L’Europe pourrait manquer de pétrole dans dix ans alerte le groupe de réflexion The Shift Project qui souligne ainsi l’urgence d’accélérer la transition vers une économie bas carbone.
Nous avons déjà évoqué précédemment la menace que les risques géopolitiques en mer d’Oman et dans le Golfe Persique font peser sur nos importations de pétrole.
Cette fois, le think tank français The Shift Project, dirigé par Matthieu Auzanneau et présidé par Jean-Marc Jancovici, tous deux auteurs de plusieurs ouvrages sur le pétrole[1], attire l’attention sur le risque de voir l’offre mondiale de pétrole se réduire déjà d’ici 2025. Les raisons sont principalement liées à la chute des investissements dans les infrastructures d’extraction, ainsi que le tarissement de nombreux gisements, et le remplacement insuffisant de cette raréfaction par les hydrocarbures non-conventionnels (pétrole de fracking américain, et schistes bitumineux canadiens).
La crise sanitaire du COVID-19 risque bien d’accentuer le problème, en particulier pour les Européens : selon The Shift Project, les approvisionnements en or noir pour l’Europe pourraient être mis à mal dans les dix prochaines années.
Un déclin constant de la production
Le constat n’est pas nouveau : en déclin systématique, la production de la moitié des pays qui alimentent le continent européen se heurte à ses limites géologiques. La Russie et les pays de l’Europe de l’Est (40% des fournitures de pétrole à l’UE), ainsi que les pays africains (10% des approvisionnements) parmi lesquels l’Angola et l’Algérie, voient leur production promise à une diminution constante au moins jusqu’en 2030.
Le groupe de réflexion de Matthieu Auzanneau a compilé les données du cabinet norvégien Rystad Energy, l’un des bureaux d’études les plus réputés en matière d’hydrocarbures. Leur analyse permet de constater que le déclin annoncé par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) en 2018 tend à s’accentuer, démontrant par là que la chute de la production de pétrole au niveau mondial sera plus rapide que la diminution de la dépendance de l’Europe à l’or noir.
La contraction du volume d’approvisionnement pourrait atteindre 8% en 2030, et le risque de pénurie est d’autant plus grand que, jusqu’à présent, la consommation mondiale d’or noir ne cesse d’augmenter.
La crise sanitaire du coronavirus vient évidemment perturber les prévisions, mais elle pourrait n’être qu’un court répit au milieu d’une demande globalement en hausse constante, puisque l’Europe s’attend à un rebond de son économie de l’ordre de 6% en 2021.
Les objectifs pour la sortie du pétrole sont-ils suffisants ?
Les ambitions fixées par l’Europe sont en accord avec les objectifs climatiques définis notamment par l’Accord de Paris de 2015, à savoir contenir le réchauffement de la planète en-dessous de 2°C par rapport au niveau d’avant la Révolution industrielle (1780-1840). L’objectif actuel de l’Europe est de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 45% d’ici 2030, et d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Mais là où le bât blesse, c’est que les mesures techniques et politiques pour sortir complètement du pétrole font défaut. Le marché des droits carbone est insuffisant pour accélérer la fermeture des centrales au charbon, le secteur aérien bénéficie toujours d’une exonération de taxes qui pose de sérieuses questions morales, et plus de 30.000 porte-conteneurs continuent à carburer au fuel lourd pour acheminer vers notre « vieux continent » la grande majorité de nos biens de consommation.
Seule la voiture électrique, qui offre des perspectives attirantes tant en termes de création d’emplois que de capacité à réduire nos émissions de CO2, bénéficie de mesures encourageantes dans un nombre croissant de pays. Les nations qui auront investi massivement dans la mobilité électrique réussiront ainsi à se mettre en partie à l’abri d’une raréfaction du pétrole, et donc d’une possible hausse soudaine des prix de l’or noir.
Télécharger l’étude de The Shift Project
[1] Matthieu Auzanneau, Or noir. La Grande Histoire du pétrole, Ed. La Découverte, 2015.
