Le premier parc éolien offshore australien devrait voir le jour d’ici quelques années. C’est une des briques de l’ambitieuse transition énergétique du pays vers les énergies renouvelables et les moyens de stockage.
En Australie, la production nette d’électricité était encore dominée par le charbon (54 %) en 2020. Le gaz suit avec 20 %. Le solaire (9 %), l’éolien (8 %), l’hydroélectricité (6 %) et les bioénergies (1 %) restent très minoritaires, bien qu’en pleine croissance. En outre, en 2019, le pays était le second exportateur de charbon au monde.
Pour compléter le portrait énergétique de l’île-continent, il faut noter que l’Australie était encore récemment avec le Qatar le premier exportateur mondial de GNL (gaz naturel liquéfié). Toutefois, depuis fin 2021, les États-Unis ont pris la tête dans le secteur.
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Mais, à la faveur d’élections fédérales en mai 2022, le nouveau Premier ministre Anthony Albanese a renforcé l’engagement de son pays en faveur de la transition énergétique pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les centrales à charbon vieillissantes touchées par des pannes inopinées vont fermer plus tôt que prévu, dans les années à venir, pour être remplacées par des batteries géantes.
En outre, le pays n’a pas été épargné par la crise énergétique mondiale en 2022. En juin dernier, le régulateur national (l’AEMO pour Australian Energy Market Operator) a même suspendu le marché électrique australien pour la première fois de son histoire afin de prendre la main sur le secteur, ceci afin d’éviter un « black-out ».
Le pays doit donc trouver un équilibre entre préservation de la vie économique, qui repose en partie sur le charbon qui fournit des richesses et de l’emploi, et engagements environnementaux qui supposent le déclin des énergies fossiles.
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Dans ce contexte, le premier projet d’éolien offshore est une opportunité de renforcer le développement du renouvelable dans le pays.
« Star of the South » est le nom du parc qui sera situé dans le détroit de Bass, au large de la côte sud du Gippsland (au sud-est de l’île), entre 7 et 25 km des terres. Le projet développera une puissance maximale de 2,2 GW à travers 200 turbines. Selon l’opérateur, il fournira l’équivalent de la consommation de 1,2 million de foyers, soit 20 % des besoins en électricité de l’État de Victoria. 2 000 emplois directs devraient être créés.
Le chantier est le fruit d’un partenariat entre la société danoise Copenhagen Infrastructure Partners et une société australienne (l’Australian Offshore Energy). La connexion au réseau est prévue au niveau de la vallée de Latrobe, « l’un des points de connexion au réseau les plus solides du marché national de l’électricité », peut-on lire sur le site internet du projet.
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Fort d’une licence d’exploration obtenue par le gouvernement, le programme entre dans une phase de faisabilité qui suppose des études de sites et des études environnementales. Il faudra attendre 2030 pour que les premières éoliennes commencent à produire. Star of South a également obtenu le statut de « projet majeur » qui est la reconnaissance de « la contribution du projet aux économies australienne, victorienne et du Gippsland et aux plans nationaux zéro net », selon le même site internet.
Ce projet est actuellement le plus avancé dans le domaine en Australie. Mais il n’est que le premier dans la zone et sera très probablement suivi par d’autres. Le gouvernement australien considère, en effet, que ce périmètre de 15 000 km² pourrait permettre de produire jusqu’à 10 GW d’électricité.
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Pour accompagner le développement des énergies renouvelables, l’Australie a par ailleurs prévu des solutions de stockage. Outre les innombrables méga-batteries, il réalise actuellement une STEP (station de transfert d’énergie par pompage-turbinage). Baptisé « Snowy 2.0 », il est le plus grand projet de stockage au monde en chantier.
Située dans la plus haute montagne australienne, la Snowy Moutain, cette nouvelle infrastructure développera une puissance de 2 000 MW pour une capacité de stockage phénoménale de 350 GWh. À sa mise en service prévue pour 2026, elle sera mise à contribution pour lisser la production variable de l’éolien et du solaire.
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