Des immeubles britanniques / Image : Getty/Canva.
D’ici 2026, l’hydrogène pourrait devenir le combustible de chauffage privilégié dans les ménages britanniques. Il remplacerait le gaz naturel, une ressource épuisable et polluante, dont le gouvernement souhaite se défaire.
Considéré comme l’une des clés de la transition énergétique, l’hydrogène séduit le Royaume-Uni. La stratégie britannique de sécurité énergétique prévoit d’en produire massivement et d’atteindre une production d’hydrogène domestique de 10 GW d’ici 2030. Par ailleurs, le gouvernement soulève déjà la possibilité du passage des ménages au chauffage à l’hydrogène. Il a officiellement présenté plusieurs propositions en ce sens. L’une des solutions suggérées porte sur la conversion des chaudières à gaz en chaudières à hydrogène.
Au Royaume-Uni, plusieurs propositions d’amélioration des systèmes de chauffage domestiques ont été présentées par le ministère britannique de l’Énergie et de la Stratégie industrielle. Les solutions mises en avant concernent uniquement les chaudières au gaz naturel d’une puissance maximale de 45 kW. Ce projet vise principalement à faciliter le passage au chauffage à l’hydrogène en vue de réduire les émissions de carbone liées au chauffage. Il faut savoir que l’hydrogène peut circuler dans les réseaux actuels de gaz de ville, jusqu’à une certaine concentration.
À lire aussi La chaudière à hydrogène débarque en FranceBien que le gaz naturel soit moins polluant que le fioul, il émet des gaz à effet de serre tandis que l’hydrogène ne dégage que de l’eau. Les améliorations suggérées ont également pour objectif de réduire le coût de consommation énergétique des utilisateurs. Actuellement, le gouvernement s’ouvre aux avis sur l’extension aux chaudières d’une capacité maximale de 70 kW.
2026 : le grand tournant pour les chaudières à gaz ?
Parmi la série de propositions présentées, le ministère accorde une attention particulière à l’introduction des chaudières à hydrogène, car de « solides arguments » seraient en leur faveur, sans préciser davantage. L’idée consiste à convertir les chaudières à gaz domestiques nouvellement installées afin qu’elles soient compatibles avec l’hydrogène à partir de 2026. L’État suppose qu’un ingénieur gazier devrait être capable de mener « facilement » les travaux de conversion relatifs.
Les machines devront se plier aux normes règlementaires et s’aligner au prix des appareils à gaz existants. Le gouvernement souligne aussi l’importance de maintenir la compatibilité des appareils avec le gaz après leur conversion. Au cas où l’hydrogène ne serait pas économiquement viable, les utilisateurs pourraient ainsi revenir au gaz naturel. Il a été aussi précisé que l’achat de ces chaudières n’entrainerait aucune prime. Tout cela porte à croire que l’avenir du chauffage à l’hydrogène est encore très incertain.
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Commentaires
De nombreux rapports stipulent que l’hydrogène a des effets corrosifs dans les infrastructures de transports et de distribution de gaz ( PEPR CNRS UPPA de Pau par exemple ) . Une explosion avec une injection à 20% d’hydrogène s’est produite à Pont à Mousson l’an dernier .. mais on continue à se raconter des histoires avec cette énergie dont révolution-énergétique nous a révélé par un de ses articles que l’effet des fuites d’hydrogène notoirement nombreuses, est 11 fois plus néfaste pour le climat qu’une quantité équivalente de CO2 . A quoi bon toujours remettre des pièces d’1 Milliard d’€ dans le jubox H2 ??
Mouais, assez fumeux comme concept gazier, rien de bien concret. Et du gaz naturel, encore et toujours, alors qu'il s'agit d'un produit pétrolier fossile.
Il va bien falloir y venir, pourtant. Les organismes officiels ont énormément sous-estimé les difficultés techniques et réglementaires pour substituer un chauffage par pompe a chaleur à une chaudiere gaz individuelle, notamment dans les immeubles collectifs anterieurs à 1950 : colonnes montantes électriques communes incompatibles, reglements d'urbanisme interdisant de fixer les échangeurs aux façades, impossibilité technique de respecter les limites de bruit (notamment nocturnes), refus d'installation de la part des services de l'urbanisme ou de la copropriété dont l'autorisation écrite est obligatoire... Pour des centaines de milliers d'appartements anciens, il n'y a actuellement pas de solution technique compatible avec les reglementations pour remplacer une chaudiere gaz. Injecter de l'H2 dans le gaz de ville, avec un fort développement de la methanisation, fait donc partie de la panoplie des tres nombreuses solutions techniques qui devront être mises en oeuvre pour diminuer les emissions de CO2 du bâtiment et s'adapter à la multiplicité des situations.
