Ce 12 avril, l’énergéticien espagnol Iberdrola a mis en service Núñez de Balboa, la plus grande centrale photovoltaïque d’Europe. D’une puissance de 500 MWc, elle supplante dorénavant la ferme solaire de Cestas, en Gironde et ses 300 MWc.
Construit en moins d’un an à proximité de la frontière portugaise, à Badajoz, capitale de la province du même nom, ce gigantesque parc solaire s’étend sur 1.000 hectares soit l’équivalent de la superficie de plus de 1.375 terrains de football. Il produira 832 GWh d’électricité par an, ce qui correspond aux besoins de 250.000 habitants et permettra d’éviter l’émission de 215.000 tonnes de CO2 par an. Selon Iberdrola, son promoteur, le facteur de charge[1] devrait être de 19 %, ce qui est excellent pour un site photovoltaïque. A titre de comparaison, le facteur de charge moyen de la filière photovoltaïque française était de 14% en 2018.
C’est le groupe français Eiffage qui, à travers sa filiale espagnole Eiffage Energia spécialisée dans les renouvelables, a été chargé de construire la centrale. Plus de 1.200 travailleurs, ont participé aux travaux dont 70 % ont été recrutés dans la région d’Estrémadure au cœur de laquelle est située le projet. L’installation est composée de 1.432.000 panneaux photovoltaïques, 115 onduleurs et 2 sous-stations.
Fait marquant : le projet n’a bénéficié d’aucun subside ou fond public, l’investissement de près de 300 millions d’euros ayant pu être bouclé grâce à un crédit accordé par la BEI (Banque Européenne d’Investissement).
S’il s’agit pour l’heure de la plus puissante centrale solaire d’Europe, Iberdrola précise qu’elle ne détiendra pas le record pendant longtemps. L’énergéticien a en effet entamé la construction, en Estrémadure également, d’une centrale photovoltaïque de 590 MW baptisée Francisco Pizarro. Les travaux ayant débuté il y a deux mois, elle devrait être mise en service en 2021.
Iberdrola figure parmi les 10 plus grands producteurs mondiaux d’électricité. Ce géant de l’énergie dont le siège est établi au Pays Basque, est coté aux bourses de Bilbao et de Madrid. Il est présent dans des dizaines de pays sur quatre continents et compte plus de 30 millions de clients.
En Espagne, Iberdrola est le leader des énergies renouvelables, avec une capacité installée de 16.000 MW dont plus de 6.000 MW d’éolien. Le groupe a placé l’Estrémadure au centre de sa stratégie. Il prévoit d’y installer plus de 2.000 MW de capacité photovoltaïque d’ici 2022.
L’engagement de l’entreprise en faveur d’un modèle économique décarboné le conduit à investir 10 milliards d’euros par an dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques intelligents et les technologies de stockage.
[1] Le facteur de charge d’une installation de production d’électricité est le ratio entre l’énergie qu’elle produit sur une période donnée et l’énergie qu’elle aurait produite durant cette période si elle avait constamment fonctionné à puissance maximale
Commentaires
Rien sur le réchauffement global de la région dû à l'albédo ni sur le coût du KWh ainsi produit. De plus, je trouve dommage de stériliser 1000 ha pour produire aussi peu alors qu'il y aurait eu beaucoup d'autres avantages à végétaliser cette surface au moyen d'essences supportant ce climat
L'article explique clairement : "Le projet n’a bénéficié d’aucun subside ou fond public". Iberdrola n'étant pas une oeuvre de bienfaisance, cela signifie donc tout aussi clairement que le coût du kWh est inférieur au prix de vente de l'électricité sur le marché.
Tout le contraire des réacteurs nucléaires de type EPR actuellement en construction et subsidiés directement ou indirectement à coût de milliards, que ce soit à Flamanville, Olkiluoto ou Hinkley Point.
https://www.revolution-energetique.com/trop-cher-et-trop-lent-le-nucleaire-ne-sauvera-pas-le-climat/
Sans compter les coûts exorbitants qui seront immanquablement supportés par les Etats et les générations futures lors du démantèlement des centrales et l'entreposage des déchets pendant des milliers d'années ...
https://www.revolution-energetique.com/des-experts-alertent-sur-la-crise-mondiale-des-dechets-nucleaires/
Vous n'avancez que des arguments hypothétiques à charge contre le nucléaire tout en oubliant tous ses avantages, en autres les émissions carbones évitées, qui ne semblent pas vous préoccuper. Voir https://www.econologie.com/europe-emissions-co2-pays-kwh-electrique/ L'impact du faible coût apparent du solaire n'aura aucun impact sur la facture des consommateurs comme on le constate partout. Et ce dossier sur l'apport du nucléaire en France depuis quelques décennies. Je rajouterais que ni le nucléaire, et encore moins le solaire photovoltaïque seuls ne sauveront le climat !
