L'hydrogène sera transporté par des navires semblables à des méthaniers / Image : Getty/Canva.
Alors que l’hydrogène renouvelable est au cœur de la politique menée pour renforcer l’indépendance de l’Union européenne vis-à-vis des hydrocarbures russes, des importations massives seront certainement nécessaires pour remplir les objectifs européens en la matière.
Le 18 mai 2022, la commission européenne a présenté un plan appelé RepowerEU visant à augmenter l’indépendance européenne vis-à-vis des hydrocarbures russes. Dans ce texte, l’hydrogène renouvelable occupe une place importante. En effet, cette énergie semble incontournable pour réaliser la transition énergétique de secteurs tels que les transports lourds et l’industrie. Mais la molécule a également un rôle à jouer dans le stockage d’énergie.
Dans ce sens, le plan européen a pour ambition de déployer l’hydrogène renouvelable, en combinaison avec les installations photovoltaïques et éoliennes, afin de réduire de 50 milliards de m3 environ les importations de gaz. Un « accélérateur hydrogène » est aussi envisagé pour permettre de fabriquer 17,5 GW d’électrolyseurs d’ici 2025, pour alimenter le secteur de l’industrie.
À lire aussi L’hydrogène pour sauver le climat : une fausse bonne idée selon certains scientifiquesEn France, un soutien de 2 milliards d’euros a été apporté à l’hydrogène décarboné dans le cadre du plan de relance. Au total, la somme sera de 7 milliards d’euros d’argent public investis dans le secteur d’ici 2030. L’Allemagne fait également reposer sa stratégie de transition énergétique sur l’hydrogène, sans toutefois être en capacité d’en produire suffisamment.
En effet, avec 1 kWh d’électricité dépensée dans un électrolyseur, on obtient seulement 0,25 à 0,3 kWh d’hydrogène. Il faut donc disposer de très solides moyens de production d’électricité bas-carbone pour assurer une transition à l’hydrogène vert, ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne.
Des coûts de production élevés en France
Mais la crise de l’énergie est passée par là et les coûts de production, déjà élevés, ont explosé en France comme dans d’autres pays d’Europe. Ainsi, fabriquer un kilo d’hydrogène vert en France coûte 6 euros, contre 2,5 euros au Chili et dans certains pays d’Afrique. Alors forcément, les énergéticiens envisagent de délocaliser sa production au-delà de nos frontières.
Pour atteindre une capacité de production de 4 GW en 2030, l’énergéticien français Engie ventilera donc sa production pour un quart en Europe et pour le reste dans des pays plus lointains qui offrent des conditions financières plus avantageuses : le Chili, le Brésil ou encore le Moyen-Orient. Il faudra ensuite importer l’hydrogène jusqu’en Europe par bateau, ce qui pose la question de la création d’une nouvelle dépendance extérieure, semblable aux hydrocarbures. Engie assure diversifier ses sources d’approvisionnements pour l’éviter.
Cette annonce d’Engie a été faite jeudi 3 novembre 2022, à l’occasion de l’inauguration du site de la « H2 Factory » dédié à la recherche en matière d’hydrogène vert. Engie a précisé à cette occasion que l’objectif de produire 600 MW d’hydrogène renouvelable d’ici 2025 accusera un léger retard. Mais la production de 4 GW d’ici 2030 serait toujours possible, selon le groupe.
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Commentaires
Ou bien je n'ai rien compris, ou bien cet article contient une grosse erreur. Le rendement des électrolyseurs est de l'ordre de 70% à ma connaissance. Ce n'est donc pas « seulement 0,25 à 0,3 kWh d’hydrogène » pour 1 kWh d’électricité dépensée dans un électrolyseur », mais seulement 0,25 à 0,3 kWh d'électricité produite avec l’hydrogène préalablement produit par 1kWh d'électricité.
Le rendement est celui de la boucle complète, ce qui est assez différent. Sans oublier qu'une partie de l'énergie dissipée peut être utilisée, par exemple dans un réseau de chaleur.
C’est exact. Surtout , plus fondamentalement, l’article ne considère que l’hydrogène dit « vert » : il y en a , bien d’autres, en particulier l’hydrogène dit « bleu », pouvant remplacer rapidement les 95% de la production actuelle d’hydrogène( le dit « gris ), d’autant plus intéressant que l’électrolyse de l’eau n’est valable qu’en cas de surproduction d’électricité renouvelable, nécessairement réduite par son utilisation directe.
Le volet energetique n est probablement qu une des facettes d une guerre economique mondiale sans pitie entre les differents acteurs. Helas , nous ne sommes que des petits, des píons insignifiants. Esperons que tout aille dans le bon sens pour la survie de tous.Nous sommes tous dans le meme bateau. Esperons que l UE reussisse a normaliser le prix de l energie le plus rapidemment possible, pour eviter la fuite des entreprises (comme Northvolt qui va delocaliser 3000 emplois de l allemagne vers les USA ou les producteurs d aluminium,ect). Toutes les sources d energies sont bienvenues (nucleaires ou pas, eolien ou pas )
L'ALGÉRIE, LES OPERATEURS ÉCONOMIQUES ALGÉRIENS (SURTOUT DU SECTEUR PRIVE ) et opérateurs économiques étrangers ,avec un partenariat financier et technologique équitable , pourrait se positionner dans le marché de la fabrication de l'hydrogène et approvisionner en partie certains pays EUROPÉENS A L'HORIZON 2028?.
Ce n est qu une question politique. Il faut un rais qui accepte d avoir une vision a long terme,Ce qui est le plus difficile. il prefere investir en general, dans son compte bancaire suisse. Si la corruption gangrene trop le pays, c est complique. Exemple; un ami a voulu construir une usine de colle en russie. La mafia est venu lui demander 50% des recettes. il a renonce
Je croyais que H2 n'avait pas vraiment d'intérêt, rendement médiocre, difficile à manipuler et transporter, dangereux.
L'hydrogènes est déjà largement utilisé et le rendement de la boucle électricité - hydrogène - électricité est d'environ 30%, soit le même que celui d'une centrale nucléaire.
Ce n'est pas une solution miracle, mais cela a bien sûr de l'intérêt.