EDF lance une série de tests de grande ampleur sur l’EPR de Flamanville, en vue d’un démarrage prévu pour 2024. Est-ce la fin d’un calvaire qui dure depuis 16 ans pour l’énergéticien français ?
Alors que le président de la République souhaite redynamiser la filière du nucléaire en prolongeant le parc nucléaire actuel et en construisant 6 nouveaux EPR d’ici 2050, on attend toujours la mise en service de l’EPR de la centrale de Flamanville. C’est un serpent de mer qui dure depuis 2007, année de lancement du chantier. Cet EPR d’une puissance de 1 650 MW devait entrer en service en 2012. Or, le projet accuse un retard de 12 ans et un budget multiplié par 4 (de 3,3 milliards d’euros en 2007 à 13,2 milliards aujourd’hui).
Le site de Flamanville compte déjà 2 réacteurs de la génération précédente. Le chantier en cours porte sur Flamanville 3, un EPR (réacteur à eau pressurisée européen) dit de troisième génération. EDF vient d’annoncer le lancement d’un test sous forme de répétition générale appelée « essais de requalification d’ensemble » (ERE). Selon l’énergéticien, cet essai va permettre de contrôler « 4 000 critères de sûreté et de disponibilité », mobilisant 200 salariés pendant une durée de 10 semaines.
En pratique, les circuits primaire et secondaire ont été remplis d’eau. Transformée en vapeur, elle permettra un essai de lancement de turbine jusqu’à 1 500 tours/minute, soit la vitesse réelle de fonctionnement en exploitation. Lors de l’essai, la vapeur sera ensuite dirigée vers le condenseur pour se transformer à nouveau en eau liquide.
À lire aussi Et si la France lançait 22 nouveaux réacteurs nucléaires d’ici 2050 ?Mise en service avant l’été 2024 ?
Au-delà de la vérification du bon fonctionnement du matériel, ces tests seront l’occasion de réaliser « des essais en configuration de perte des alimentations électriques externes », selon le site internet du groupe EDF. Il s’agit de la dernière étape des essais d’ensemble avant la mise en service du réacteur. À ce sujet, la dernière mise à jour du calendrier annoncée en décembre 2022 prévoit un démarrage de l’EPR d’ici mi-2024.
Pour EDF, si tout se passe bien lors de cette phase de test, ce serait la fin d’un long calvaire tant ce chantier a accumulé les retards et déboires financiers. Rappelons que trois autres EPR sont déjà en activité dans le monde. Deux en Chine sur le site de Taishan et un en Finlande, à Olkiluoto. Or, le site chinois connaît des difficultés depuis 2021 avec plusieurs arrêts d’un de ses EPR en raison de soucis de corrosion.
À lire aussi Voici le premier réacteur nucléaire français prolongé après 40 ans
Révolution énergétique a viré pro-nucléaire. Edf vous a payé combien ? Le minimum serait d’être un peu plus précis concernant les EPR chinois : Le 1 est en panne depuis le 31 janvier 2023, soit 9 mois ! Il était déjà tombé en panne pendant 1 an en 2021-22 le n°2 tourne au ralenti pour éviter de casser les crayons. => la France va être obligée d’indemniser les chinois pour le manque à gagner. Donc nos impôts. Pour réussir à vendre les 2 EPR au chinois, le prix a été bradé à 3 milliards les 2. A comparer au coût… Lire plus »
« ces tests seront l’occasion de réaliser « des essais en configuration de perte des alimentations électriques externes », selon le site internet du groupe EDF »
C’est lors de ce test re-tenté 2 ans après sa mise en service que le réacteur no 4 de Tchernobyl a explosé 🙁 . J’espère que, 40 ans après, l’EPR Franco-Allemand est un peu mieux conçu que le RBMK-1000 russe. https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_nucléaire_de_Tchernobyl
Avec un peu d’humour, je serais tenté de dire, comme dans le film « l’aile ou la cuisse », qu’à Flamanville « il n’y en a que trois ! » 😉 https://www.youtube.com/watch?v=cE_hHaIoB4g
Je vois mal comment il pourrait exploser vu qu’il n y’ a pas encore d’uranium dedans…
La pression n’est pas liée à la présence d’uranium… Le test pourrait donc faire boum. Espérons que nos ingénieurs ont anticipé ce cas…
Si EDF annonce cet essai, en plus sans uranium, c’est bien pour être certain qu’un accident du même genre ne puisse jamais se reproduire. Et l’ASN doit sans aucun doute surveiller cela de prêt, depuis la conception du réacteur EPR. Cet accident catastrophique de Tchernobyl n’a pas traumatisé que nos voisins ni que les écologistes, mais évidemment aussi tous les acteurs du nucléaire. Il y a des milliers d’essai à réaliser, mais celui-là, à cause de l’histoire, est l’essai le plus emblématique. Voilà pourquoi EDF le met en avant. Voilà pourquoi toutes les précautions sont prises. Voilà pourquoi cet essai… Lire plus »
Explosion à Tchernobyl à été le résultat de test hors des limites structurel et un refus de suivre les alarmes et procédures suite à une accumulation de gaz et d’un emballement du coeur de réacteur à cause des barre de contrôle du réacteur (donc avec combustible présent). Les réacteurs français n’ont rien à voir avec les réacteurs russes et donc impossible d’avoir le même cas, d’autant plus sans combustible. Il y a autant de risque que dans votre chaudière 😉