Depuis leur démocratisation, les éoliennes n’ont quasiment pas changé de forme, mais de nombreux chercheurs et fabricants du monde entier continuent de chercher une recette qui permettrait une amélioration de leur rendement. En Chine, le constructeur Mingyang croit en une éolienne à double rotor et va bientôt mettre en service un prototype à taille réelle. 

Si, dans le domaine de l’éolien offshore, les prototypes au design original, voire fantasque, sont pléthores, les modèles qui aboutissent à une construction à taille réelle sont nettement plus rares. Dans cette catégorie, on peut citer OceanX, une éolienne en V composée de deux turbines de 8,3 MW. Fabriquée par le constructeur chinois Mingyang, elle pourrait générer suffisamment d’électricité pour alimenter, selon une vidéo de présentation, « 30 000 foyers de trois personnes ».

On vous avait parlé de l’assemblage de son flotteur, il y a quelques mois. C’est désormais l’ensemble de l’éolienne qui vient d’être assemblée, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ensemble est impressionnant. À travers un reportage de la chaîne chinoise CCTV (voir ci-dessous), on prend conscience de ses dimensions hors norme, avec sa largeur de 369 mètres. On y voit notamment le funiculaire qui permet d’atteindre chaque turbine depuis la base. Enfin, on aperçoit l’important système de haubanage, l’une des particularités de ce modèle, qui assure sa résistance. Selon le fabricant, le design pourrait apporter une puissance 4,29 % plus élevée par rapport à une turbine simple de puissance équivalente.

Son prototype à l’échelle 1:10 bientôt visible sur le port de Sète

Si l’éolienne taille réelle a été assemblée à Guangzhou, elle a des origines européennes puisqu’elle a été développée par la société allemande EnBW, en collaboration avec aerodyn. Un prototype à l’échelle 1:10 a d’ailleurs d’abord été testé sur un plan d’eau, en Allemangne, puis en mer Baltique. Elle a alors résisté à des vents de 72 mètres par seconde et des vagues de 30 mètres de haut. Ce prototype, appelé Nezzy2, vient d’ailleurs de rejoindre l’université de Montpellier en avril dernier. Assemblé à Port-la-Nouvelle, il devrait rejoindre le Port de Sète, où il servira d’outil pédagogique dans le cadre du projet TOMA’OCC.

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