L’Union européenne et l’Inde auraient engagé des discussions sur la possible fourniture de 10 millions de tonnes d’hydrogène vert à l’Europe. Cette nouvelle témoigne des grandes ambitions qu’a le pays aux 1,4 milliard d’habitants pour cette technologie émergente.
Et si l’Inde devenait le principal fournisseur d’hydrogène vert de l’Europe ? Cette hypothèse était au cœur de discussions menées à New Delhi, le 4 juillet dernier, entre des représentants de l’Union européenne, le gouvernement indien et les principaux producteurs d’hydrogène du pays. Outre la fourniture d’hydrogène, l’Inde envisage d’encourager les investissements étrangers dans cette industrie en proposant notamment des crédits carbones.
Enfin, le pays serait également en négociation pour fournir plus d’un million de tonnes d’hydrogène vert par an à Singapour afin de produire de l’ammoniac vert. Ce carburant décarboné pourrait, en effet, avoir une importance capitale dans le transport lourd et en particulier le transport maritime grâce à une densité énergétique supérieure à celle l’hydrogène ou des technologies actuelles de batterie.
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Ces nouvelles témoignent de la volonté de l’Inde de devenir un exportateur incontournable de l’hydrogène vert dans le monde. Pour y parvenir, le pays compte augmenter de 125 GW sa puissance de production d’énergie renouvelable installée d’ici 2030. Pour pallier le caractère intermittent des énergies solaires et éoliennes, le gouvernement indien impose désormais aux producteurs d’énergie renouvelable mettre en œuvre des moyens de stockage de l’électricité afin de permettre une fourniture d’électricité 24 heures sur 24.
Et ce n’est pas tout, le gouvernement indien a également approuvé un plan de financement de plus de 2 milliards d’euros destiné à favoriser la production et l’exportation d’hydrogène vert. En particulier, cette production sera subventionnée à hauteur de 0,60 $/kg pendant les trois premières années d’exploitation. Grâce à ces mesures, l’Inde ambitionne de produire plus de 5 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2030.
À lire aussi L’hydrogène est un gaz à effet de serre deux fois plus puissant qu’on ne le pensaitMais pour devenir un poids lourd de la production d’hydrogène, le pays devra faire face à des marchés bien plus subventionnés comme par exemple les États-Unis, dont le crédit d’impôt portant sur l’hydrogène vert atteint 3 $/kg pendant les dix premières années d’exploitation. Du côté de l’Europe, on vise à produire 10 millions de tonnes d’hydrogène vert et à en importer la même quantité d’ici 2030.
En 2022, les 3/4 de l’électricité indienne était produite par des centrales à charbon… avant d’exporter de l’hydrogène (avec au passage une perte d’au moins 60 %…), il y a beaucoup de travail à faire chez eux pour remplacer tout ça.
Effectivement, manipuler l’hydrogène sous sa forme pure est une hérésie totale (même si la société d’ingéniérie GTT a annoncer plancher sur la conception d’hydrogénier (version hydrogène du méthanier). D’autant plus que tout l’hydrogène perdu monte dans la haute atmosphère puis est balayé par les vents solaires et s’évanouit dans l’espace. En manipulant l’hydrogène pur, sont donc des quantité pharaoniques (vous parlez de 60% de perte) qui vont disparaître de notre planète vers l’espace.
Petit calcul rapide histoire de rigoler un petit peu :
Refroidi à – 252°C, 70kg d’hydrogène liquide occupe un espace de 1 M3.
Un méthanier de 160.000 m3 serait donc théoriquement capable de transporter 11200 tonnes d’hydrogène.
Pour transporter 10 millions de tonnes par an, il faudrait donc l’équivalent de 900 méthaniers plein ou 3 méthaniers pleins par jour, tous les jours !!!
Ça me paraît un peu ambitieux 🤣🤣🤣…
Moi ça ne me parait pas embitieux, mais ridicule, car c’est tout à fait faisable techniquement, mais on veut se passer de la Russie, pour être dépendant de l’Inde qui est guère mieux niveau respect des droits de l’homme. Et je ne parle même pas de l’hérésie niveau écologie…
MDR 🤣🤣🤣….!
Et ils comptent envoyer cette hydrogène comment ?
Par bateaux, refroidi à – 252 °C pour qu’il reste à l’état liquide ou avec un gazoduc de 18000km de long…..
Certes l’Inde a une façade maritime importante , vu sa forme triangulaire. Mais compte-tenu de la façade maritime de l’Europe au sens large (incluant la Norvège et la Grande-Bretagne), pourquoi la petite Europe de 500 millions d’habitants en décroissance démographique devrait-elle importer de l’hydrogène de l’Inde qui devrait prioritairement approvisionner son marché intérieur de 1,4 milliards d’habitants qui poursuit son augmentation démographique ? Avec de tels ratios démographiques, ce devrait plutôt être l’inverse : que l’Europe exporte de l’hydrogène vers l’Inde. Si nous ne sommes pas capables de gérer nos propres affaires dans ce domaine, alors il y a vraiment… Lire plus »
Tout à fait d’accord, avant d’exporter il faut penser à decarbonner chez soit sinon tout le monde est perdant.
125GW c’est très bien mais ça ne couvre pas la consommation électrique de l’inde (qui devrait augmenter, peut être tripler) et sans compter les autres énergies fossiles.
Exporter de l’hydrogène sur 7000km n’a aucun sens.
Tout a fait en 2020 l’inde a 231 Gw de puissance électrique sur base Fossile (source Wiki)… donc avant de faire de l’hydrogène vert pour les nous, il faudrait qu’elle installe 300 – 400 Gw de ENRi (ou 125GW de nucléaire, mais j’ai plus de doute) pour sa propre consommation…