Début avril, l’Assemblée nationale a unanimement adopté une proposition de loi visant à restreindre l’utilisation des PFAS en France. Cette mesure touche une variété de produits contenant ces substances chimiques, des textiles aux cosmétiques jusqu’au fart utilisé pour les skis. La législation pourrait également affecter les pompes à chaleur, dont le fonctionnement dépend souvent de ces composés.
Les PFAS, ou per- et polyfluoroalkylées, sont des composés chimiques synthétiques largement utilisés dans divers secteurs industriels. Dans les pompes à chaleur par exemple, ces substances font partie du fluide réfrigérant, facilitant le transfert de chaleur d’un environnement à un autre. Bien qu’utiles, les PFAS sont critiquées pour leurs effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement. Leur ingestion peut entraîner un affaiblissement du système immunitaire, des troubles hormonaux et même des cancers. De plus, ces produits sont incapables de se dégrader naturellement, une caractéristique qui leur a valu le surnom de « polluants éternels ». En réponse à ces préoccupations, plusieurs pays ont commencé à réglementer l’utilisation de certains PFAS. En France, une récente proposition de loi visant à les interdire a été adoptée, une initiative qui pourrait influencer significativement le déploiement des pompes à chaleur sur le territoire national.
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Dans l’article 1er bis A, le texte adopté indique : « … dans la mesure où les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées présentent des dangers graves ou des risques non valablement maîtrisés pour les travailleurs, la santé humaine ou l’environnement, ces substances sont interdites sur l’ensemble du territoire français, sauf dérogations strictement proportionnées au caractère essentiel des usages notamment dans le domaine médical ». Cela pourrait signifier que dès l’entrée en application de la proposition de loi, les PFAS seront interdites.
Dans une autre proposition de loi interdisant l’utilisation des PFAS, avancée par des membres de l’UE (l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède et le Danemark), de nombreux réfrigérants ont été identifiés comme polluants éternels. Dans la liste, on retrouve notamment des hydrofluorocarbures (HFC) tels que le R134a et le R125, gaz couramment utilisés dans les systèmes de réfrigération et de climatisation. L’interdiction inclut par ailleurs des hydrofluoro-oléfines (HFO), des alternatives à faible potentiel de réchauffement global (PRG), dont le R1234yf, le R1234ze, et le R1233zd. La loi française pourrait également interdire ces mêmes éléments une fois qu’elle entrera en application.
Il est à savoir que bien que le R134a ne soit plus utilisé comme composant unique dans les nouvelles installations domestiques et commerciales en Europe, il reste un composant essentiel dans de nombreux mélanges alternatifs à faible PRG (R404A, R407C, R410A, R513a, etc.). Par ailleurs, les HFO cités sont proposés actuellement comme options de réfrigérant unique dans les refroidisseurs par un certain nombre de fabricants de premier plan.
Un risque sur l’atteinte des objectifs nationaux ?
L’adoption rapide de nouvelles réglementations interdisant de nombreux types de réfrigérants peut susciter des inquiétudes parmi les fabricants qui risquent de percevoir une certaine précipitation. De plus, les chercheurs risquent de manquer de temps pour s’adapter aux nouvelles normes ou pour développer des alternatives efficaces aux HFC et aux HFO. Sans une transition bien dirigée et soutenue par la recherche, les objectifs de la France en matière d’installation de pompes à chaleur pourraient être compromis. Cela affecterait non seulement les entreprises du secteur, mais aussi les efforts plus larges du pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
À l’heure actuelle, la nouvelle proposition de loi française ne contient aucune dérogation permettant de continuer l’utilisation des fluides réfrigérants concernés pour la maintenance des installations. Espérons cependant que le sujet sera évoqué au cours des discussions ultérieures dans le processus législatif au Sénat. Cela permettrait une transition plus douce et donnerait plus de temps aux fabricants de se conformer aux nouvelles exigences. Il est toujours possible que des dérogations spécifiques soient introduites par des décrets ultérieurs pour gérer ces situations.
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Les nouvelles restrictions accélèrent l’adoption des fluides frigorigènes naturels, des alternatives plus respectueuses de l’environnement qui ont un très faible PRG. Le R-717, ou plus simplement l’ammoniac, fait partie des réfrigérants naturels les plus connus. Son PRG est quasi nul, et il bénéficie de propriétés thermodynamiques supérieures, ce qui explique son usage privilégié dans les milieux industriels. Toutefois, l’ammoniac est toxique et inflammable, imposant des précautions particulières chez les technologies qui en utilisent. Le CO2 ou R-744 est également connu comme réfrigérant naturel.
