Nous connaissions déjà les dons de sang, d’organes ou même de sperme. Voici maintenant le don d’énergie, une action de solidarité lancée par les Amis d’Enercoop pour lutter contre la précarité énergétique.
En France comme en Belgique, un ménage sur cinq est touché par la précarité énergétique. Une situation dans laquelle les plus vulnérables, en particulier les familles monoparentales et les personnes isolées (parmi lesquelles de nombreuses femmes) éprouvent par exemple des difficultés pour chauffer leur logement ou payer leurs factures d’énergie. Un fléau quasi invisible et méconnu qui a des conséquences sur la santé, le bien-être et le budget des personnes touchées.
Des solutions existent pour lutter contre le phénomène, comme la rénovation des « passoires thermiques » ou l’accompagnement des ménages concernés. Et des associations se mobilisent. Mais les moyens pour mener des actions efficaces font souvent cruellement défaut.
Une nouvelle forme de solidarité
C’est la raison qui a incité Les Amis d’Enercoop à inventer une nouvelle forme de solidarité. Cette association créée en 2008 agit pour la défense de l’environnement et la lutte contre la précarité énergétique en cohérence avec les valeurs écologiques et citoyennes propres au projet Enercoop, la coopérative d’électricité qui se présente comme « vraiment verte, locale et citoyenne ». Enercoop se démarque des autres fournisseurs en passant exclusivement par des accords de gré à gré avec des producteurs français et locaux d’énergie renouvelable.
Pour financer des actions de lutte contre la précarité énergétique, les Amis d’Enercoop ont créé un fonds intitulé Energie Solidaire. Celui-ci est alimenté par un outil innovant : le don d’énergie.
Micro-dons et surplus d’électricité
En pratique, les clients d’Enercoop sont invités à faire un micro-don en donnant 0,5 1 ou 2 centimes par kilowattheure (kWh) consommé. Ils sont aujourd’hui plus de 3 000 à faire preuve de solidarité via ce mécanisme. En moyenne, ces micro-dons s’élèvent à 3 € par mois, soit 1 € après déduction fiscale.
Les producteurs d’énergie en contrat avec Enercoop peuvent aussi participer : se retrouvant parfois avec des « surplus d’électricité » qu’ils ne peuvent pas consommer ou vendre, ils peuvent les céder à Enercoop. La coopérative va alors verser la valeur de ce don à Energie Solidaire.
Avec l’argent récolté, le fonds soutien, via des appels à projet, des programmes et des associations qui agissent concrètement sur les territoires pour lutter contre la précarité énergétique. En menant des actions comme par exemple la rénovation de logements, l’aide au remplacement d’équipements énergivores, les audits énergétiques, les conseils et les accompagnements, etc. Les donateurs sont informés tout au long de l’année des actions entreprises.
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Les passoires thermiques sont souvent des logements délabrés. Ils ne nécessitent pas seulement une isolation, mais aussi une réfection complète. Qui va la payer? Pas le propriétaire s’il n’a pas le droit de réajuster le loyer en conséquence. Mais si oui, alors le locataire se retrouvera en précarité de loyer.
Donner de l’énergie, cela ressemble à la « prime à la cuve de fioul », une façon d’entretenir une précarité et un gaspillage d’énergie. Mais j’avoue ne pas disposer de solution miracle à proposer en alternative!
Donner de l’électricité lorsque son prix est négatif? autrement dit pour se chauffer en été….
Hubert, il faut bien comprendre que le « don d’énergie » s’entend du côté du donateur. Ce don est transformé en argent par Enercoop et cet argent sert à aider les bénéficiaires par des conseils, le financement de rénovations, etc. Donc la comparaison avec la prime à la cuve de fioul ne tient pas la route. Et ce n’est certainement pas une façon d’entretenir un gaspillage ou une précarité.
Moi je suis prêt à donner à Enercoop la totalité de l’électricité photovoltaïque que je revends à edf-oa, mais Enercoop s’en contrefiche !