Dans un rapport publié ce 24 mars, l’association Ocean Energy Europe (OEE) indique que la puissance installée des énergies marines sur notre continent – essentiellement hydrolienne et houlomotrice – a augmenté de 25 % en 2019.
Bien qu’elle figure encore comme le petit poucet des énergies renouvelables, la filière des énergies marines est en pleine effervescence. Un nombre significatif de prototypes et de démonstrateurs ont été immergés ces quatre dernières années en Europe, que ce soit au large des côtes britanniques ou bretonnes, en mer du Nord ou en Méditerranée. Selon le baromètre EurObser’ER, le domaine maritime le long de nos côtes « offre de fait un potentiel de valorisation énergétique gigantesque ». L’industrie européenne des énergies marines estime que 100 GW d’installations utilisant l’énergie des vagues et des courants marins peuvent être déployés d’ici 2050. Cette puissance pourrait répondre à 10 % des besoins électriques européens actuels. Certaines technologies comme l’énergie des courants ou celle des marées ont pour elles l’avantage d’une prédictibilité de leur production supérieure à celle de l’éolien. L’énergie des vagues présente un autre atout : elle est plus abondante en hiver, durant la période la plus gourmande en consommation électrique.
Si la contribution des énergies marines à la transition énergétique restera plus faible que celles de l’éolien et du solaire, il n’en reste pas moins qu’à l’échelle de certains pays côtiers ou insulaires comme le Royaume-Uni, leur potentiel est loin d’être négligeable dans l’optique d’une décarbonisation totale du mix électrique. Cela justifie donc les efforts actuellement menés par les développeurs.
Encore essentiellement au stade expérimental, les énergies engendrées par les courants marins et les vagues ont produit l’année dernière 49 GWh en Europe, soit 15 GWh de plus qu’en 2018, indique l’association Ocean Energy Europe, dans un rapport publié ce 24 mars.
Energie des courants marins : croissance de 50%
La capacité des hydroliennes européennes a continué d’augmenter en 2019, atteignant une puissance installée de 27,7 MW depuis 2010, soit à peu près quatre fois plus que dans le reste du monde. La France compte la plus puissante hydrolienne mise en service l’année passée avec le projet d’Hydroquest. Basée près de Grenoble, cette société a immergé une turbine à axe vertical de 1 MW à Paimpol-Bréhat (Côtes d’Armor).
De fabrication française également, la petite hydrolienne de 20 kW de Guinard Energies a été mise à l’eau dans l’estuaire de la Ria d’Etel (Morbihan) et raccordée au réseau électrique dans le cadre du projet MegaWattBlue co-financé par la Région Bretagne et les fonds européens FEDER. Il s’agit du test d’un système électrique hybride couplant une hydrolienne à une production solaire et un stockage dans des batteries. La start-up brestoise développe en effet des machines destinées principalement aux estuaires et fleuves pour l’électrification de zones non connectées au réseau dans les pays en voie de développement.
Au large de Holyhead, au Pays de Galles, le développeur suédois Minesto a déployé un « kite » hydrolien de 500 kW. Capable d’opérer dans des courants de moins de 2,5 m/s, il s’agit d’un prototype d’hydrolienne d’un nouveau genre. Sorte de cerf-volant sous-marin, elle se laisse porter dans le courant et dessine des grands huit qui accélèrent la vitesse relative de la turbine. Minesto prévoit l’installation d’une ferme commerciale de 80 MW sur ce site.
A la fin 2019, la capacité de production hydrolienne de 10,4 MW en service dans les mers européennes a généré 15 GWh d’électricité. Cela correspond à la consommation d’environ 4.000 ménages. Par rapport à 2018, il s’agit d’une croissance de 50%, principalement due, selon Ocean Energy Europe, à une augmentation du nombre d’heures de fonctionnement plutôt qu’à la mise à l’eau de nouvelles machines. OEE souligne également que ces hydroliennes ont ainsi démontré leur résistance aux conditions marines difficiles.
Energie houlomotrice : l’Europe toujours à la pointe
En ce qui concerne l’énergie des vagues, l’Europe reste aussi à la pointe, et la croissance régulière du secteur enregistrée depuis une dizaine d’années se poursuit. Six nouveaux démonstrateurs pour un total de 603 kW ont été mis à l’eau au large des côtes européennes en 2019, mais principalement le long de la façade Atlantique et en mer du Nord. C’est 25% de plus que l’année précédente, précise OEE. La puissance cumulée des installations mises en service depuis 2010 est ainsi portée à 11,8 MW. Précisons quand même que seuls 1,5 MW sont encore fonctionnels, les 10,3 autres mégawatts ayant été sortis de la mer à la fin de leur programme de test.
Au large du Croisic, près de Saint-Nazaire, la société française GEPS Techno, fondée en 2011, a mis en service sa plateforme Wavegem d’une puissance houlomotrice de 120 kW, complétée par 30 kW de panneaux photovoltaïques. Mais c’est à Peniche, au Portugal, que la compagnie finlandaise AW Energy a installé et connecté au réseau la machine la plus puissante : 350 kW. Ces deux prototypes à taille réelle 1:1 annoncent le développement futur de véritables « fermes » d’énergie houlomotrice. Leurs développeurs ont en effet l’intention de concevoir des appareils encore plus puissants dans les années à venir.
Signalons enfin que la côte belge abrite, au large d’Ostende, un premier prototype houlomoteur de 70 kW, à l’échelle 1:5, développé par l’entreprise allemande Nemos.
Sources :
Baromètre des énergies marines 2019
Le rapport d’Ocean Energy Europe
Et QUESTION ABSORPTION DE CO2 (urgente ?) par des ALGUES ?
Il y aurait 400 fois MIEUX que l’absorption arborée de CO2, avec ce bio-réateur à ALGUES ! https://www.rtflash.fr/bioreacteur-algues-pour-capter-co2/article
Et pourquoi pas en tapisser nos mers en faible profondeur sur filets enrichis flottants, afin de faire de l’éthanol et des véhicules / avions hybrides à piles à combustible (celles-ci améliorées en ce moment) ?
Il n’est pas question ici du coût, ni du contenu carbone moyen du KWh produit.
Et quelle utilité en France où l’électricité est déjà peu carbonée. 35 g /KWh en moyenne à l’année. Et actuellement https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-co2
Coût de toute façon inférieur à celui du nucléaire si on tient compte, comme il se doit, du coût astronomique qui sera reporté vers les générations futures pour le démantèlement des centrales et la gestion des déchets pendant des centaines de milliers d’années, c’est-à-dire une durée plus longue que celle de l’humanité. Quant au contenu carbone à la production il est nul puisqu’il n’y a aucune combustion.
L’utilité c’est de se débarrasser au plus vite du nucléaire dont le cout de production électrique ne fait que croitre et devient exponentiel. Nos centrales sont vieillissante on va déjà payer très cher un carénage qui va les faire durer 10 ans de plus. Dix ans qu’il faut mettre à profit pour déployer en masse les sources d’énergie du XXI e siècle et ne pas reconduire celles du XXe dont les prix sont devenus exorbitants. Le MWh de l’EPR de Hinkley Point a été négocié à 110€ !!! près de 3 fois plus cher que ce que produit n’importe quelle… Lire plus »
De plus ce sont des sources d’énergie quasi permanentes, beaucoup plus régulières que ne peuvent l’être l’éolien et même le solaire.