Prix de l’électricité : va-t-il de nouveau exploser en février ?


Prix de l’électricité : va-t-il de nouveau exploser en février ?

Illustration : Pixabay, modifiée par RE.

Hausse ou baisse ? Le prix de l’électricité au tarif réglementé de vente (TRV) évoluera le 1ᵉʳ février, comme chaque année. Pour assister l’État dans la fixation des nouveaux tarifs, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient de publier ses préconisations. Libre au gouvernement de les suivre ou non.

En France, le prix du TRV de l’électricité varie deux fois par an, en février et en août. Ce sont les pouvoirs publics qui fixent le nouveau tarif, après un avis de la CRE. Depuis 2022, en raison de la crise de l’énergie, les prix ont flambé sur le marché de gros de l’électricité. Bien que les ménages et les petits professionnels aient été protégés en grande partie de cette hausse spectaculaire par le bouclier tarifaire, plusieurs augmentations des TRV ont tout de même eu lieu : +4 % en février 2022, +15 % en février 2023 puis +10 % en août 2023.

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Les clients résidentiels et les petits professionnels sont donc légitimement en droit de se demander ce qui les attend en 2024. Il y a quelques mois, la présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon, avait évoqué une hausse probable des tarifs de 10 à 20 % début 2024. L’information avait immédiatement été démentie par le ministre de l’Économie qui avait exclu cette possibilité.

Finalement, il se pourrait que la version de la CRE se confirme. En effet, dans un récent communiqué de presse, le régulateur de l’énergie a indiqué deux choses.  D’abord, « la détente des prix sur le marché de gros », explique l’institution, conduit à la stabilité des TRV pour les clients résidentiels (+0,01 % HT) et professionnels (-3,67 % HT).

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Une baisse de prix annulée par une hausse des taxes sur l’électricité ?

Toutefois, la CRE précise avoir reçu un courrier du 6 janvier 2024 dans lequel le gouvernement lui demande d’indiquer l’évolution des TRV en électricité dans deux cas de figure :

  • Un premier cas ou le tarif de l’accise sur l’électricité reste inchangé, conduisant à la stabilité des prix précitée.
  • Un second cas où ce tarif est majoré conformément au plafond fixé par la loi de finances pour 2024. Dans cette dernière hypothèse, la hausse des TRV serait de +10 % pour les clients résidentiels et +6,20 % pour les professionnels.

Tranche tarifaire

Nouveaux prix du TRV au 01/02/24 si hausse de 10 %

(€/kWh)

Base

0,2508

Heures pleines (HP)

0,2706

Heures creuses (HC)

0,2013

Tempo – Jour 🔵 HP

0,1507

Tempo – Jour 🔵 HC

0,1166

Tempo – Jour ⚪ HP

0,1815

Tempo – Jour ⚪ HC

0,1375

Tempo – Jour 🔴 HP

0,8052

Tempo – Jour 🔴 HC

0,1463

Mais qu’est-ce que l’accise et pourquoi le gouvernement souhaite l’augmenter ? Il s’agit d’une taxe sur l’électricité, appelée Taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE), anciennement CSPE. Dans le cadre du bouclier tarifaire, son montant a été considérablement réduit pour passer de 32,44 euros par mégawattheure (€/MWh) à 1 €/MWh. Soit, ramené au kilowattheure : de 0,03 à 0,001 €/kWh. C’est par ce mécanisme que les ménages et les petits professionnels ont été temporairement protégés de la hausse des prix.

Près de 40 % d’augmentation du prix de l’électricité en deux ans pour les ménages

La situation sur le marché de gros s’améliorant, le gouvernement souhaite sortir progressivement du boulier tarifaire, en augmentant de nouveau l’accise. Le nouveau prix serait de 22,54 €/MWh (0,02 €/kWh), soit un montant encore inférieur à son niveau antérieur à 2022.

Il est donc probable que le gouvernement juge la hausse de 10 % des TRV en électricité acceptable et l’applique dès février 2024. Les ménages et les petits professionnels devront donc assumer cette nouvelle hausse. Depuis deux ans, cela ferait une augmentation de près de 40 % du prix de l’électricité pour les foyers français qui restent malgré tout mieux lotis que la plupart de leurs voisins européens.

Toutefois, cette évolution risque de compromettre l’électrification des usages, et donc la décarbonation, en rendant plus difficiles à amortir le remplacement de chaudières au gaz et fioul par des pompes à chaleur. À l’inverse, la hausse peut inciter à installer des panneaux solaires en autoconsommation, afin de réduire sa facture d’électricité.

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