La centrale nucléaire de Borssele en Zélande est située derrière une digue
Aux Pays-Bas, l’accord de coalition dévoilé mi-décembre en marge de la formation du nouveau gouvernement, prévoit la construction de deux nouvelles centrales nucléaires. Mais une petite phrase du texte a échappé à la plupart des observateurs et des médias. Il y est précisé qu’un « stockage sûr et permanent des déchets » devra être garanti.
Le gouvernement ne précise pas quelle technologie sera mise en œuvre pour réaliser un tel entreposage sûr, pendant … un million d’années. Pour l’heure, l’Etat envisage toujours l’utilisation de cavernes salines dans le nord du territoire. Avant de décider la construction de nouveaux réacteurs, l’exécutif devra donc démontrer que cette solution offre toutes les garanties de sécurité à très long terme. Mais les expériences à l’étranger ne vont pas vraiment l’aider.
Allemagne, Danemark, Etats-Unis : le « sel » est inadapté
En Allemagne, après 40 ans de recherches et des dépenses publiques de 1,6 milliard d’euros, le projet d’enfouissement des déchets dans un dôme de sel à Gorleben a été définitivement abandonné fin 2020. Depuis les années 1970, l’endroit a été le théâtre de nombreuses manifestations d’opposants.
Outre-Rhin, des fuites ont été constatées dans les fûts contenant les déchets entreposés dans les sites souterrains de Asse et Morsleben. Le coût des travaux de remédiation ont été estimés à 5 milliards d’euros à Asse et 2,4 milliards à Asse et 2,4 milliards à Morsleben.
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Au Danemark, 6 cavernes salines avaient été étudiées pour y stocker les déchets. Elles ont toutes été jugées « inadaptées ». Suite à ce constat, le parlement a décidé en 1985 de ne pas construire de centrales.
Aux Etats-Unis l’enfouissement des déchets dans des cavernes salines était projeté depuis 1957. Bien qu’il en existe de nombreuses dans le Texas, la Louisiane et l’Alabama, cette solution n’a finalement pas été retenue. Les autorités ont alors exploré la possibilité de les enterrer dans des couches de sel. Mais les forages entrepris à plusieurs endroits n’ont pas abouti à des résultats favorables. Au final, la « piste du sel » a été abandonnée pour les déchets des centrales. Seule une partie des résidus radioactifs provenant de la fabrication d’armes nucléaires ont été stockés dans une couche de sel près de Carlsbad au Nouveau-Mexique. Mais ce projet est marqué du « secret défense ».
Apporter la preuve d’une solution sûre
A La Haye, les gouvernements successifs projettent depuis 1976 de réaliser le stockage des déchets nucléaires dans des cavités salines situées au nord du pays : Ternaard en Frise, Pieterburen et Onstwedde dans la province de Groningue, Schoonloo, Gasselte-Drouwen, Hooghalen et Anloo en Drenthe. Le preMark Rutte et ses ministres devront maintenant apporter la preuve qu’il s’agit d’une solution sûre.
En attendant les déchets radioactifs issus du seul réacteur du pays, celui de Borssele, mis en service en 1973 et doté d’une puissance de 485 MW, sont entreposés dans des hangars situés à côté de la centrale. Pour l’heure, il n’est pas question de les déloger avant la fin du siècle. Mais le site se trouve en Zélande, derrière une digue, et toute la question est d’évaluer le risque d’élévation du niveau de la mer et donc d’inondation, induit par le changement climatique.
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Rappelons qu’en France, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a ouvert un site d’enfouissement à Bure (Meuse). Le projet dénommé Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) prévoit d’entreposer les déchets hautement radioactifs dans une couche d’argile à 500 mètres de profondeur. Une décision très critiquée en raison de plusieurs dangers : risques d’explosion, d’incendie, d’infiltration des eaux, de corrosion des conteneurs de stockage, ou encore d’instabilité sociale au cours des décennies et des siècles à venir. Le site est le théâtre de nombreuses manifestations de riverains et de citoyens opposés au projet. Après une enquête publique qui s’est déroulée entre le 15 septembre et le 23 octobre 2021, la Commission d’enquête sur la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) a toutefois remis le 20 décembre un avis favorable « sans réserve » !