Le mixte Espagnol était encore très carboné et avec la priorité d'accès au réseau des centrales PV, bien évidemment qu'il est possible de rentabiliser un tel investissement sans subvention. Cependant dans le même temps, pour les moyens qui assurent la production quand il n'y a pas de soleil (gaz principalement en Espagne), il y a deux solutions soit subvention pour maintenir un prix correct de l'électricité soit augmentation du prix à cette période pour que ces installations puissent-elle aussi être rentables malgré une puissance et production réduites quand il n'y a pas de soleil.
"Il produira 832 GWh d’électricité par an, ce qui correspond aux besoins de 250.000 habitants et permettra d’éviter l’émission de 215.000 tonnes de CO2 par an"
215 000 t / 832 GWh = 258 g CO2e / kWh.
La base carbone indique un facteur d'émission de 238 g CO2e / kWh pour l'Espagne (valeur calculée en 2014). De plus en plus fort, on veut maintenant nous faire croire que le PV, loin d'être neutre à la fabrication, permet d'annuler du CO2.
Par contre sur les 1000 ha, la végétation va être réduite réduisant d'autant la possibilité de séquestration.
"A titre de comparaison, le facteur de charge moyen de la filière photovoltaïque française était de 14% en 2018."
1 kWc crête devrait pouvoir produire en 1 an 1 × 24 × 365 = 8 760 kWh. Si facteur de charge de 14 %, cela veut dire une production de 1 226 kWh / kWc (8 760 × 0,14), valeur dans le Sud-Ouest par exemple.
Un facteur de charge de 19 % donne une production de 1664 kWh / kWc. On peut multiplier ce facteur par au moins 1,25 en les installant sur des traceurs deux axes, avec les énormes avantages de prendre moins de place au sol et donc de libérer de la surface pour de la végétation plus haute permettant de stocker plus de carbone et de produire à une puissance élevée beaucoup plus longtemps sur une journée.
Et non seulement plus longtemps mais en Etant en permanence orienté de façon parfaitement perpendiculaire au rayon solaire incident donc au rendement optimum tout au long de l'année et quelque soit l'heure de la journée.
C'est que je voulais exprimer avec "à une puissance élevée".
Quand il y a du soleil, j'ai quasiment la même puissance de production sur l'ensemble de la journée, quand ils étaient au sol précédemment la courbe était parabolique.
Décidément, cette zone au sud ouest de la péninsule Ibérique regroupe parmi les meilleures nouvelles pour le photovoltaïque européen !
Il y avait eu l'été dernier l'annonce des résultats de l'appel d'offre portugais avec en particulier une offre d'Akuo Energy à moins d'1,5 centimes / kWh, et une moyenne des offres sélectionnées à 2,23 centimes, soit plus de deux fois moins que le prix de marché moyen.
On voit que là bas le solaire ne demande plus de subventions (les projets espagnols ne sont pas subventionnés et entrent dans le cadre de "Power Puchase Agreement"), et que dans le cas du Portugal, ils peuvent peuvent être contractualisés sur 15 ans à des tarifs très en dessous des prix de marché (on voit que pour les investisseurs la garantie d'un prix fixe permet de tirer les prix vers le bas).
C'est d'autant plus pertinent que l'Espagne et le Portugal disposent dans cette zone de grandes capacités hydroélectriques et de STEP. Iberdrola exploite en particulier une centrale sur le Duero situé sur la frontière (720 MW d'hydroélectricité "classique" et 422 MW de STEP), qui fera le parfait complément avec ces installations solaires.
Le Portugal n'a pour l'instant que peu de photovoltaïque dans son mix électrique, ces conditions économiques particulièrement favorables vont permettre de le développer rapidement en faisant baisser la facture des portugais. Compte tenu de la capacité éolienne relativement importante déjà installées cela va permettre d'offrir un bon complément (l'éolien produisant au 2/3 l'automne et l'hiver quand le photovoltaïque fait le contraire).
Avec des tarifs de cet ordre il ne reste plus qu'à inventer les nouveaux usages de cette électricité, en particulier quand elle devient trop importante (hors coûts de transports, de l'électricité à 2 centimes le kWh est concurrentielle avec le gaz pour les besoins thermiques, même dans l'Industrie)