L’immense gisement solaire de l’Afrique est toujours inexploité


L’immense gisement solaire de l’Afrique est toujours inexploité

La centrale solaire d'Agahozo Shalom au Rwanda / Image : GPA Photo Archive - Flickr CC.

Les pays africains occupent des positions avancées à l’échelle mondiale sur l’indice du potentiel d’énergie solaire, selon la plateforme spécialisée dans l’information sur les ressources solaires, Global Solar Atlas. La Namibie, l’Égypte, la Libye, l’Algérie, le Botswana, le Maroc et le Soudan font partie des 20 pays ayant les plus hauts indices de productivité potentielle, grâce au volume total de rayonnement et à la disponibilité de terrains adaptés aux projets solaires. Mais les résultats de ces pays en termes de production demeurent insignifiants.

Selon le rapport de Global Solar Atlas, cité par l’agence Reuters le 23 mai 2023, les pays africains présentent les meilleurs taux d’ensoleillement dans le monde, mais, paradoxalement, leurs résultats, en termes de production de l’électricité issue du solaire, sont les plus faibles. Ainsi, l’apport du continent au volume mondial de production d’électricité solaire ne dépasse pas 1,4 %, le passage à cette énergie verte nécessitant des investissements et des installations trop coûteuses pour ces pays à l’économie chancelante.

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Ce constat contraste avec le cas de plusieurs pays ayant un taux d’ensoleillement faible, mais profitant bien de cette énergie, à l’image de la Chine. Ce pays est de loin le plus gros producteur mondial d’énergie solaire, alors que, selon la Banque mondiale, il vient à la 150e place sur la liste des pays les mieux lotis en termes de potentiel d’énergie photovoltaïque.

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Pour estimer la capacité réelle d’un pays en terme de photovoltaïque, les scientifiques et économistes se basent sur le « PVOUT » (Photovoltaic Power Potential)  qui se calcule en tenant compte des contraintes locales d’utilisation des installations (type et nombre de panneaux photovoltaïques, ainsi que la surface occupée) et de la quantité de rayonnement solaire disponible pour produire de l’électricité. En d’autres termes, le PVOUT représente la quantité d’énergie que l’on peut espérer générer selon la puissance installée d’un site photovoltaïque et est mesuré en kilowattheures par kilowatt-crête (kWh/kWp).

Le paradoxe africain

Exemple illustratif de ce paradoxe africain, la Namibie a le potentiel de production PV global le plus élevé au monde, selon le classement de la Banque mondiale, avec une mesure PVOUT moyenne à l’échelle nationale de 5,38 kWh/kWp/jour. Un ensoleillement à longueur d’année, pendant environ 10 heures par jour, combiné à d’abondantes surfaces terrestres utilisables, place ce pays en haut du podium en termes de potentiel d’énergie solaire, avec un PVOUT nettement supérieur à celui de la Chine, le leader mondial.

D’autres pays du continent, comme l’Égypte, le Botswana, le Maroc, le Soudan ou l’Algérie, figurent également dans le top 20 mondial du PVOUT, grâce à des totaux de rayonnement solaire et une disponibilité de terres aussi importants. Ce qui suggère que ces nations africaines pourront bien conclure des accords mondiaux de production solaire si tous les plans ambitieux de développement des énergies renouvelables de la région se concrétisent.

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Or, malgré cet immense potentiel, estimé à 40 % du potentiel total mondial (60 millions de TWh/an), et un taux d’ensoleillement atteignant par endroits le record mondial, avec en moyenne 4 300 h/an, le taux d’utilisation de l’énergie solaire y est encore des plus faible, dès lors que 2 % seulement de la production d’électricité dans le continent est issue du solaire.

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