Le parking solarisé sur supermarché Leclerc Saint-Aunes (34) / Image : Groupe Bruyas.
Contraints par la nouvelle loi d’accélération des renouvelables d’installer des ombrières photovoltaïques sur leur parking, les supermarchés réclament de l’aide au vu de l’investissement nécessaire.
Emmanuel Macron a fixé l’objectif de multiplier par dix la capacité de production d’énergie solaire d’ici 2050. Pour y parvenir, le gouvernement cherche des surfaces déjà artificialisées pour y installer des centrales photovoltaïques. Dans ce sens, le 7 février 2023, le Sénat a adopté définitivement le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables. Le texte prévoit notamment de déployer des ombrières photovoltaïques sur au moins la moitié de la surface des parkings extérieurs existants de plus de 1 500 m².
Cela concerne les grands parcs de stationnement des supermarchés, qui devront donc s’équiper dans un délai relativement court. La fédération représentant la profession, la Perifem, s’inquiète de cette obligation qui devrait alourdir les dépenses non seulement des grands magasins, mais également d’enseignes plus petites. 21 000 magasins seraient visés par le dispositif, selon la fédération, ce qui représenterait une surface couverte par des panneaux solaires de l’ordre de 70 millions de mètres carrés, soit pratiquement la superficie de la ville de Saint-Étienne.
À lire aussi Quels parkings devront obligatoirement être recouverts de panneaux solaires ?Les bâtiments non résidentiels neufs ou lourdement rénovés comme les entrepôts sont également concernés avec une couverture nécessaire à hauteur de 50 % de la toiture en panneaux photovoltaïques d’ici 2027. Et l’obligation sera généralisée à tous les bâtiments non résidentiels existants à partir de 2028.
2 milliards d’euros par an pour s’équiper
On pourrait se dire qu’il s’agit là d’une surface inexploitée qui permettra de produire de l’énergie issue d’une source renouvelable. Mais le budget pour s’équiper est conséquent. Le Perifem estime le coût à 2 milliards d’euros par an qui ne pourront pas être supportés par tous les magasins. Plusieurs dispositifs d’aides sont donc réclamés par la grande distribution : aide à l’emprunt, possibilité de suramortissement et octroi de certificats d’économie d’énergie (CEE).
La profession fait également valoir que pour certains sites, la production risque d’être supérieure aux besoins énergétiques. Il serait donc nécessaire de faire le point sur les conditions de revente du surplus de production. Niveau délai, les installations devront être mises en place avant juillet 2026 pour les parkings de plus de 10 000 m² et avant juillet 2028 pour les autres. La profession déplore ces délais jugés trop courts alors que les sanctions encourues sont déjà prévues dans le texte : 20 000 € par an maximum pour les parkings de moins de 10 000 m² et 40 000 € pour les autres.
À lire aussi Pairi Daiza construit le plus grand parking photovoltaïque au mondePour conclure, la grande distribution n’est pas opposée sur le principe à ces nouvelles obligations, mais elle réclame un soutien financier et davantage de délais pour faire les travaux. Reste que le texte doit encore valider une étape avant d’être applicable. En effet, le Conseil constitutionnel a été saisi le 9 février 2023 par plus de 60 députés. Cette saisine a donc suspendu automatiquement le délai de promulgation de la loi. Il faudra attendre la décision des Sages attendue sous un mois.
Commentaires
C'est sur qu'en matière d'énergie.il faut profiter un maximum de ce qu'offre la nature pour dépendre le moins possible des fossiles ou du nuke
Si en plus ça se fait en créant des emplois et en faisant baisser la température dans ces endroits c'est encore mieux !.
Mais le vrai challenge serait de stocker les trop pleins de cette énergie quand elle est disponible pour pouvoir la proposer quand on en manque.
C'est comme ça qu'on pourrait juger d'une politique intelligente, qui nous libérerait du co2 des fossiles, et des déchets et des risques de l'atome.
Et c'est là qu'on se rend compte de l'amateurisme du gouvernement.
Le producteur d'électricité en France c'est EDF.
Ces nouvelles centrales auraient mieux fait d'être déployées et gérées par EDF tout en louant l'espace occupé.
Loyer qui aurait été payé par la réduction de la facture.
L'objectif du gouvernement est toujours le même, faire payer à d'autres les engagements pris; c'est d'un ridicule sans borne (ou en fait si, avec Borne aussi).
Très bonne analyse, que du bon sens, mais visiblement ça n'arrive pas jusqu'aux cerveaux de nos "elites"...
Quand on regarde la photo on nous montre des ombrières de grand luxe avec une structure en lamellé collé!!! Les parkings (et on en a beaucoup plus qu'ailleurs) des supermarchés et autres ne sont pas encore des sites classés! Je pense qu'il est possible de réaliser des ombrières photovoltaïques beaucoup plus simples et donc moins onéreuses avec des IPN. On pourrait même pousser le rendement à son maximum en pouvant modifier l'inclinaison.
Mais le gros avantage collatéral de placer les panneaux sur de l'enrobé c'est qu'en plus de produire de l'électricité la température au sol diminue très fortement. Il a quand même fallu attendre 2023 pour que cette initiative arrive enfin sur notre territoire. Le photovoltaïque sur plan d'eau me semble intéressant dans la mesure où le rendement est, à priori, meilleur et en collatéral diminue l'évaporation. Ailleurs sur soi-disant friches ou terres agricoles c'est une ineptie qui, hélas, a encore le vent en poupe(clin d'œil à l'éolien) auprès de nos piètres élus (ou petits barons) locaux.
Dans le même ordre d'idée, il faudra attendre 2050 pour s'apercevoir que nous sommes les seules à nous être englué dans le nucléaire.
"Dans le même ordre d’idée, il faudra attendre 2050 pour s’apercevoir que nous sommes les seules à nous être englué dans le nucléaire"
A ce propos, on entend pas beaucoup parler des avancés du démantèlement des neufs réacteurs concernés ?