prix du réseau + les prix du stockage en comptant les pertes, cela amène à des prix secs au delà de 200 Euros/MW.h et plutôt proche de 300 Euros/MW.h (avec 25% de pertes + Réseaux + marges…) donc cela sera très cher…
Le PV du Sud de l’Espagne ou du Portugal, sotcké en France, et proche des 30 Euros/MW.h en sortie de centrale est une bonne solution pour avoir de l’électricité « bon marché »…