La nomination de Michel Barnier comme Premier Ministre va-t-elle mettre un coup d’arrêt aux projets éoliens en cours ? La question pourrait se poser. Le Républicain de 73 ans, convaincu par l’importance du nucléaire et du solaire, semble, en revanche, plus réticent au développement massif de l’éolien.
Enfin ! C’est ce que les français ont dû se dire en apprenant qu’Emmanuel Macron avait choisi son Premier Ministre, après presque deux mois d’hésitation. En choisissant Michel Barnier, Emmanuel Macron marque « la fin du nouveau monde » et le retour de figures historiques du paysage politique français. Membre des Républicains, Michel Barnier est entré en politique en 1973. Depuis, il a occupé les postes de député, commissaire européen et même négociateur en chef pour l’Union européenne sur le sujet du Brexit. Il a également occupé le poste de ministre de l’Environnement en 1993. Défendant l’idée d’une « croissance qualitative », il s’est distingué par la création de la Commission nationale du débat public (CNDP), aujourd’hui largement sollicitée lors de grands projets d’infrastructure. Il a aussi instauré le principe de précaution ainsi qu’un système de fiscalité écologique.
Malgré ces positions, relativement en avance pour l’époque, certains lui reprochent aujourd’hui un certain attentisme sur la question environnementale, en particulier face à l’urgence des enjeux climatiques.
Priorité au nucléaire pour relever le défi climatique
Pas particulièrement bavard sur le sujet, Michel Barnier a tout de même plusieurs fois rappelé son avis au sujet du nucléaire, notamment lors de la Primaire des Républicains de 2021. Favorable à la relance du secteur du nucléaire avec la construction de nouveaux réacteurs, il avait déclaré : « Il faut être clair et dire la vérité aux Français, nous ne relèverons pas le défi climatique sans le nucléaire. C’est une chance que nous ayons cette souveraineté nationale. Il est fondamental de la préserver ». Au-delà de cette volonté de construire de nouveaux réacteurs, Michel Barnier s’était également déclaré favorable à la relance du projet de réacteur de quatrième génération ASTRID. Pour finir, il avait affirmé vouloir maintenir les réacteurs nucléaires actuels le plus longtemps possible.
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Selon Michel Barnier, la transition énergétique passera donc par le nucléaire, mais également la biomasse, l’efficacité énergétique et surtout l’énergie solaire. Il tient d’ailleurs cette position depuis plus de 25 ans, ayant participé à la création de l’Institut national pour l’énergie solaire en 1998, un centre de recherche et de formation destiné à accélérer le développement du photovoltaïque.
En revanche, il s’est montré plutôt critique sur l’une des énergies renouvelables les plus utilisées actuellement : l’éolien. Sans être fondamentalement opposé à ce moyen de production, il a évoqué plusieurs fois son inquiétude concernant les potentiels dégâts sur la biodiversité, mais pas seulement. Il a aussi pointé l’impact des parcs éoliens offshore sur le paysage, évoquant notamment le futur parc de l’île d’Yeu, ou il aurait, sans surprise, pour habitude de se rendre en vacances. Enfin, avant même la construction du Parc de Saint-Brieuc, il avait qualifié le projet d’échec en pointant du doigt l’inefficacité du débat public et avait même déclaré dans une interview accordée à Ouest-France : « Nous avons besoin des énergies renouvelables, mais pas n’importe comment. Pas comme les éoliennes en baie de Saint-Brieuc qui n’ont pas de sens ». Michel Barnier prône, en effet, une planification et une concertation locale plus stricte qui permettrait de mieux prendre en compte les objectifs des populations locales.
Michel BARNIER a raison de ne pas trop aimer les éoliennes. Il pourrait pour les même raisons ne pas trop aimer le photovoltaïque. Ces énergies intermittentes ne peuvent en aucun cas répondre à la problématique de l’action en faveur du climat dans un pays qui dispose déjà d’une bonne capacité en nucléaire pilotable (avec l’hydraulique de barrages). Les ENRi ne peuvent pas suivre la demande d’électricité et elles doivent en conséquence être doublée par autant de puissance pilotable. Comme leurs émissions cycle de vie sont moins favorables que pour le nucléaire, elles ne se justifient pas en France. Elles se… Lire plus »
C’est la position classique de la droite : pro nucléaire et anti-éolienne (pour des raisons esthétiques, parfois justifiées). Pour ma part, je « ne m’interdirais pas » d’installer quelques EPR supplémentaires et je ne suis pas anti-éolien. L’éolien a l’avantage de fournir de l’électricité …quand on en a besoin (essentiellement l’hiver), contrairement au soleil qui va plutôt réjouir ceux qui en ont toute l’année et qui contribuera surtout à une autonomie individuelle (et pourquoi pas). Il faudra quand-même faire baisser les coûts de tout cela (le parc éolien de Saint Nazaire coûte proportionnellement aussi cher que Flamanville; et cela ne profite pas… Lire plus »
Ah non, je ne me suis pas dit « Enfin! ».
Je me suis dit quelque chose comme « Beurk »
Je trouve un peu curieux qu’on puisse se positionner contre les projets éoliens pour des raisons de potentiels dégâts sur la biodiversité, et qu’en même temps on puisse trouver génial la réalisation des barrages ou de centrales nucléaires ? Surtout qu’il n’est pas du tout prouvé que l’installation d’éoliennes en mer n’apporte pas plus d’avantages aux riverains et aux pêcheurs que l’absence de ces infrastructures ? Du fait que la grande pèche n’aura sans doute pas accès à ces zones qui pourraient être mieux surveillées par caméras interposées. Ce qui pourrait profiter aux petits pêcheurs et à la biodiversité puisque… Lire plus »