Bah non , faut pas y venir quand on sait que même à 15% d'injection d'hydrogène dans le réseau de gaz, on entame un processus de dégradation des tuyaux par la corrosion et leur affaiblissement prématurés ! Quand on sait que les fuites d'hydrogène sont très fréquentes dans toute sa chaîne complexe et que les scientifiques Britanniques ont découvert depuis un an que ces dégagements dans l'atmosphère ont un effet 11 fois plus néfaste que le CO2 contre lequel cette solution est censée remédier... Non, il ne faut pas y venir et il serait temps que les experts de tout poils qui savent ces choses cessent de rechercher des solutions cloisonnées dans une machinerie industrielle qui de toute façon posera beaucoup plus de problème qu'elle n'en résoudra !
Enfin la base de l'article c'est de dire qu'ils veulent injecter de l'hydrogène, rendre les chaudières compatibles à une petite dose quand elles sont connectées au réseau et à plus forte dose quand elles sont autonomes avec la possibilité de rester compatible avec le gaz en cas de retour...
Mais quelle connerie cet hydrogène, ah ça on va y mettre des milliards dans cette tarte à la crème pour financer des sociétés en conversion de la pétrochimie et énergéticiens fossiles qui veulent conserver un monopole privé de distribution... mais le rendement de production (et compression) est pourri, si on en produit à la rigueur le réserver à des usages où on n'aura pas le choix (gros transport, avions, ferroviaire hors réseau électrique...) s'il est produit à base d'excédent d'électricité renouvelable et dans le cas où on a déjà tout un écosystème V2x avec les millions de voitures électriques connectées au réseau et développé les autres systèmes de stockage avec un bien meilleur rendement (Step)... il faut utiliser chaque énergie à ce dans quoi elle est la "meilleure". C'est à dire qu'on sait déjà que l'on n'aura pas assez d'H2 pour les voitures ou le chauffage à part d'être complètement aveugle (ou corrompu) !
Tu crois sans doutes que le rendement des voitures "électriques" est meilleure ?
Tu as déja vu un gisement d'électrons quelque part ?
Non et c'est normal car au niveau mondial, l'électricité est produite à 70% dans des centrales thermiques qui tournent à l'uranium, au charbon et au gaz naturel et ça monte à plus de 80% dans les pays ou tu as le plus gros du parc automobile mondial.
Cela signifie que si aujourd'hui on convertissait toutes les voitures thermiques en voitures à batterie, 4 sur 5 seraient en fait des voitures à charbon, à uranium ou à gaz.
Mais surtout que le rendement réelles des voitures à batteries (quand on compare pas des choux et des carottes) est le rendement de la voiture en elle même ainsi que du réseau électrique en amont et de la centrale thermique qui à produit l'électricité.
Et la, ont est sur un rendement global compris entre 18 et 21% , c'est à dire pire qu'un véhicule thermique ou hybride.....
Le vrai problème de l'hydrogène, c'est qu'il est très difficile à stocker.
C'est soit on le comprime à 350 bars et la on arrive à en mettre 3 kilos dans un réservoir de 100 litres
Soit on le liquéfie à - 253 °C et là on arrive à en mettre 8 kilos dans le même réservoir.
Bref, c'est possible techniquement mais extrêmement compliqué, cher et difficile à faire à grande échelle.
Et c'est pour cela que je pense que convertir l'hydrogène en carburant de synthèse (méthane, méthanol, ammoniac, e-diesel etc....) est une meilleure idée car on résout ainsi ce problème de stockage.
L’article indique que les canalisations actuelles peuvent transporter de l’hydrogène "jusqu' à une certaine concentration". Laquelle ? Cette question a été abordée le 9 septembre dernier lors de l’exposé annuel participatif sur l’hydrogène de la SEPRA81.Le lien donné sur son site internet pour le voir sur you tube doit être complété par Ts.
L'hydrogène peut être mélangé au gaz naturel dans les réseaux existants jusqu'à 6% d'après l'Ademe. En gros, 94% de CH4 pour 6% de H2.
Pas beaucoup....