Jean-Marc Jancovici, Le Plein S’il Vous Plaît, Ed. Seuil, 2006.
Une voie prometteuse de carburant avions non fossile à base d’ammoniac ?
https://www.usinenouvelle.com/editorial/des-britanniques-developpent-un-carburant-decarbone-pour-avion-a-base-d-ammoniac.N996114
Qu’est-ce qui ne fonctionne pas en ce monde ? Le manque de décisions mondiales en accord avec une planète propre…, et cela depuis la précipitation vers le pétrole sans en analyser d’abord les risques et contraintes…!§!
https://www.sciencesetavenir.fr/ultrabreves/emissions-de-methane-microplastiques-et-naines-brunes-l-actu-des-sciences-en-ultrabreves_146007
C’est l’accroissement de production de ruminants qui serait en cause ! Aussi, arrêtons de manger tant de viande… (la Chine imiterait les USA !§!) et obligeons les chaînes de fast-food à proposer de… la Baleine (rire de « C’est ASSEZ » ? ), à vendre plutôt une part de poissons, car si ceux-ci font des pets, ils doivent être en partie dissous dans l’eau de mer !
Les baleines sont en fait à plus protéger car elles sauveraient la planète avec leurs déjections favorisant le phytoplancton qui absorbe beaucoup de CO2 !!!
Une des voies possibles ?
https://www.rtflash.fr/vers-carburant-neutre-en-carbone-pour-avions/article
Et pourquoi ne pas obliger les pétroliers à capter le méthane et CO2 des torchères ?
D’un autre côté M. Jancovici dit tellement de bêtises dans sa propagande contre les ENR au profit du nucléaire, dont il s’abstient de signaler la disparition de l’uranium à une échéance inférieure à 100 ans, que ce scoop (ce qui est son font de commerce) à toutes les chances de faire long feu.
Il ne s’abstient pas d’en parler, c’est simplement que vous ne l’avez pas bien écouté.
Épuisement de l’Uranium 235 = 70 ans
Épuisement de l’Uranium 238 = 2000 ans
Épuisement du Thorium 232 = 8000 ans.
J’ai très bien entendu, mais il s’agit d’autres filières totalement différente dont celle du 238 qui est testée sans succes dans des machines à neutrons rapides dont aucune n’a donnée satisfaction, au moins 7 modèles de réacteurs différents tous arrétés faute de résultat probant
Donc Bidon, la limite de l’uranium c’est moins de 100 ans… le reste est de la poésie, tandis que les ENR c’est du sûr et prouvé
Comme pour ITER cela restera un démonstrateur qui consommera plus d’énergie qu’il n’en produira durant…. quelques secondes.
10000 ans pour l’uranium en mode surgénérateur et 30000 ans pour le thorium de stock disponible. Largement le temps d’attendre la fin du développement d’Iter et la fusion nucléaire.
Vous êtes dans le rêve….. depuis Phenix jusqu’à Masurca et Astrid même pas commencée et abandonnée par leurs initiateurs eux-mêmes
La langue française a de ces bizarreries…
le panneau « pluS de carburant » veut-il revendiquer une augmentation de l’approvisionnement en carburant ou annonce-t-il qu’il N’y a PLUs de carburant dans la pompe ?
Je considère que c’est une très bonne chose car elle va avoir un effet en cascade. Elle va pousser la voiture électrique. Elle va conduire les industries trouvant leur ressource énergétique dans le pétrole à la trouver dans l’électricité qu’il faudra produire en plus grande quantité dans la période où ces acteurs économiques sont actifs, c’est-à-dire dans la phase diurne de la journée, lorsque le Soleil est abondant. Quand il faudra moins d’énergie fossile, il faudra plus d’électricité, c’est une pente vertueuse qui s’annonce, elle sera de plus en plus raide et il faudra donc fournir de plus en plus… Lire plus »