Les alentours de Folschviller en Moselle regorgeraient d'hydrogène naturel / Image : Alkainel - Flickr CC, modifié par RE.
L’hydrogène naturel, ou hydrogène blanc, est cet hydrogène que l’on pourrait extraire du sous-sol, et qui serait directement utilisable par des procédés industriels ou en tant que source d’énergie. Allocution présidentielle, nouvelles ressources découvertes, son actualité évolue rapidement. On fait le point.
La semaine dernière, lundi 11 décembre à Toulouse, Emmanuel Macron a annoncé des financements massifs dans l’exploration de l’hydrogène blanc. Si leur montant total n’a pas été évoqué, l’ambition est là. En effet, le président de la République a affirmé : « la France peut devenir un pays pionner dans l’exploitation de cette ressource. » Il ajoute : « on ne peut pas laisser dormir cette ressource. »
L’exploration de l’hydrogène blanc entre en effet dans le cadre d’une stratégie minière récemment renouvelée. Cette dernière vise à fournir à la France les moyens d’extraire les ressources nécessaires à ses besoins, et ceci dans l’objectif d’assurer sa souveraineté, notamment énergétique. Rappelons que le Code minier a été récemment actualisé, et mis d’application par une ordonnance de novembre 2022.
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En ce qui concerne l’hydrogène blanc, nous avions évoqué précédemment le potentiel du sous-sol lorrain, et notamment la découverte dans le puits de Folschviller (Moselle). L’exploration de ces gisements est menée par un consortium regroupant le laboratoire GeoRessource (Université de Lorraine / CNRS), l’entreprise spécialisée Solexperts et la Française de l’énergie (FDE).
Les nouvelles sont fréquentes à son sujet, car la teneur en hydrogène augmente avec la profondeur, et donc au fur et à mesure de l’exploration. Dans la foulée de l’annonce d’Emmanuel Macron, Philippe De Donato et Jacques Pironon, directeur de recherche au laboratoire GeoRessource, ont évoqué l’importance potentielle du gisement au micro de France 3 : « Ce gisement Lorrain pourrait contenir jusqu’à 46 millions de tonnes d’hydrogène blanc ». Cela représente donc une part substantielle du marché mondial de l’hydrogène, de l’ordre de 60 millions de tonnes par an.
Et plus intéressant encore, ce gisement serait renouvelable. En effet, il serait issu de réactions chimiques se produisant profondément dans le sous-sol, issu de l’oxydation par l’eau de minéraux riches en métal, notamment le carbonate de fer. Ces réactions sont très rapides, et pourraient renouveler le gisement à mesure de son exploitation. La limite du gisement serait alors la quantité de minéraux disponibles, proprement gigantesques dans le sous-sol Lorrain.
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La quête de l’hydrogène blanc se poursuit aussi dans les Pyrénées-Atlantiques. En effet, un permis a été accordé le 3 décembre dernier pour une durée de cinq ans à la société TBH2 Aquitaine. Il couvre une surface de 225 km², 40 communes, réparties entre Sauveterre-de Béarn et Oloron Sainte-Marie. Cette recherche concerne l’hydrogène blanc, mais aussi d’autres ressources gazeuses d’intérêt stratégique comme l’hélium.
D’après le ministère de la Transition Énergétique, cinq autres demandes seraient en cours d’instruction. Notons toutefois que l’exploration de l’hydrogène est une discipline récente, susceptible de générer des surprises aussi bien encourageantes, que décevantes. Quoi qu’il en soit, on ne peut le nier, la course à l’or blanc est donc bel et bien lancée en France.
Commentaires
la plus grande jusqu'à ce que les autres pays commencent à prospecter....
Lorraine qui est par ailleurs l'un des premiers (sinon le premier) gisement de fer au monde. Nos ancêtres les gaulois l'exploitaient déjà il y a plus de 2000 ans. Malheureusement la teneur en fer du minerais est plus faible que les gisements suédois, australiens, .....combinée à un taux de phosphore élevé, ce qui explique l'abandon de son exploitation il y a quelques décennies, en raison du coût final de mise en œuvre.
Arrêt du fer, arrêt du charbon. Souhaitons une reconversion positive à cette région qui a donné tant de richesses industrielles à la France. Et souhaitons que ce gisement d'hydrogène sera exploité par une entreprise française, et non étrangère.