A gauche, le projet de barrage Rhonergia, à droite, la centrale nucléaire du Bugey / Images : CNR, Wikimedia.
On savait le projet de nouveau barrage du Rhône sur la sellette, mais pas pour les bonnes raisons ! Si l’impact environnemental du projet Rhonergia était vivement critiqué, c’est finalement sa proximité avec la centrale nucléaire de Bugey qui a finalement scellé son abandon.
Il n’y aura finalement pas de barrage entre Saint-Romaine-de-Jalionas et Loyettes, à la frontière de l’Isère et de l’Ain. Le projet Rhonergia, dont l’avant-projet sommaire avait été soumis aux services de l’État en avril 2024, vient en effet d’être abandonné. Ce barrage devait pourtant permettre la production de près de 140 GWh d’électricité verte par an, moyennant une usine de production de 37 MW et retenue de 20 millions de mètres cubes.
Ce projet, dont la genèse remonte aux années 1930, faisait l’objet de vives contestations de la part de mouvements écologistes. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait été abandonné une première fois dans les années 80. La principale raison de ces oppositions résidait dans le fait que le barrage était censé voir le jour sur le dernier tronçon sauvage du Rhône. Si Olivier Le Berre, directeur du programme, se voulait rassurant en évoquant un projet compact et des mesures de protection de la biodiversité, comme une rivière artificielle dédiée aux poissons, les opposants craignaient surtout une atteinte irréversible de l’environnement local. Contre toute attente, ce n’est pourtant pas ce conflit qui aura eu raison du projet, mais un autre facteur : sa proximité avec la centrale nucléaire du Bugey.
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La Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) a ainsi évoqué que « des risques techniques sur le projet de l’EPR2 de Bugey, qui auraient pu conduire à une augmentation des coûts et un retard de calendrier pour ce projet, et des enjeux potentiels sur la sûreté de l’exploitation de la centrale nucléaire de production électrique restante ». En d’autres termes, l’État a préféré prioriser le projet des deux futurs EPR2 dont la mise en service est prévue pour 2042. Et pour cause, face aux 3 340 MWe des deux futurs réacteurs, les 37 MW du barrage ne font pas le poids. D’ailleurs, si tout se passe comme prévu, les deux futurs réacteurs pourraient flirter avec une production annuelle deux fois supérieure à l’ensemble des 19 barrages présents sur le Rhône français. Selon la Compagnie Nationale du Rhône, ces barrages produisent annuellement environ 14 TWh.
Commentaires
On se demande qui a pris cette décision "au nom de l'Etat", dans une période de ministres démissionnaires purement chargés des affaires courantes et urgentes. Cette décision n'a aucun caractère d'urgence, et ce n'est pas une décision "courante. En toute rigueur, elle est nulle et non avenue.
He oui, pourquoi construire des milliers de barrages, de parcs enr et de parcs de batteries qui ont une emprise au sol énorme alors que quelque dizaines de centrales nucléaires peuvent nous fournir toute l'électricité ET la chaleur dont nous avons besoin, 24h/24 ...
Ce qui est bien avec le nucléaire c'est qu'il n'y a pas beaucoup de frais de communication, on reprend les articles d'il y a un peu plus de 15 ans , on change le numéro du réacteur et c'est reparti pour un tour. On a même déjà les premières annonces de retards et de dérapage.
On construit des barrages y compris pour garantir l'accès à l'eau indispensable au fonctionnement (refroidissement) des centrales nucléaires. Bugey est un cas à part, puisqu'on a construit la centrale avant de faire un barrage, mais les autres centrales sur le Rhône (Tricastin, Cruas, Saint-Alban) ont un barrage juste en aval. Dans le cas du Bugey, si on construit ce barrage juste en aval maintenant, l'eau va monter au pied de la centrale... Cela pose problème pour les 4 réacteurs existants, tout comme pour les 2 supplémentaires, EPR2, à venir, qu'il faudrait peut-être construire plus haut.
Petit clin d'oeil pour faire réagir les écolos anti-nucléaire: Bugey ressemblera à terme un peu à la centrale Fukushima Daiichi (=Fukushima I, parce qu'il y en a une 2ème), où, avant le tsunami, il y avait 6 réacteurs en exploitation, un groupe de 4 et 2 autres construit un peu plus en hauteur. On sait ce qu'il est advenu des 4 premiers, moins bien protégés que les 2 autres, qui eux, ont mieux résisté (c'est à dire pas explosé). On pourrait croire, comme Sarkozy, qu'un tsunami est impossible en plein coeur de la France, mais c'est sans compter les barrages en amont, notamment le barrage de Vouglans, qui pourrait être la source d'un tsunami / inondation en cas de rupture... Dormez-bien, surtout si vous habitez dans le coin ;-)
Mais arrêtez de répondre à Karim SVP, c'est un troll, ignorez le !
Le débat pro vs anti nucléaire est fatiguant ...
Et j'ai même pas envie de répondre sur Vouglans...