Commentaires
Déjà dès le début il faudrait plutôt considérer des endroits beaucoup moins peuplés que le cœur du continent Européen et regarder plutôt du côté des endroits tel que l'Antarctique ou certains endroits d'extrême nord comme le Sveldbar ou la nouvelle Zamble en coopération avec la Norvège ou la Russie. Ces endrois sont beaucoup plus favorables pour un stockage à long terme loins des zones tempérées à forte valeur et denssément peuplées. Il faut néanmoins le faire bien mais c'est déjà un meilleur point de départ qu'en Alsace ou en Frise.
Parallèlement il est grand temps d'arrêter l'entêtement de la filliaire fission à Uranium et il faut accélérer le passage à la fusion thermonucléaire.
oui bien sûr, envoyons nos déchets ailleurs, c'est bien connu. Sur la lune peut-être, il y a plein de place là-bas ?
Alternativement on pourrait stocker les déchets là où se trouve les gros consommateurs, par exemple à Paris.
Ou sur Mars, Elon Musk va nous aider!
Au fait...Bure (Sigeo) n'est pas en Alsace mais en Meuse, autrement dit dans la diagonale du vide, c'est presque aussi désert que l'antarctique!
On entend souvent reprocher aux éoliennes la quantité de béton n"écessaire à leur ancrage dans le sol. Or rien que pour se débarasser des dechets hautement radioactifs, le nucléaire a utilisé pour CIGEO pres de trois fois plus de béton que ce qu'il en a fallu pour ancrer les 8000 éoliennes de France.
C'est sur le site de l'ANDRA, le constructeur de CIGEO :
https://www.andra.fr/cigeo/les-installations-et-le-fonctionnement-du-centre/chiffres-cles#section-1103
https://factuel.afp.com/le-socle-des-eoliennes-resteront-dans-le-sol-apres-leur-demantelement-la-loi-francaise-prevoit-le
Le problème des éoliennes est leur durée de vie (20 ans) vs celle des réacteurs (60 à 80 ans) : il faut déjà multiplier par 3 à 4 le chiffre de ces moulins à vent pour comparer aux réacteurs ou à CIGEO.
De plus, leur vrai problème c'est l'intermittence, c'est à dire leur incapacité à s'ajuster à la consommation donc à répondre au besoin. Et ça, c'est suffisant pour les disqualifier.
60 à 80 ans : bien optimiste !
20 ans : bien pessimiste
EnR : intermittentes certes, mais prévisibles via Météo, peut en effet ne pas suffire toujours
Mais le nuke idem : pannes, réacteurs à l’arrêt qd on a besoin...
Le débat ne pas être tranché si rapidement.
Vous avez simplement tout faux.
Près de chez moi le parc eolien de Port la Nouvelle le plus ancien parc français connecté au réseau en 1991 à été démonté après trente ans parce que le bail de location du terrain est simplement arrivé à echeance !
Par ailleurs la plus ancienne éolienne du monde tourbe depuis maintenant 47 ans au Danemark.
Quant aux réacteurs nucléaires aucun n'a encore atteint 60 ans vous êtes dans la speculation pure et simple.
Pour ce qui est de s'adapter au besoin le nucléaire n'en n'est pas capable non plus. La démonstration en temps réel est visible sur le site eco2mix de RTE/EDF vous y voyez que le nucléaire reste à puissance constante quelques soient les variations du besoin, lesquels sont satisfaits par les fossiles, charbon et surtout gaz à hauteur de l'équivalent de 8 tranches nucléaires, et honte suprême jusqu'à 10 tranches nucléaires en provenance d'Allemagne.
Pour se faire une idée objective en matière d'économie énergétique il ne faut pas prêter l'oreille aux fakes news qui circulent en masse mais conculter les sites officiels, scientifiques, statistiques, étatiques, et de syndicats professionnels de ce domaine.
