La micro-centrale hydroélectrique de la Marie-Thérèse à Velaux / Photo : RE-HL
L’éolien et le solaire ne sont pas les seules énergies renouvelables à bénéficier du soutien de collectifs citoyens. À Velaux dans les Bouches-du-Rhône, une micro-centrale hydroélectrique a pu être rénovée grâce à l’élan de centaines de particuliers. Révolution Énergétique a visité les entrailles de cette petite usine à taille humaine.
Dans la micro-centrale hydroélectrique de la « Marie Thérèse » à Velaux (13), les machines modernes fonctionnent grâce à des aménagements âgés de… cinq siècles. Le site a une histoire très singulière : la force motrice de l’Arc, un petit fleuve côtier qui traverse la Provence, y est exploitée depuis 1514.
À cette époque, le seigneur de l’endroit fait installer un moulin afin de soutenir le repeuplement du village, ravagé par la peste.
À lire aussi La micro-centrale hydroélectrique de Velaux, berceau d’une électricité propre, citoyenne et ultra-localeLe canal traverse le domicile du propriétaire
L’ouvrage reste en fonction jusqu’en 1962, où il est remplacé par une centrale hydroélectrique. Le propriétaire du domaine troque le moulin traditionnel pour une turbine Kaplan et un alternateur. Quelques modifications sont effectuées sur le domaine : le canal d’amenée long de 350 m est ajusté pour accepter un débit maximal de 3,5 m³/s.
L’eau traverse le domicile du propriétaire et se jette d’une hauteur de 5,8 m dans une « chambre d’eau », qui fait office de puits de chute et de cheminée d’équilibre.
La turbine se rompt après 50 ans d’activité
L’usine produit de l’électricité sans interruption jusqu’en 2012. Après cinquante années de service, rongée par la cavitation, une pale en bronze de la turbine se rompt. Face au coût élevé des réparations, le propriétaire songe à abandonner sa centrale.
Il en est dissuadé grâce à l’élan d’Enercoop, un fournisseur d’électricité 100 % renouvelable. La société, qui ignorait l’incident, souhaitait acheter la production de la centrale. Elle décide alors d’accompagner le propriétaire dans l’élaboration d’un projet de rénovation. Une structure spécifique, baptisée « Provence Énergie Citoyenne », est créée pour l’occasion.
174 000 € récoltés par 220 citoyens
En deux ans, l’organisme convainc 220 citoyens à entrer dans son capital. 174 000 des 640 000 € nécessaires pour les travaux sont ainsi récoltés. Le reste est composé de 260 000 € de subventions accordées par la région Sud et l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, ainsi que de 246 000 € d’emprunt bancaire.
Le chantier démarre en mars 2018 par le curage du canal et divers travaux de génie civil. La centrale doit en effet être entièrement rénovée pour répondre aux normes actuelles. Une passe à poissons est aménagée, un dégrilleur et des vannes modernes et automatisées sont installées. Dans la salle des machines, la turbine accidentée est retirée, tout comme l’alternateur, les câbles et armoires électriques.
Une production très dépendante de la pluviométrie
Une nouvelle turbine Kaplan fabriquée par la société slovène Litostroj et un générateur du chinois SCIDA remplacent les anciennes machines. D’une puissance nominale de 225 kW, l’alternateur est spécifiquement bridé à 154 kW pour la centrale de la Marie Thérèse. Connectée au réseau 400 V, l’usine injecte ses premiers kilowattheures en mars 2019.
L’électricité est vendue à EDF OA, pour un chiffre d’affaires annuel de 30 à 38 000 €. Naturellement, la production varie fortement au fil des mois, en fonction de la pluviométrie. Si la centrale a produit 336 MWh en 2020, elle n’a généré que 261 MWh en 2021, année plus sèche. Cela représente l’équivalent de la consommation annuelle d’électricité de 50 à 70 foyers français moyens.
À lire aussi En Aveyron, une famille a transformé son vieux moulin à farine en turbine hydroélectriqueLa petite hydroélectricité : 1 % de la production électrique nationale
L’usine de la Marie-Thérèse fait partie des 2700 micro-centrales hydroélectriques installées sur le territoire français. D’une puissance inférieure à 10 MW, ces petites centrales représentent ensemble une puissance installée de 2,2 GW, selon EDF. Elles produisent chaque année environ 6 TWh d’électricité bas-carbone, soit autour d’1 % de la production électrique nationale et 10 % de la production d’hydroélectricité totale.