Un des grands défis de ce type de fluide est sa nécessité de fonctionner à des pressions élevées, impliquant ainsi le développement de systèmes spécifiques adaptés. Il y a enfin les hydrocarbures, en particulier le propane dit R-290, qui bénéficie également de très bonnes propriétés thermodynamiques ainsi que d’un faible PRG. Ils sont principalement utilisés dans les équipements de réfrigération commerciale et résidentielle. Comme l’ammoniac, les hydrocarbures sont inflammables et nécessitent des contraintes de sécurité élevées dans leur mise en œuvre.
Le R32 est donné comme le gaz mieux noté que les autres pour les petites pompes a chaleur, niveau pfas il est comment.?
Le R32 a un Global Warming Potential de 675, donc « seulement » 675 fois pire que le CO2, donc à moyen terme il ne va pas être interdit. D’autres gaz ont souvent des GWP de 2000 et plus.
Ce qui est encore mieux, c’est par exemple le R1234yf (GPW de 4) maintenant utilisé dans les clim des voitures, le butan et propane (GPW de 3 mais sont inflammables), le CO2 (GWP de réference c’est à dire 1) où encore l’ammoniaque (GWP 0 mais toxique).
L’article aurait aussi pu indiquer qu’il existe aussi des solutions sans fluide réfrigérant nocif ou problématique au niveau effet de serre comme par exemple la technique thermoacoustique d’Equium qui ne fonctionne qu’avec de l’hélium, donc sans aucun problème de sécurité pour la mise en œuvre. En plus les pompes à chaleur utilisant ce principe devraient avoir une durée de vie donnée pour 30 ans, donc bien plus grande que les pompes à chaleur classiques… et c’est une technologie développée en France, ce qui mérite d’être souligné. Mais bon il est vrai qu’il s’agit d’une startup donc il s’agit de savoir… Lire plus »
Vous vous trompez. Seuls seront interdits les PFAS dans les cosmétiques, les skis et les vêtements (hors sécurité). À terme, les emballages alimentaires seront aussi concernés par une directive européenne. Les usages des PFAS pour la transition énergétique sont connus et reconnus nécessaires. Ça a été précisé par le rapporteur pendant les débats. Cependant, les industriels ne doivent pas faire n’importe quoi et c’est pourquoi un contrôle du rejet des eaux des usines sera mis en place, pour appliquer un principe de pollueur-payeurs pour ceux ne contrôlant pas leur rejet. (les PFAS sont durs à filtrer et leur destruction nécessite… Lire plus »
En France on pourra conserver les PFAS pour les ustensiles de cuisine, alors pour les pompes à chaleur….
Les pac sont très chères, tombent souvent en panne, et sont inefficaces quand il fait très froid. Il serait infiniment plus intelligent de promouvoir les chaudières à gaz qui à terme seront alimentées par biogaz et gaz de synthèse.
« Les pac sont très chères, tombent souvent en panne, et sont inefficaces quand il fait très froid. »
Mes 2 PAC (si l’une tombe en panne, l’autre est encore là pour fonctionner) ont été peu chères (environ 4000€ les 2), ne sont jamais tombées en panne. Je les ai installées moi-même. Je les change tous les 6-8 ans environ, avant qu’elles ne tombent en panne. Pour les prochaines, j’en ai déniché qui sont censées fonctionner jusqu’à -30°C.
Maintenant, oui, des chaudières au biogaz et/ou gaz de synthèse (produit en été par l’excédent des PV et éoliennes) , je suis également favorable.
2000€ je trouve ça déjà cher 🙂
Ma chaudière gaz a coûté 1500€ pose comprise. C’est un modèle basique mais qui fonctionne parfaitement bien. Et pas besoin de renforcer le réseau de gaz.
Vu comme çà…effectivement
Ouais, une chaudière à gaz, c’est comme une imprimante, pas chère à l’achat, puis faut lui donner à bouffer (comme acheter les cartouches)… La facture économique et climatique est alors au rendez-vous… gaz, abonnement, entretien, CO2, balance commerciale… 🙁 Mes 2 petites clims ont 20ans, me font du chaud et du froid gratuitement, avec mes panneaux solaires. J’en voudrais bien des plus modernes, mais elles font de la résistance, tout comme mon frigo et mon congélateur… Et je n’ai pas l’habitude de jeter. (J’ai un poèle à bois aussi, mais il ne sert plus que pour les grands froids). Ça… Lire plus »
Déjà il faut du gaz qui arrive chez toi ou une grosse bonbonne. Deuxième il faut avoir du gaz et a quel prix. La PAC plus panneau solaire permet de chauffer avec un rendement PAC extrêmement bon et une électricité a montré tarif venant des panneaux tu tous bon.
