Mauvaise nouvelle pour EDF : l’énergéticien français est contraint de modifier le design de son SMR pour cause de difficultés techniques. Une déconvenue qui pourrait avoir de lourdes conséquences, alors que le marché des mini réacteurs nucléaires semble prêt à exploser. 

Alors que la course aux small modular reactors (SMR, ou petits réacteurs modulaires en français) bat son plein à travers le monde, EDF, qui en était à l’avant-projet détaillé de son projet Nuward, a décidé de revoir sa copie. L’énergéticien français, en proie à d’importantes difficultés techniques, aurait décidé de renoncer à développer ses propres innovations, et se concentrer sur des briques technologiques éprouvées.

Jusqu’à présent, EDF travaillait sur l’adaptation de la technologie des réacteurs à eau pressurisée (REP) pour un modèle plus compact grâce à un design inspiré par celui des réacteurs des sous-marins nucléaires français. Dans ce design, le pressuriseur et les générateurs de vapeur devaient notamment être intégrés dans la cuve des réacteurs pour gagner de l’espace. Le design imaginé pour Nuward était particulièrement compact avec une cuve de seulement 4 mètres de diamètre pour 13,50 mètre de hauteur, intégrée dans une enceinte métallique de 15 mètres de diamètre pour 16 mètres de hauteur.

Si cette décision semble avoir été prise dans l’optique d’éviter ou limiter les retards et les dépassements de budget, EDF n’a communiqué aucune information sur l’impact de cette décision sur le calendrier final, ni sur d’éventuelles modifications des caractéristiques techniques du réacteur commercialisé. Jusqu’à présent, Nuward visait la production d’une petite centrale de 340 MWe composée de deux réacteurs de 170 MWe à partir de 2030.

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EDF est-il en train de perdre la course aux SMR ?

Pour EDF, il s’agit là d’un important coup dur, car les SMR sont amenés à jouer un rôle important dans la décarbonation de la production d’énergie à travers le monde, et un trop gros retard du Français sur le sujet pourrait le disqualifier. En effet, la concurrence est rude : dans le monde, on compte près de 80 projets en cours de développement dont certains sont très avancés. C’est notamment le cas du réacteur Natrium de la société Terra Power, ou encore du projet de la startup française Jimmy qui vise à décarboner l’industrie. Cette dernière espère livrer son premier client dès 2026.

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