Le parc éolien flottant Hywind Scotland / Image : Hywind Scotland, modifiée par RE.
Les cinq éoliennes qui constituent le parc éolien flottant Hywind Scotland vont être mises à l’arrêt cet été et pour plusieurs mois. En cause, la nécessité de réaliser des travaux de maintenance lourds.
Hywind Scotland. Comme son nom l’indique, ce parc éolien en mer est implanté au large de l’Écosse, à une trentaine de kilomètres des côtes, dans des eaux de 95 à 120 mètres de profondeur. Et ce qu’il a de particulier, c’est qu’il a été le tout premier parc éolien flottant au monde. Il a été mis en service dès 2017. Il y a un peu plus d’un an, à l’occasion des 5 ans d’Hywind Scotland, son opérateur norvégien, le géant de l’énergie Equinor, avait présenté son parc comme le plus performant des parcs éoliens en mer au monde. Avec un facteur de charge de 54 % sur ces 5 années, qui montre l’efficacité de la technologie, et une production qui équivaudrait à la consommation de quelque 34 000 foyers britanniques.
Des opérations de maintenance sur l’éolien en mer flottant
Mais si Hywind Scotland fait parler de lui aujourd’hui, c’est parce qu’Equinor vient d’annoncer que ses 5 éoliennes de 6 MW chacune ont « besoin d’une maintenance lourde ». Après 7 années d’opération, les experts s’accordent à dire qu’il n’est pas étonnant que des turbines offshores aient besoin de quelques soins. Même si certains s’interrogent quant à cette mise à l’arrêt totale. Ils imaginent qu’Equinor a décidé de réviser ses 5 éoliennes flottantes en même temps après avoir détecté un problème systémique sur son parc. Mais il se pourrait tout aussi bien que cette décision ait été prise compte tenu de la complexité des travaux de maintenance à prévoir. Car jamais encore ce type d’opérations n’a été réalisé sur des éoliennes flottantes.
Pour procéder dans des conditions sûres, Equinor a ainsi fait le choix de ramener les éoliennes à terre. Une opération particulièrement lourde. Mais c’est impossible du côté de l’Écosse, pourtant toute proche. Le pays manque à la fois d’infrastructures et de compétences adéquates. Alors les éoliennes flottantes d’Hywind Scotland partiront pour le port de Gulen, en Norvège, distant de 545 km. Le plus proche dans lequel on peut trouver une expérience en matière d’énergie éolienne offshore — celle du Groupe Wergeland et d’où a été monté le projet Hywind Tampen qui est, depuis cet été, le plus grand parc éolien flottant au monde — et qu’il dispose d’une profondeur d’eau suffisante pour l’opération.
À lire aussi Ces flotteurs empilables pourraient casser les prix de l’éolien flottant3 ou 4 mois d’arrêt pour les éoliennes flottantes
Selon Equinor, il s’agirait d’échanger quelques composants, d’en entretenir d’autres et de profiter de l’occasion pour effectuer un entretien de l’ensemble. Les travaux seront réalisés cet été en étroite collaboration avec les équipes de Siemens, fournisseur des éoliennes. Et ils devraient nécessiter la mise hors réseau du parc pendant 3 ou 4 mois. Une période pendant laquelle les yeux des experts de l’éolien en mer seront sans doute braqués sur ces éoliennes flottantes. Car l’expérience servira à établir des plans de maintenance pour les nombreux autres parcs de ce genre en projet dans le monde.
Commentaires
Non, la production éolienne intermittente ne peut pas être équivalente à la consommation des foyers qui eux consomment en continu...
@Karim,
Si elle (la production éolienne) le peut, mais à la condition d'avoir des zones de foisonnement colossale, ie: d'avoir de Maxi Réseaux XXL transeuropéens et des éoliennes marines en Mer du Nord (du Nord au Sud et d'Est en Ouest), en Manche, dans l'atlantique là où c'est possible (y compris au Maroc), partout en méditerranée (d'Est en Ouest de l'Espagne à la Grèce et en Turquie en passant par le Maghreb) et en Mer Noire aussi (où les conditions de vent sont étonnamment différentes de celles de Mer du Nord !)... Dans ce cas il y aurait le foisonnement nécessaire (mais aussi des excès importants par moment) mais aussi de sacrés Réseaux et potentiellement des limites "géopolitiques" parfois "ennuyeuses" et préjudiciables !!!
Les ENRi, pour avoir une production annuelle sérieuse au nord du 45ème parallèle, ce n'est pas "Local" mais au contraire du "Transnational" avec de Très Gros Réseaux d'échanges (Cf Concept Desertec "pondu" par des gens "sérieux" en Allemagne sur la nécessité du Principe de foisonnement très large mais évidemment limité par la Géopolitique...).
L'arrêt semble un peu trouble...
Vu les divers problèmes de siemens sur certains types d'éoliennes
, cela peut s'expliquer...
A noter que les fjords norvégiens sont souvent très profonds et très bien protégés ce qui permet d'y déplacer des structures massives et à fort tirant d'eau... Aberdeen est par ailleurs très bien équipé mais n'a pas forcément de grosses profondeurs en zone protégée...
A t'on de telles zones sur la façade atlantique !? (Pas beaucoup)