Dans son rapport « Renewables 2022 » publié en décembre, l’agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe la place grandissante que prendront les énergies renouvelables dans la hausse de la capacité électrique mondiale d’ici 2027. Elle estime que l’éolien et le solaire représenteront 90 % de la croissance mondiale des moyens de production électrique dans les 5 prochaines années.

Déjà en octobre 2022, dans son rapport annuel « World energy outlook », l’agence rappelait que le monde était au milieu de sa première crise énergétique globale. Elle ajoutait que dans ce contexte, les politiques publiques encouragent les investissements dans les énergies vertes qui représentent une opportunité de croissance et d’emploi.

Dans sa nouvelle publication de décembre 2022, l’AIE réitère ses propos en affirmant que la crise de l’énergie représente « un élan sans précédent » en faveur du secteur des énergies vertes. En effet, l’augmentation des prix des énergies fossiles a rendu la production photovoltaïque et éolienne encore plus compétitive.

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2 400 GW de capacité installée renouvelable en 2022-2027

Concernant les ajouts de puissance installée de moyens de production d’électricité renouvelable sur les années 2022-2027, ils devraient augmenter de 2 400 GW sur la période selon les prévisions de l’AIE. Cela représente l’équivalent de la capacité électrique totale installée en Chine aujourd’hui.

Ce qui est intéressant à relever, c’est que l’estimation de l’agence a été rehaussée de 30 % par rapport à ses prévisions effectuées l’an dernier. Cela laisse à penser que la situation géopolitique internationale depuis un an avec la guerre en Ukraine notamment et la flambée des prix de l’énergie a eu un impact sur les précisions de l’AIE. Comparée aux 5 années précédentes, la hausse des capacités renouvelables est de 85 % sur 2022-2027.

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Chine, Union européenne, États-Unis et Inde à la manœuvre

Entre 2022 et 2027, les énergies renouvelables devraient représenter plus de 90 % de l’augmentation de la puissance électrique mondiale. Ce mouvement est porté essentiellement par la Chine, qui devrait installer près de la moitié de la nouvelle capacité mondiale d’énergie renouvelable sur cette période, mais également par l’Union européenne (UE), les États-Unis et l’Inde.

Ces pays mettent en œuvre des politiques publiques en faveur du développement des énergies renouvelables. Par exemple, rappelons le récent « Inflation reduction act » pris aux États-Unis pour encourager le secteur. Au sein de l’UE, c’est le plan REPowerEU qui va dans le même sens.
Ainsi, selon les prévisions de l’agence, les énergies renouvelables devraient devenir d’ici 2025 la plus grande source de production d’électricité mondiale. Elles dépasseraient alors le charbon.

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Un mix énergétique mondial bouleversé

En 2027, le mix énergétique mondial sera profondément modifié puisque les énergies renouvelables y occuperont une place non négligeable, estimée à 38 %. À noter que les autres sources de production d’électricité devraient voir dans le même temps leur part diminuer :

• La part du charbon dans la production mondiale d’électricité passera de 36,3 % en 2021 à 29,7 % en 2027.
• Celle du gaz naturel passera de 23,4 % en 2021 à 21,3 % en 2027.
• Celle du nucléaire passera de 9,9 % en 2021 à 9,4 %.
• Celle du pétrole passera de 2,4 % en 2021 à 1,5 %.

S’agissant précisément de l’éolien et du solaire photovoltaïque, ils fourniront près de 20 % de la production mondiale électrique en 2027.
L’agence considère que le solaire photovoltaïque à grande échelle est « l’option la moins coûteuse pour la nouvelle production d’électricité dans une grande majorité de pays du monde », et ceci, « malgré les coûts d’investissement actuellement plus élevés en raison des prix élevés des matières premières ».

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Du côté de l’éolien, les projets offshore représentent un cinquième de la croissance du secteur. Sur la période 2022-2027, ce sont plus de 570 GW de nouvelles capacités éoliennes terrestres qui devraient voir le jour.

Petit bémol toutefois, le rapport n’envisage pas de battre avant 2027 le record annuel de 2020 pour l’ajout d’éoliennes terrestres, ceci en raison de la longueur des procédures d’autorisation et du « manque d’amélioration de l’infrastructure du réseau ». Mais les chiffres annoncés ne sont pas gravés dans le marbre. L’AIE précise que la capacité renouvelable mondiale peut augmenter de 25 % supplémentaire sur la plage de temps étudiée, par rapport à la prévision principale. Cela dépendra des politiques publiques mises en œuvre par les pays.