Les différents types de petites centrales hydroélectriques
Type de centrale |
Puissance |
Pico centrale |
< 20 kW |
Micro centrale |
De 20 à 500 kW |
Mini centrale |
De 500 à 2 000 kW |
Petite centrale |
De 2 000 à 10 000 kW |
Commentaires
une demi journée porte ouverte est organisée le 25 juin après midi https://static.xx.fbcdn.net/images/emoji.php/v9/t4c/1/16/1f642.png
Contre l hydraulique, le nucléaire, l éolien, le photovoltaique il ne vous reste plus qu à être Contre la vie.....
Et donc Pote à Putin :-)
Renversant ! La loi sur l'eau oblige partout à démonter systématiquement les microcentrales et leurs biefs, catastrophiques pour la biodiversité, pour permettre aux rivières de retrouver leur cours d'antan et vous en faites l'apologie ? Vous savez 50 ans de retard, c'est ahurissant !
Vous avez vu la vidéo et leurs remarques sur la prise en compte des anguilles et de la reproduction des oiseaux locaux?
Sur la Vire, rivière traversant le département de la Manche et le Calvados, sous la pression de l'Agence de Bassin Seine-Normandie, une trentaine de microcentrales installées sur d'anciennes écluses ont été récemment neutralisées et leur biefs comblés. Le but était bien de redonner à la Vire son cours d'antan.
Pendant ce temps-là la Corse se truffe de micro-centrales sauvages qui se contrefoutent de laisser ou pas un débit résiduel.
Les micros centrales n'ont hélas plus aucun sens en 2022 du fait de leur impact direct sur l'environnement. Seul système encore tolérable dans des cas extrême, la pompe à bélier. Le reste est à bannir définitivement.
Tout comme la pêche..., en 2022 ce n'est plus un moyen de subsistance. En rapport des dégâts sur la faune, pas sur que les microcentrales soient ce qu'il faut supprimer en premier...
Non, la vraie question est de savoir si après la destruction des barrages la situation est mieux qu'avant. Concrètement l'effacement des barrages a un effet générallement dévastateur. Par ex:
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saumur-49400/saumurois-la-mortalite-des-poissons-dans-le-thouet-sur-le-bureau-de-la-justice-c457dd8a-2d28-11ed-b51f-5704b8d091a6
https://www.ouest-france.fr/environnement/maine-et-loire-bassin-de-l-oudon-bien-vivre-en-anjou-denonce-un-desastre-ecologique-a91cd4ec-1d44-11ed-aad4-af04b598b667
Il faut arrêter d'être abruti et regarder ce que vous faites. C'est un désastre.
Vous ne parlez que des mauvais élèves qui doivent être sanctionnés et des installations comme celle-ci sont des exemples. La notion de cours d'antan n'existe plus depuis que la vie humaine et animale est sur terre.
D’un point de vue écologique, les petites centrales sont un vecteur de développement durable pour produire une électricité propre et améliore donc la qualité de l'air donc respectueuse de l’environnement. Les nouvelles générations de PCH équipées de passes et d’échelles à poissons ne font plus obstacle aux poissons migrateurs pour une meilleure continuité écologique. Elles sont de plus obligées de n’utiliser que 10% du débit d’eau du cours d’eau principal.
Les petites centrales hydroélectriques participent même de façon proactive à l’entretien des rivières grâce à des systèmes de collecte et d’enlèvement des déchets flottants et la surveillance hydrographique, la circulation de l'eau et la baisse de la pollution.
Autant votre argument écologique peut se tenir sur certains aménagements, autant sur cette centrale, l'impact écologique est très faible d'autant qu'en 500 ans, la nature a su s'adapter...
Et comme dit dans la vidéo, la centrale a l'obligation de maintenir un débit réservé minimum de 400 L/s.
Garage hermetique ou barrage.
La biodiversité ne semble pas trop perturbé par ce projet. Si vous avez l'occasion de passer par velaux vous continuez votre route sur 15 kilometres et la vous allez comprendre massacre de la biodiversité. Les usines petrochimique de l'etang de berre et rejet des eaux du canal de provence.
Un des coins le plus pollué de france.
La loi sur l'eau ne dit pas ça ! Elle dit qu'il faut des aménagements. Et la loi climat protège les énergies renouvelables car ces énergies ne sont pas génératrices de gaz à effet de serre. Le cours d'antan dont vous parlez n'a jamais existé car avant l'homme, existait les castors et autres animaux qui faisaient des seuils et des barrages naturels sur la totalité des cours d'eau. Détruire ou démonter ces aménagements comme dans des régions qui l'ont fait dans certains cours d'eau n'ont rien apporté, voire pire avec mise en assec, réchauffement, pollution et en augmentant la vitesse des eaux. Résultat plus de biodiversité. C'est la pollution et le réchauffement climatique (du aux gaz à effet de serre) qui sont les principaux responsables..