Où se trouvera la première méga-usine de carburants synthétiques bas-carbone de France ?


Où se trouvera la première méga-usine de carburants synthétiques bas-carbone de France ?

Image de synthèse du projet, située à Fos-sur-Mer / Image : Neocarb.

Les projets géants s’enchaînent autour du port de Marseille-Fos. Outre un potentiel terminal éolien et la méga-usine de panneaux solaires Carbon, c’est désormais la startup Elyse Energy qui prévoit d’installer une usine de production de e-carburant. Mise en service estimée en 2030. 

Fos-sur-Mer va accueillir une énième gigafactory, cette fois-ci dédiée à la production de e-carburants. Le projet, baptisé Neocarb, devrait permettre la production de 100 000 tonnes de e-méthanol par an, et 50 000 tonnes de e-kérosène par an à partir de 2030. Mais avant le début de la production, la route s’annonce longue et tumultueuse. Il faudra, en effet, convertir près de 51 hectares d’une partie ouest des bassins du Grand Port Marseille-Fos, en vaste plateforme industrialo-portuaire, moyennant 1,5 milliard d’euros.

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Le site, destiné à alimenter les six ports et aéroports locaux, sera doté de deux unités de production. La première produira du e-méthanol, un carburant obtenu à partir d’hydrogène et de carbone recyclé, qui devrait être dédié au transport maritime. La seconde devrait servir à produire du e-kérosène à partir de ce e-méthanol. Ce e-kérosène sera lui-même utilisé pour fabriquer du carburant aérien durable, aussi appelé SAF (Sustainable Aviation Fuel).

La production de telles quantités de carburant devrait nécessiter une grande quantité d’énergie, à tel point qu’Elyse Energy a demandé à RTE un raccordement de 399 MW de puissance. Désormais, le projet va passer en phase de concertation publique à la fin de l’année. Les travaux ne devraient, eux, commencer qu’à partir de 2027.

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Les projets s’accumulent autour de Fos-sur-Mer

Site clé de l’industrie lourde en France, Fos-sur-Mer s’est soudainement développé dans les années 1960 avec la création du port autonome de Marseille-Fos et l’implantation de grands sites industriels comme le complexe sidérurgique ArcelorMittal (anciennement Solmer). Mais après une longue période sans transformation majeure, la ville fait face à un fort regain d’intérêt face aux enjeux de la décarbonation.

De nombreux projets industriels devraient y voir le jour dans les années à venir, comme Carbon, une Gigafactory de panneaux photovoltaïques, GravitHy, une usine de production de fer décarboné, ou encore le projet H2V à Fos-sur-Mer, qui devrait permettre la production de 84 000 tonnes d’hydrogène par an. Au total, la ville concentrerait pas loin de 12 milliards d’euros d’investissements. Côté énergies renouvelables, le port Marseille-Fos pourrait également accueillir un vaste projet d’éolien offshore. Baptisé Deos, celui-ci comprendrait une plateforme ainsi que des zones de stockage qui permettraient le déploiement de la filière éolienne offshore en Méditerranée. Pour alimenter ces futures industries en électricité, le gestionnaire du réseau RTE prévoit d’ailleurs de construire une nouvelle ligne haute-tension 400 kilovolts (kV).

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