La centrale de Gravelines (photomontage) / Illustration : Wikimedia, modifiée par RE.
Dans son dernier rapport, Greenpeace France met en lumière la vulnérabilité des centrales nucléaires face à la montée des eaux, un risque accru par le dérèglement climatique. Un risque à tempérer selon une spécialiste et le lobby nucléaire.
Selon l’ONG Greenpeace, les centrales situées à proximité des côtes, soit environ 41 % du parc nucléaire mondial, sont particulièrement exposées au phénomène de submersion marine. En France, cinq sites sont concernés, dont celui de Gravelines, situé dans le Nord. Ce site, qui abrite déjà six réacteurs, devrait accueillir deux réacteurs EPR2 de nouvelle génération.
Greenpeace s’est appuyée sur les projections climatiques du GIEC, prévoyant une hausse de la température mondiale de 4 °C d’ici 2100, pour modéliser l’impact de la montée des eaux à Gravelines. Selon le rapport, le niveau de la mer pourrait s’élever de 0,63 à 1,01 mètre d’ici la fin du siècle, exposant ainsi l’ensemble du site à un risque de submersion lors des marées hautes couplées à une surcote centennale. Greenpeace souligne que cette menace reste sous-estimée, alors qu’elle s’accentuera avec l’aggravation des événements climatiques extrêmes.
L’ONG demande qu’EDF documente « comment elle a évalué la hauteur d’eau maximale possible dans le prochain siècle » et « démontrer qu’elle peut protéger la centrale contre cette hauteur d’eau maximale pendant toute la durée de vie de l’infrastructure ».
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Les réacteurs seront bâtis sur une plateforme de 11 mètres de haut, avec une exploitation prévue à partir de 2040. Emmanuelle Galichet, chercheuse en physique nucléaire au Cnam, affirme auprès de Franceinfo qu’une « réévaluation de sûreté et une veille climatique » sont effectuées régulièrement, tous les dix ans, et les réacteurs pourront résister à une hausse des températures de 2 à 3 °C d’ici la fin du siècle.
La chercheuse insiste sur le fait que si des ajustements sont nécessaires, comme une surélévation de la plateforme, ils seront pris en compte lors des prochaines visites décennales des réacteurs.
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La Société française d’énergie nucléaire (Sfen) se montre plus confiante quant à la résilience des centrales face aux risques climatiques. « En bord de mer du Nord, de Manche ou d’Atlantique, si une telle situation se produisait, elle ne serait d’ailleurs que temporaire, car elle suppose la conjonction d’une marée haute de très fort coefficient et d’une très violente dépression. » À la suite des Évaluations complémentaires de sûreté (ECS) réalisées après Fukushima, des investissements conséquents ont été réalisés entre 2020 et 2022 pour renforcer la protection contre les inondations et les événements climatiques extrêmes.
Par ailleurs, une source froide diversifiée, indépendante de la mer, a été mise en place pour garantir une redondance en cas de défaillance. EDF a également prévu des marges de sécurité importantes, avec des hypothèses climatiques allant jusqu’à un réchauffement de 8 °C, ce qui dépasse les scénarios les plus pessimistes.
La Sfen rappelle que les centrales nucléaires peuvent fonctionner en mode « îlotage » en cas de coupure du réseau, comme cela s’est produit lors de la tempête Ciaran en 2023. La centrale de Flamanville, isolée du réseau électrique, a réussi à maintenir son fonctionnement, illustrant la capacité des centrales à s’adapter à des situations extrêmes.
Commentaires
Je serais plus inquiet pour le Blayais qui a déjà faillit se retrouver sous les eaux en 1999. Certes, ils ont relevé le niveau des digues, mais j'ai plus confiance en l'approche plateforme évoqué ici.
A ma connaissance, l'incident du Blayais a été pris en compte. Des groupes électrogène de secours ont été mis en hauteur pour faire face à la submersion, et ainsi éviter l'effet Fukushima (système de refroidissement post-arrêt noyé donc inopérant).
Qui finance greenpeace?
qui vous finance Karim ?
Quand on regarde la photo-montage d'illustration on peut en déduire que, par définition, toute installation posée en bord de mer est exposée à une vague de 200m de haut (ce qui est arrivé dans un passé lointain).
Greenpeace, cette merveilleuse ONG (le N est-il vraiment pertinent ????? Quel est le % de ses financements en provenance d'officines +/- discrètes de la CIA ? ) d'origine américaine qui passe son temps depuis des décennies et des décennies à taper sur le nucléaire...français.
"L’ONG demande qu’EDF documente « comment elle a évalué la hauteur d’eau maximale possible dans le prochain siècle » et « démontrer qu’elle peut protéger la centrale contre cette hauteur d’eau maximale pendant toute la durée de vie de l’infrastructure »."
Si j'étais EDF, je répondrais "la centrale a été conçue pour fonctionner comme un sous-marin = sous l'eau" .