En Loire-Atlantique, une installation de biogaz récupère le dioxyde de carbone provenant de l’épuration du méthane et l’utilise comme « fertilisant » en culture maraîchère. Dans l’Hexagone, c’est une première.
A Machecoul, une commune située près de Nantes, trois exploitations agricoles et deux maraîchers ont fondé la SAS Méthatreil. Il s’agit d’une unité de biométhanisation qui valorise les déchets organiques des fermes (tels que les fumiers et lisiers) ainsi que des CIVE, c’est-à-dire des cultures intermédiaires à vocation énergétique, comme des cultures dérobées et du maïs. Des déchets agroalimentaires (pommes de terre non commercialisables, feuillage des légumes, etc.) viennent compléter la ration journalière des deux digesteurs.
Au total, la quantité d’intrants se monte à environ 13.000 tonnes par an, soit un apport moyen de 35 tonnes par jour. Le site procure 1,5 emploi à temps plein, dont un pour la gestion des déchets.
L’ensemble des travaux de construction a été confié à la société AgriKomp.fr, filiale d’une entreprise allemande qui dispose aujourd’hui de près de 30 ans d’expertise dans le secteur. Le biogaz est récupéré sur les deux digesteurs et sur la cuve de stockage du digestat.
Après purification, le biométhane obtenu (± 120 m3/heure) est injecté à une pression de 6,5 bars dans le réseau de distribution de gaz. Il doit représenter ± 10% de la consommation de la commune. Ce qui oblige Méthatreil à faire preuve de beaucoup de souplesse, vu la baisse de la demande durant le weekend. La consommatin la plus faible a lieu du 1er au 15 août. Pendant les vacances, le site tourne au ralenti pour éviter le recours à la torchère.
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Un des deux maraîchers fondateurs de Méthatreil utilise du dioxyde de carbone (CO2) comme « fertilisant » pour la croissance de ses cultures sous serres.
On sait en effet que les végétaux utilisent le CO2 atmosphérique et l’eau puisée dans le sol par les racines, pour fabriquer de la matière organique. Une atmosphère riche en dioxyde de carbone favorise donc la croissance des plantes. Dans un univers clos comme l’est une serre, il est souvent utile de suppléer le CO2 de l’air par un apport extérieur. Il suffit pour cela de brûler un produit pétrolier, par exemple du pétrole lampant. Cette combustion fournit à la fois du dioxyde de carbone et de l’eau. Dans de telles conditions, ce CO2 peut être considéré comme un engrais d’origine fossile … et il participe aux changements climatiques.
Mais pour les serres de ce maraîcher c’est désormais MéthaTreil qui fournit du CO2. Si classiquement, le dioxyde de carbone issu de l’épuration du biogaz est renvoyé dans l’atmosphère, à Machecoul, il est donc récupéré et utilisé comme fertilisant. Comme on le comprend, ce gaz d’origine renouvelable et produit localement évite la production de CO2 à partir de combustibles fossiles. C’est une première en France.
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Le passage du biogaz dans des filtres membranaires, à une pression de 15 bars, assure la séparation du CO2 et de l’eau. Après l’épuration, le dioxyde de carbone est liquéfié par un processus de distillation à froid. A noter que cette méthode permet de récupérer totalement le biométhane.
Ce procédé innovant ne se fait pas sans un investissement assez important. Le coût de l’installation de production de biométhane se monte à 5 M€. La valorisation du dioxyde de carbone a nécessité un investissement d’un million. Outre le module de distillation, il comprend une cuve de stockage de 60 m3 sur le site de Machecoul. Chez l’horticulteur qui habite à quelques kilomètres, deux cuves de 30 m3 alimentent les serres en CO2 et un camion-citerne de 20 m3 fait la navette une à deux fois par semaine. Au total, le maraîcher consomme 1500 tonnes de CO2 par an. L’investissement devrait être amorti en 9 à 10 ans.
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En complément la société qui s’est occupée de toute la partie valorisation du co2 est verde mobil. Rendons à césar ce qui lui revient.
Astucieux… Je ne savais pas que l’on émettait du CO2 par combustion fossile, exprès pour booster les légumes, c’est incroyable!
Cependant, vue la complexité du système et son coût énorme, j’ai du mal à voir comment on peut être rentable au bout de 10 ans. Est-ce par rapport à la non-combustion du pétrole lampant?
Accessoirement, le CO² en question pourrait aussi servir à l’industrie des boissons gazeuses…