Les centrales nucléaires françaises pourraient bientôt être alimentées par de l’uranium provenant du désert de Gobie, en Mongolie. Le groupe français Orano et le gouvernement mongol viennent d’annoncer un accord préliminaire qui dessine les contours d’une collaboration pour les 40 prochaines années.
Orano (ex Areva) s’apprête enfin à concrétiser près de 25 années d’activités exploratoires en Mongolie. Le groupe français vient, en effet, d’annoncer la signature d’un accord préliminaire pour l’exploitation d’une mine d’uranium au sud-est du pays. Ce projet, qui doit désormais être validé par le Parlement mongol, devrait nécessiter 1,6 milliard de dollars (1,54 milliard d’euros) d’investissement. Cela en ferait le deuxième investissement étranger le plus important du pays, derrière la mine de cuivre et d’or d’Oyou Tolgoï, exploitée par Rio Tinto, une entreprise minière multinationale.
Si le projet de mine d’uranium Zuuvch Ovoo est définitivement validé, les travaux préparatoires devraient durer jusqu’en 2027, pour un début d’exploitation en 2028. Orano espère pouvoir extraire jusqu’à 2600 tonnes d’uranium par an d’ici 2044. À la fin de l’exploitation, prévue pour 2060, la réhabilitation du site pourrait durer une dizaine d’années.
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Le projet, porté par Badrakh Energy (coentreprise Orano – MonAtom), pourrait être aussi bénéfique pour la France que pour la Mongolie. En France, cette mine permettrait de sécuriser un peu plus les approvisionnements en combustible nucléaire du parc EDF. Son importance est d’autant plus stratégique qu’Orano vient de perdre le contrôle de la Somaïr, sa filiale minière nigérienne. Au Niger, le nouveau gouvernement putschiste a bloqué à Orano l’accès aux mines de la région d’Arlit. L’équivalent de 300 millions d’euros de stocks d’uranium déjà extraits y seraient bloqués. En 2023, le Niger représentait 16 % de la production mondiale du groupe.
De son côté, la Mongolie cherche à réduire sa dépendance économique à l’extraction du charbon, qui constitue sa principale ressource financière. Surtout, le pays travaille à établir une troisième voie diplomatique pour limiter l’emprise de ses deux pays voisins : la Russie et la Chine. À l’heure actuelle, la Mongolie dépend grandement de la Russie en matière d’énergie, et plus particulièrement en matière de gaz naturel et de pétrole. La Chine, elle, est de loin le principal partenaire commercial de la Mongolie, notamment en matière de minerai. Cet investissement français permettrait donc à la Mongolie de conserver des accords diplomatiques forts avec l’Europe, et ainsi se protéger de la domination de ses voisins.
Tant mieux, multiplier les sources, c’est toujours salutaire. Sinon, quand on parle de minerais pour les batteries de VE, on évoque souvent l’impact des mines. Pour le charbon, le pétrole ou le nucléaire, on n’en a jamais parlé et ça continue.
C’est normal..
Les mines de pétrole et de gaz, ça n’existe pas !
Ce sont des puits.
Pour le charbon, ce sont bien des mines (souterraines ou à ciel ouvert) mais ça reste beaucoup moins polluant que des mines des métaux qui consomment des quantités d’eau astronomique.
Et je ne parle même pas des mines d’or ou de terre rares ou on rejette tout un tas de cochonnerie dans la nature , cyanure par exemple.
et il y a des gens qui parlent d’indépendance de souveraineté energétique et d’aures blablas ….!
Et comment sera transporté le minerai hors de Mongolie? sachant que le pays n’a pas d’accès à la mer et est enclavé entre le Kazahstan (gros producteur d’Uranium), la Russie (en conflit avec l’Europe), et la Chine (également en conflit commercial et concurrent direct pour l’extraction de minerai).
La Mongolie n’a pas de frontière avec le Kazakhstan. Sur son extrême Ouest se trouve une frontière quasi-horizontale , d’une longueur approximative de 20 à 40 km, entre l’Altaï russe au Nord et l’Altaï chinois au Sud
Oui effectivement, je m’en suis aperçu plus tard, ça tient à peu de km en rapport avec la dimension des pays; et de toute manière la région n’est pas adaptée à du transport lourd.