Quant à l'intermittence ça n'existe pas, il s'agit de productions variables et prévisibles plusieurs jours à l'avance par la météorologie qu'il est facile de compenser par d'autres variables ou les mêmes depuis un autre lieu, ainsi que depuis des variables pilotables comme l'hydraulique, la bioénergie, la géothermie et les énergie marines. Les renouvelables ne font donc pas courir plus de risque d'approvisionner que le nucléaire dont les pannes sont imprévisibles et en ce moment même 10 reacteurs sur les 56 sont hors service et c'est la raisons qui nous fait consommer du focile et importer de façon massive.
Vous devriez vous abstenir de commenter de façon aussi négative dans un domaine dont vous ne savez rien.
Et maintenant faites le calcul pour des socles d'éoliennes de 12 MW et multipliez cela par les dizaines de milliers d'éoliennes que vous voudriez construire pour remplacer le nucléaire et vous verrez que les éoliennes consomment BEAUCOUP plus de béton que le nucléaire.
Mais que ne le faites vous donc, puisque vous pensez connaitre le résultat selon votre simple intuition ?
D'autant que les éoliennes de 12 MW et au dessus seront des éoliennes offshore dont la plupart en flottant, leur besoin en béton risque fort d'être moindre.
Aussi des assertions du genre "Et vous verrez que...." vues dans votre boule de cristal ne pèse pas plus que ce que l'on entend à propos des 8000 éoliennes de 2 MW actuelles par des coqs qui ignorent le béton nécessité par le nucléaire avec les tours de refroidissements, les bâtiments de cuve, unsines de prés et post-traitement des combustibles, stockage des déchets ..... et bien sûr CIGEO dont l'Andra nous démontre que les socles d'éoliennes ne sont que pécadilles.
Vous êtes de quelle catégorie des trois sortes de neutrino ? Une quatriéme sans doute, les neutrino affirmatifs ?
Sinon, il suffit de prendre le hangar qui les abrite et construire un sarcophage autour, comme à Tchernobyl! Mais aussi sur plusieurs sites nucléaires aux USA, où l'on a préféré construire un sarcophage plutôt que de démanteler des installations radioactives. Personne ne se demande si ce béton tiendra 1 millions d'années!
A l'opposé, le stockage souterrain à Bure par exemple semble quand même infiniment plus sûr. En tout cas mieux que de laisser tout ça traîner en surface.
Les USA peuvent se permettre de tout laisser sur place : ils ont un grand territoire, même si la solution est loin d'être satisfaisante.
Quant à Bure, ce n'est pas parce c'est sous terre qu'il n'y a plus de danger, l'eau peut tout ramener à la surface.
Le mieux bien sûr est d'arrêter au plus tôt la production de déchets nucléaires et de se tourner vers d'autres sources d'énergie.
Le mieux ce serait de s'informer correctement avant de dire des bêtises ;-)
https://www.youtube.com/watch?v=6UlDUe4CfvA&ab_channel=OsonsCauser
Aucun argument, juste une insulte et un lien vers une vidéo titrée "la solution définitive aux déchets nucléaires". Il existe également nombre de vidéos et d'articles dénonçant les risques gravissimes que serait cet enfouissement à 500 mètres sous terre. Les nombreuses années d'hésitations à concrétiser ce projet témoignent de sa dangerosité. La France est le pays qui concentre sur son territoire la plus forte densité de réacteurs nucléaires, et en conséquence, la plus forte densité de déchets radioactifs. Les piscines de combustibles usés sont proches de la saturation et nos gouvernements successifs persistent cependant à favoriser le nucléaire (jusqu'à l'accident majeur ?), d'où l'acceptation, envers et malgré tout, de Bure.
L'Autorité environnementale même a critiqué le projet Cigéo, dans un avis de janvier 2021, s'inquiétant notamment des risques de contamination des eaux souterraines et de l'irréversibilité d'une telle "solution".