L'EPR de Flamanville / Image : EDF.
À l’occasion d’une conférence de presse donnée le 12 juin 2024, le président de la République a annoncé la construction de huit réacteurs nucléaires, en complément des six actuellement projetés. Pourtant, le ministre de l’Économie s’était montré plus prudent en la matière seulement quelques jours plus tôt.
Après la décision de dissoudre l’Assemblée nationale en réaction à la percée de l’extrême-droite au scrutin européen, le président de la République a donné une conférence de presse au pavillon Cambon, à Paris, le 12 juin. Parmi les annonces faites à cette occasion, l’une concerne l’énergie et plus précisément le secteur du nucléaire. Emmanuel Macron a en effet affirmé vouloir construire 8 nouveaux réacteurs nucléaires EPR2, en plus des 6 déjà prévus. Pour rappel, l’avenir du nucléaire avait été dessiné en 2022, lors du discours de Belfort du président de la République. Ce dernier avait alors annoncé vouloir construire 6 nouveaux réacteurs EPR2, en étudiant la possibilité d’en fabriquer 8 supplémentaires par la suite. Cette déclaration avait provoqué l’opposition des antinucléaires qui reprochent à la filière le gouffre financier que représente ce genre de chantier, sans parler des retards de calendrier, à l’image des difficultés rencontrées sur le chantier de Flamanville.
Construction de 8 EPR2 après les 6 déjà actés
Toutefois, le projet de construction de 6 nouveaux EPR2 a été confirmé et les sites ont déjà été déterminés, au sein de centrales déjà existantes. Mais le chantier connaît un premier couac avec la rumeur d’une augmentation du budget qui passerait de 51,7 à 67,4 milliards, selon une information publiée il y a quelques mois par le journal Les Échos.
Récemment, lors d’une audition parlementaire, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a confirmé que le coût du chantier était bien en cours de réévaluation, sans se risquer toutefois à donner un quelconque chiffre. À cette occasion, Bruno Le Maire s’est montré prudent quant à l’hypothèse de construire 8 nouveaux EPR2, après les 6 actuellement en chantier. Il a indiqué qu’EDF devait déjà montrer sa capacité à construire les 6 premiers réacteurs, « dans de bonnes conditions, dans le respect des délais et du budget ».
L’annonce du président de la République du 12 juin 2024 de s’engager dans la construction de ces 8 prochains EPR2, prend donc son ministre de l’Économie à contre-pied. Mais entre les deux discours, les élections européennes ont eu lieu avec la victoire écrasante du Rassemblement National (RN). Or, le parti d’extrême droite est un farouche partisan du nucléaire. C’est donc peut-être pour satisfaire les électeurs du RN que le président de la République a voulu rappeler son attachement à l’atome et en affirmant vouloir construire un total de 14 réacteurs nucléaires. Cette annonce est toutefois peut-être un peu trop audacieuse alors même que l’étude sur la construction des 8 EPR2 supplémentaires n’a pas débuté.
Commentaires
je crois que personne n est dupe. l augmentation du cout des EPR a 67 milliards d euros sera annonce apres les elections..
Une interview d'Henri Proglio, ancien PDG d'EDF, chez Sud-Radio.
