Les panneaux solaires hybrides produisent simultanément de l’électricité et de l’eau chaude sanitaire. Malgré ses atouts, cette technologie « 2 en 1 » qui est apparue depuis de nombreuses années déjà, n’a jamais connu un franc succès commercial. Pourtant deux études récentes montrent que le rendement énergétique de ces installations est nettement supérieur à celui des panneaux photovoltaïques classiques. Une question reste toutefois en suspens : dans quel cas leur utilisation est-elle intéressante ?
Une face au soleil pour produire de l’électricité et une autre, au verso pour capter la chaleur et chauffer de l’eau chaude sanitaire. A priori, l’idée est simple et géniale. D’autant que l’efficacité des cellules photovoltaïques diminue lorsque la température monte. En évacuant la chaleur à l’arrière du panneau, la production d’eau chaude permet donc d’améliorer le rendement des cellules photovoltaïques tout en évitant leur surchauffe. Malgré ses atouts, la part de marché de cette technologie dénommée aussi PVT, reste faible, sans doute à cause d’un prix au m2 plus élevé et d’une pose plus complexe.
La France compte plusieurs fabricants dont le plus renommé est probablement DualSun, lequel a notamment équipé le siège du groupe Bouygues à Guyancourt de 300 m2 de panneaux « 2 en 1 ». Fonctionnant à basse température, ils sont couplés à des pompes à chaleur eau/eau qui couvrent 70% des besoins en eau chaude sanitaire du restaurant d’entreprise et du gymnase.
L’intérêt majeur des panneaux hybrides PVT est d’offrir un meilleur rendement énergétique au m2 que celui de leurs homologues photovoltaïques ou thermiques « purs ». Une performance confirmée récemment par la publication de deux études scientifiques.
Meilleur rendement énergétique
La première est publiée par le Centre National français de la Recherche Scientifique (CNRS). Pendant près de 4 ans, 28 installations solaires hybrides, placées sur les toits de maisons individuelles situées entre le sud du Portugal et le nord de la France et de la côte Atlantique jusqu’en Suisse, ont été suivies par les chercheurs. Selon leurs observations, ces panneaux produisent deux fois plus d’énergie par unité de surface que des installations photovoltaïques classiques. L’étude démontre aussi qu’ils permettent de chauffer de l’eau à 45°C toute l’année et que, pendant quatre mois (de mi-mai à mi-septembre), aucun appoint thermique n’est nécessaire pour couvrir les besoins.
Ces résultats sont confirmés par une autre recherche, rendue publique cette fois par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). « Le PVT permet de maximiser le rendement énergétique solaire par rapport à l’espace de toit disponible », explique l’Agence qui a confronté deux types d’installations : à gauche 29 m2 de capteurs thermiques et 13 m2 de modules photovoltaïques installés côte à côte, et à droite 42 m2 de capteurs PVT. La production de chaleur est à peu près la même, soit environ 22 MWh. Cependant la production électrique des panneaux hybrides est beaucoup plus élevée. « Au total, si nous additionnons les kilowattheures électriques et thermiques dans les deux scénarios, nous constatons que le toit PVT génère 13 % d’énergie en plus », conclut Jean-Christophe Hadorn qui a dirigé cette étude.
Mais qu’en est-il des aspects économiques ? Selon l’AIE, l’installation hybride coûte 50 €/m2 moins cher grâce à la réduction du coût des matériaux et de celui des travaux d’installation. A cela il faut ajouter un gain annuel supérieur du système hybride de 100 €/m2 pendant 25 ans grâce à la meilleure production d’électricité.
Autre intérêt, en France, où le photovoltaïque ne bénéficie plus du Crédit d’impôt pour la transition énergétique (Cite) : cet avantage fiscal a été aménagé pour concerner les technologies thermiques, et donc les appareils solaires hybrides. La ristourne s’élève à 30% des sommes investies, dans une limite de 4.000 euros de dépenses éligibles. Soit un crédit d’impôt maximum de 1.200 euros.
Faut-il en conclure que le solaire hybride est voué à remplacer les installations photovoltaïques ? Ce n’est pas ce qu’en pense Benjamin Wilkin, expert photovoltaïque à l’APERe[1]. Interrogé par nos confrères de Renouvelle, il estime que cette technologie reste réservée à des marchés de niche (lire son interview).
[1] APERe : Association pour la Promotion des Energies Renouvelables
J’ai l’impression qu’il y a une erreur sur les calculs de prix : En effet sur l’exemple, l’installation hybride a même surface produit uniquement 3,3MWh annuel de plus pour 42m2, même a un prix du kWh de 0,20€, on arrive à un gain de 15€/m2 en plus uniquement et non 100€/m2 annoncé. Ensuite, je doute que le coût d’installation + installation de 29m2 de thermique + 13m2 de photovoltaique soit plus cher que 42m2 de pvt (en effet au niveau matériaux il en faut moins et niveau installation ça doit revenir au même si ce n’est que pour le premier… Lire plus »
Dommage que ce sujet ne passionne pas plus les foules. Cet article et/ou sujet mériterait une mise à jour et approfondissement. D une part pour lever les doutes sur les chiffres et calculs annoncés. Et d autre part, pour estimer les résultats en cas de couplage à une PAC eau/eau. Les chauffes eau thermodynamiques ayant le vent en poupe et étant plébiscités par beaucoup d experts, sa complexité technique s invite déjà largement dans les foyers, comme le PV classique. Coupler l ensemble avec des PVT me semble un détail insignifiant dans le bilan et la durée de vie ,… Lire plus »
Bonjour
cela fait un mois que je recherche une entreprise RGE pour me faire une proposition en hybride…
car des que je parle d’hybride plus personnes ne répond . peut être du a mon département les Ardennes en frontière Belge .
Avez vous une solution ??? j’aimerais être contacté par Dualun
Pour toutes questions relatives à une installation solaire hybride Dualsun vous pouvez contacter France Solar société certifiée RGE.
Il me semble en effet, que cela ne peut valoriser, côté arrière thermique qu’une pompe à chaleur eau/air ; mais en hiver, sauf à récupérer l’énergie perdue en toiture (…?), et en été, que faire de l’excédent de chaleur produite (forte sur toiture) si on ne se sert pas, ou très peu d’eau chaude…?
Idéalement, faudrait stocker la chaleur sous terre, donc de mettre des tubes enterrés assez profonds dans le jardin !
Une meilleure solution à venir concernant le stockage (en hydrogène) grâce au solaire et à l’eau combinés ? https://www.rtflash.fr/feuille-artificielle-transforme-l-eau-et-l-energie-solaire-en-carburant-hydrogene/article