Dans le monde, les énergies renouvelables prennent de plus en plus de place. Mais le mix électrique reste dominé par le charbon. Les experts avancent plusieurs raisons.
Au premier semestre 2023, le charbon dominait toujours le mix électrique mondial. Selon le dernier rapport du think tank Ember, il comptait, à lui seul, pour près de 36 % de la production d’électricité. Pourtant, le charbon émet de grandes quantités de gaz à effet de serre. Environ deux fois plus que le gaz fossile. Et c’est sans parler de la pollution de l’air dont il est responsable. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes en meurent prématurément dans le monde. Alors, comment expliquer un tel succès ?
La progression — faible, mais réelle — du charbon de 1 % sur ce premier semestre 2023 est d’abord liée à une chute de la production hydroélectrique. En raison de périodes de sécheresse prononcées dans plusieurs pays parmi les gros producteurs. La Chine a, par exemple, perdu 23 % de sa production hydroélectrique sur la période.
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En dehors de cela, plusieurs pays comptent de plus en plus sur le charbon pour leur production d’électricité. C’est le cas, par exemple, de l’Inde où la consommation d’électricité explose. En cause, une activité économique croissante, mais aussi, des conditions climatiques rendues extrêmes par le réchauffement en cours. Entre 2022 et 2023, la production d’électricité a augmenté de plus de 11 %. Et si la part du gaz a baissé, la production à partir de charbon a augmenté de près de 12,5 %. Portant à quelque 73 %, sa part dans le mix électrique du pays. Alors qu’une nouvelle hausse de 8 % est déjà attendue sur l’année à venir.
Si l’Inde compte à ce point sur le charbon, c’est que le pays est le second producteur au monde. Derrière la Chine. Il a même augmenté sa production ces derniers mois. Une manière de gagner en indépendance énergétique. En se cachant par ailleurs derrière des émissions de gaz à effet de serre par habitant encore en dessous de celles des pays riches. Et en avançant des productions renouvelables, elles aussi, en hausse. L’objectif de 175 GW installés pour 2022 a tout de même été manqué. Les experts notent aussi que les conditions climatiques mettent de plus en plus régulièrement en difficulté certaines d’entre elles. Comme la production hydroélectrique qui a chuté de 5 points au mois d’août dernier à cause d’une météo inhabituellement sèche cette année.
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D’autres raisons ont pu faire grimper les consommations de charbon : une industrie puissante qui résiste au changement, un prix relativement abordable face à celui du gaz fossile, un produit facile à transporter et la volonté de réduire la dépendance aux pays producteurs de pétrole et de gaz. Le Japon, qui avait augmenté sa production d’électricité à partir de charbon après l’accident de Fukushima et annonce des plans de sortie du charbon, a finalement choisi de lancer une nouvelle centrale pour assurer sa sécurité énergétique.
Certains pays ont même fait le choix étonnant d’entrer dans le charbon. Du côté de l’Afrique, notamment. Pourtant, ils n’ont, pour la plupart, pas de ressources propres. Mais ils ont besoin de plus en plus d’électricité. Et c’est essentiellement du côté de l’Inde et de la Chine qu’ils trouvent des financements… pour des centrales à charbon ! Malgré les efforts consentis par certains pays pour sortir du charbon dans les économies avancées, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit ainsi que la consommation de cette ressource fossile restera stable jusqu’en 2025.
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Du côté des bonnes nouvelles, les experts estiment tout de même que le charbon devrait être la première des énergies fossiles à reculer. Et si la crise énergétique actuelle l’a remis sur le devant de la scène, elle a aussi favorisé le développement des énergies renouvelables. Au 1ᵉʳ semestre 2023, la production mondiale de solaire photovoltaïque et d’éolien a augmenté de 12 % par rapport au 1ᵉʳ semestre 2022. Selon l’AIE, il faudra aussi travailler sur l’efficacité énergétique pour permettre notamment aux économies émergentes de répondre à leurs demandes en électricité. Mais les experts en sont convaincus, sortir du charbon est désormais tout à fait envisageable à un coût abordable.
Sortir du charbon, oui ! C’est possible ! Mais on ne sortira pas du charbon sans permettre aux énergies renouvelables d’être stockées .Parce que stocker c’est permettre le pilotage, tout comme on pilote la production électrique avec le charbon, le gaz , le pétrole ou l’uranium . Mais la différence, c’est que transformer l’électricité des Enr demande énormément moins de moyens, que d’aller extraire du charbon , du pétrole du gaz ou de l’uranium. Qu’il faut en plus transporter, transformer pour être utilisés dans des usines qui rajoutent encore des coûts et des pollutions de toutes sortes pour enfin obtenir… Lire plus »
Au-delà de la « résistance au changement », il y a surtout le fait que les enr sont intermittentes, aléatoires, non pilotables, qu’elles déstabilisent le réseau et que les intégrer au réseau coûte bien plus cher que le lobby enr ne le prétend…
Ce n’est pas le bon lien pour le rapport Ember dont vous parlez non? Il semble que ce soit un lien sur l’année 2022 et vous parlez de chiffres du S1 2023.