https://www.dailymotion.com/video/x90gv1i
En France, du fait de la dépendance au nucléaire, on raisonne encore de manière binaire et d'intérêts court-terme ce qui n'a jamais été la bonne approche
La géothermie EGS et AGS, entre autres, évoluent rapidement et on prévoit des prix moyens inférieurs à ceux du nucléaire dans les années qui viennent pour cette énergie encore moins intermittente que le nucléaire et avec un taux de disponibilité supérieur
Parmi ses avantages :
- la durée de vie jusqu'à la fin de la planète, très largement au delà des filières uranium et thorium et Gen 3 et 4
- absence de risques majeurs et de déchets durables
- sécurité et fiabilité sans commune mesure en cas de conflit(s) et autres, là où les centrales nucléaires sont indéfendables face aux armements notamment hypersoniques actuels et à très hauts risques (on a 57 Tchernobyl en puissance dans ce cas en France, sans évoquer les grands barrages)
- énergie locale, indépendante de l'extérieur et répondant aux problèmes d'intermittence
- la géothermie peut régler la totalité des problèmes d'intermittence par exemple en Europe ou en France
- non croissance des émissions comme dans le cas du nucléaire qui pourrait dépasser les 200 gr.C02e/kWh avec l'exploitation accrue de l'uranium rien que pour la France (étude CEA 2021)
- possibilité de stockage de C02 (géothermie négative en émission), exploitation plus propre de minerais cuivre, lithium etc, d'eau et plus
- utilisation de CO2 séquestré comme fluide de travail
- production de chaleur et d'électricité locales
- très faible empreinte au sol et besoins en eau inférieurs au nucléaire
- marché mondial très supérieur à celui du nucléaire sans dissémiation des risques et dérives y compris géopolitiques du nucléaire
- production en continu d'hydrogène vert et/ou d'ammoniac vert grâce à des électrolyseurs géothermiques
- chauffage géothermique pour améliorer la sécurité alimentaire
- la géothermie concerne aussi le domaine maritime où la France dispose du 2e espace mondial
Les aspects de la géothermie qui permettent de baisser les prix rapidement (qui sont déjà en moyenne en dessous des 90 euros/MWh aux Etats-Unis et vont rapidement passer en dessous des 80 euros et pourraient tendre vers les 40 euros/MWh avec un minimum d'implication politique) concernent principalement les forages qui s'améliorent avec :
- la meilleure identification rapide des sites notamment avec l'IA
- des forages plus sûrs, avec bien moins d'éventuels impacts dans les sites les plus risqués (urbanisés) et en grande profondeur si nécessaire, par micro-ondes etc
On pourrait viser 1700 GW de géothermie dans le monde d'ici 2030 avec une meilleure connaissance de ce secteur et un peu de volonté politique comme pour de plus en plus de pays qui s'y impliquent et vont capter des parts importantes de marchés
La France a pris du retard dans ce domaine et l'Europe va être dépassée par l'Afrique vers 2030 parmi d'autres pays qui ont relevé les évolutions favorables et l'important avenir de la géothermie
https://www.rystadenergy.com/news/africa-overtake-europe-geothermal-capacity
Toutefois SLB, anciennement Schlumberger crée en 1926, est une entreprise française multinationale de plus en plus impliquée dans la géothermie avec notamment l'acquisition en 2010 de GeothermEx (ex signifiant initialement exploration) elle même créée en 1973 suite à la crise du pétrole
GeothermEx est intervenue sur environ 70 % des projets d’énergie géothermique en exploitation dans le monde
C'est un acteur important de la promotion de l'énergie géothermique, qui met à disposition des bases de données conséquentes, dont l'une des spécialités sont les modélisations poussées des données géologiques et qui a notamment permis des financements innovants de cette énergie renouvelables par les banques.
https://www.slb.com/products-and-services/scaling-new-energy-systems/geothermal#related-information
Etudes sur la géothermie EGS et autres
https://www.catf.us/fr/work/superhot-rock/
bizarre, la françe a pris du retard en geothermie, comme dans l eolien offshore, comme dans le solaire. Bizarre... Mais pourquoi ?
Sacrée Macron...
Au début, il voulait fermer 14 réacteurs pour satisfaire les électeurs écolos.
Maintenant, il faut en ouvrir 14 pour satisfaire les électeurs de droite.
Aucune vision de long terme, on est uniquement dans l'action des dirigeants est pilotés par opportunisme politique.
Bref on n'a aucune vison, aucun plan pour l'avenir et on navigue à vue.
Honte à ces dirigeants qui sacrifient l'avenir énergétique du pays juste pour satisfaire leurs ambitions personnelles.
14 EPRs, ne seront pas suffisants pour remplacer le parc ancien de 56 réacteurs !!!
Il en faudra beaucoup plus !
Ils n'ont jamais voulu de la décroissance, gaspiller de l'énergie pour toujours produire plus et à crédit, c'est génial tout le monde y perd !