Karim cela fait longtemps que je constate que tes commentaires sont toujours pour l’ancien temps contre l’évolution les nouvelles pratique et tu ne semble pas s’interroger sur la nature et l’avenir environnement.
Tu as quoi comme désir…..
Je pense qu’on devrait raccorder chaque village au reseau de gaz au lieu de planter des éoliennes partout, puis de se rendre compte que les éoliennes ne vont pas sans les gigabztteries, puis qu’il faut construire aussi de nouvelles lignes tht puis qu’ il va falloir quand même falloir conserver ou même construire de nouvelles centrales à gaz…
Donc je dis brûlons le gaz directement chez les gens, c’est bien plus malin…
A oui carrément un vrai gazier ou un sacré gazier. Retour vers le passé. Dans les années 80 je me souviens….je danse le mia.
J’espère que tu as gardé la nuque longue
Alimenter une PAC avec des panneaux solaires en hiver pour chauffer ?
Ben va falloir prévoir une sacrée surface de panneaux solaires pour chauffer les jours de grand froid.
Les pac sont chères et tombent en panne. Ça c’est de l’argument de fond, il faudra nous sourcer tout ça. Il y a aussi la pluie, ça mouille et la guerre, c’est moche. Un peu de sérieux.
Venant de Karim, il ne faut pas s’attendre à du sérieux 🙂
C’est du n,’importe quoi les frigo , congel , machine à glace et j’en passe c’est tout le même fonctionnement que les PAC
Rien à voir.
C’est pas les mêmes échelles.
Mais surtout ça consomme beaucoup plus quand on veut les utiliser pour faire du chaud que lorsque on les utilise pour faire du froid.
La notion de très cher et de souvent en panne. Perso je chauffe la majeure partie de la maison avec une PAC a 900 euros et qui sert de clim l’été. Qui consomme 700 kWh pour une année. Concernant la fiabilité une carte électronique a lâché prise en garantie. Effectivement concernant les phases critique du matin froid et très humide le plus simple est de laisser passer un peu de temps pour éviter les séances de givre. Pour les région extrêmement froide je ne sais pas mais ici dans le Sud cela marche très bien et cela évite de brûler… Lire plus »
700 kwh en une année ?
Tu as du oublié un 0 quelque part.
Sinon, c’est tu habites dans un placard.
… Où alors il s’agit d’une maison passive.
Une maison passsive consomme pour le chauffage moins de 15KWh/an/m² donc avec une solution d’appoint (comme par exemple pellets) où une isolation supérieure au minimum du standard maison passive, c’est faisable.
Ouais…en gros une PAC c’est pas cher mais à condition de pas s’en servir.
Quant au maison passive, on en parle beaucoup mais on en voit très peu.
15 kwh/an pour une maison de 100m2, ça ferait du 1500 kwh/an.
Même le standard BBC, est très loin de ça.
On est plutôt autour de 50 kwh/an m2 donc totalement irréaliste de consommer 700 kwh /an.
15KWh/an/m2, c’est la valeur maximale pour pouvoir être certifié maison passive donc normalement c’est en dessous de cette valeur.
Il faut demander à l’auteur, vu qu’il parle de la « majeure partie » de sa maison, cela veut dire qu’il a une autre source de chauffage d’appoint. c’est pour ça que j’ai indiqué que c’est faisable par exemple avec une maison passive avec une source supplémentaire comme un poêle à granulés.
Au début quand on ne sait pas, on prend les gens pour des cons puis a force de se faire prendre pour un con, on commence a se poser des questions et se remettre en cause enfin j’espère. A ce moment là tu découvres une route ou d’autres sont passé avant toi. Alors il faut savoir écouter poser des questions un peu, se relever les manches aussi beaucoup et faire. Cela reste simple suffit d’être bricoleur et le fils bleu avec le fils bleu et le fils rouge ….( J’ai une formation en électricité) Bon courage à toi, pense que… Lire plus »
Moi, je pense surtout que tu racontes n’importe quoi !!
Mais merci de tes précisions conseils !!!
Et est qu’on est capable en France de remplacer la totalité du gaz fossile avec du biogaz? Et quelles sont les estimations de prix du mètre cube de 100% biogaz + gaz de synthèse? Et quel sera l’impact de la hausse du prix du carbone sur la facture à moyen terme?Le gaz bon marché, c’est fini il faut se mettre ça dans la tête, et se chauffer au gaz va venir de plus en plus cher. De plus ça m’a pas encore été décidé en France mais ça va finir par être interdit à un moment donné, donc autant faire… Lire plus »