Pourquoi les hydroliennes françaises ne séduisent-elles pas à l’international ?


Pourquoi les hydroliennes françaises ne séduisent-elles pas à l’international ?

L'hydrolienne Sabella D10 / Image : Sabella, modifiée par RE.

La filière hydrolienne continue de se faire une place au soleil des énergies renouvelables, avec pas moins de 11 projets en cours de développement en Europe. Mais si le Vieux Continent mène la danse sur le sujet, la France peine à sortir de l’ombre du Royaume-Uni.

Pour développer son projet hydrolien de 4,9 MW au large du Pays de Galle, la société Verdant Morlais vient d’annoncer un partenariat avec le britannique Inyanga Marine Energy Group, plus connu en France sous le nom de HydroWing. Cette nouvelle témoigne d’un développement de plus en plus concret des technologies hydroliennes. Mais elle symbolise également une mainmise du Royaume-Uni sur l’hydrolien, au détriment de la filière française qui se retrouve, une fois de plus, laissée de côté.

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La France accuse un retard conséquent face au Royaume-Uni

Pourtant, en matière d’énergies marines renouvelables, en particulier pour l’hydrolien et l’houlomoteur, l’Europe fait office de figure de proue mondiale. Symbole de cette domination européenne, selon un récent rapport d’Ocean Energy Europe, l’Europe a installé 30,5 MW d’installations d’hydroliennes, contre seulement 10,9 MW pour le reste du monde. Rien qu’en 2023, l’Europe a ajouté 280 kW de moyens de production contre uniquement 95 kW pour le reste du monde. Toujours selon Ocean Energy Europe, cette dynamique européenne n’est pas près de s’arrêter puisque 137 MW d’installations sont en projet pour l’horizon 2024-2028. Actuellement, on compte 11 projets en cours de développement à travers l’Europe.

Mais à y regarder de plus près, c’est principalement le Royaume-Uni qui mène le jeu avec 8 projets ayant reçu des financements, contre un seul en France. Il faut dire que le Royaume-Uni bénéficie d’une géographie avantageuse, notamment grâce à l’archipel des Orcades, au nord de l’Écosse ou la baie de Morlais, au large du Pays-de-Galles. On y retrouve des projets particulièrement avancés comme le prototype O₂ d’Orbital Marine Power ou l’hydrolienne Grace de Nova Innovation dans les Orcades, tandis que d’autres sont en projet dans la baie de Morlais par Hydrowing ou encore Magallanes Renovables.

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L’espoir Flowatt ?

En France, la filière semble battre de l’aile, en témoigne la triste faillite de Sabella. Mais outre le projet NH1, porté par Normandie Hydrolienne, FloWatt est porteur de grands espoirs pour l’hydrolien en France. Le projet, mené par HydroQuest en association avec Qair, vient de recevoir le soutien de l’État français à travers le plan France 2030. Ce soutien se matérialise par une aide financière de 65 millions d’euros et un tarif d’achat préférentiel, ce qui devrait permettre un démarrage des travaux à partir de 2025. Pour ce projet, ce sont 7 hydroliennes de 2,5 MW qui devraient être immergées dans le raz Blanchard, au large du Cotentin.

Le reste du monde entre dans la danse

Avec ces deux projets en cours, la France conserve une légère avance sur bon nombre de pays dans le monde, mais la filière va nécessiter d’autres messages forts du gouvernement, au risque de voir cette avance fondre comme neige au soleil. Aux États-Unis, toujours selon Ocean Energy Power, voilà 3 ans de suite que le gouvernement augmente ses investissements dans les énergies marines renouvelables, totalisant 120 millions de dollars d’investissement rien que sur l’année 2023. De son côté, la Chine prépare également une offensive sur les énergies hydroliennes et houlomotrices qui pourraient bouleverser le paysage des EMR. C’est déjà ce qui s’est passé avec l’éolien et le photovoltaïque il y a quelques années.

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