Les zones rurales sont caractérisées par leurs vastes espaces disponibles les différenciant des zones urbaines densément peuplées. D’après une étude, certains de ces endroits en Europe pourraient être valorisés par leur transformation en des sites de production d’énergie renouvelable, contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs de transition énergétique. En effet, le potentiel des espaces exploitables en milieu rural s’élèverait à plus de 10 000 TWh/an.
L’UE s’est fixé un objectif ambitieux d’atteindre 42,5 % d’énergies renouvelables dans son bouquet énergétique et de réduire d’au moins 55 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 d’ici 2030. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre d’un objectif plus large, notamment la neutralité carbone d’ici 2050. Face à ces défis, l’Europe dispose d’un avantage significatif : d’importantes ressources terrestres non exploitées. Selon les experts, le potentiel inutilisé d’énergie renouvelable dans l’ensemble de l’UE est estimé à 12 500 TWh par an.
Dans un rapport de la Commission Européenne intitulé « Renewable Energy Production and Potential in EU Rural Areas », les zones rurales sont identifiées comme des acteurs majeurs de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique. Ces régions sont déjà responsables de 72 % de la production d’énergies solaire, éolienne et hydroélectrique en Europe. Malgré cette contribution significative, le rapport souligne l’existence d’un vaste potentiel encore inexploré dans ces zones.
À lire aussi Des millions de panneaux solaires invendus entassés dans des hangars en Europe ?Quel est le potentiel de production d’énergie renouvelable des zones rurales ?
L’énergie solaire photovoltaïque présente le plus grand potentiel inexploité dans les zones rurales européennes. Actuellement, cette source d’énergie génère environ 136 TWh par an, mais son potentiel de production pourrait s’élever à 8 600 TWh par an, soit une augmentation de soixante fois la capacité actuelle. Cette opportunité est largement attribuée à l’abondance des terrains exploitables.
Concernant l’éolien terrestre, les zones rurales sont également perçues comme acteurs clés. Sur les 350 TWh produits actuellement à partir de cette source, 280 TWh proviennent déjà d’installations en milieu rural. Le potentiel de ces zones est pourtant évalué à 1200 TWh/an, soit quatre fois plus. Enfin, pour l’hydroélectricité, la production dans les zones rurales est actuellement de 280 TWh, alors que le potentiel estimé est de 350 TWh/an. Il est cependant à préciser qu’une part importante de ce potentiel inexploité en hydroélectricité provient de systèmes hybrides solaire flottant-hydroélectricité.
Une exploitation équilibrée des ressources locales
En parallèle avec la transition énergétique, l’Europe vise également à maintenir et à renforcer la sécurité alimentaire au sein de l’UE. C’est pour cela que cette étude privilégie une approche ascendante qui utilise les ressources locales de manière durable et équilibrée, en tenant compte de la nécessité de préserver l’équilibre entre l’exploitation des énergies renouvelables et d’autres utilisations potentielles des ressources (les terrains et les eaux). De plus, le déploiement de nouvelles centrales dans ces milieux ruraux implique un choix bien étudié des sites afin d’intégrer harmonieusement les installations dans le paysage existant.
Afin de maintenir un bon équilibre d’utilisation, la Commission européenne a émis des lignes directrices destinées aux États membres. Ces directives visent à promouvoir une sélection durable des sites pour les installations solaires et éoliennes, en tenant compte des implications environnementales et sociales. Ces lignes recommandent de privilégier l’utilisation de terrains déjà impactés par des activités humaines, comme les toits des bâtiments, les terrains autour des infrastructures de transport, les parkings, les terrains industriels, ou encore les sites de déchets. L’idée est d’utiliser des espaces où l’impact environnemental supplémentaire serait minimal.
En outre, selon la Commission, les zones protégées, les réserves naturelles, les corridors migratoires des oiseaux, et d’autres zones écologiquement sensibles doivent être évités pour préserver la biodiversité et les écosystèmes vulnérables. Les terres qui ont été dégradées ou qui ne sont plus viables pour l’agriculture représentent également des sites potentiels pour déployer de nouvelles installations.
Commentaires
On peut effectivement transformer les zones rurales naturelles et agricoles en usines de production d'électricité. Pour répondre aux besoins des villes, il va falloir beaucoup d'espace.
Et Niveau interconnexion, cela coute combien !?
Des réseaux dimensionnés à des pointes de production mais qui ne délivre qu'à peine 10% du temps ce niveau de pointe (l'éolien comme le solaire sont rarement à 100% de leur potentiel), cela peut couter assez cher...
Mais effectivement, le potentiel "rural" est important quoique déjà bien exploité dans certaines zones de France avec l'éolien, notamment dans le 1/4 Nord-Est de la France et en Beauce, où certaines zones sont devenues assez lugubre (avis perso...), il n'est plus possible de voir un horizon sans de nombreuses éoliennes par endroit, ce n'est plus du clairsemée mais de l'intensif par endroit !
Si c'est choisi par la majorité des habitants du cru pourquoi pas... Si non, c'est discutable et quel est le niveau "minimal" et "maximal" qui peut être imposé !?
Par contre au niveau hydraulique, il y a un énorme potentiel avec de petites et moyennes STEP à vocations multiples à developper...
C'est drôle qu'on puisse dire que pour l'éolien il faut laisser choisir les gens quand pour l'hydraulique ou le nucléaire on n'a demandé l'avis de personne ?
Le Nucléaire civil ne s'est pas installé partout en France et a été refusé dans quelques régions (Cf Bretagne ou le Nucléaire civil est terminé avec la Centrale de Brennilis fermée mais pas le Nucléaire militaire - Ile Longue et ses SNLE...)... Pour l'hydraulique, un exemple récent est aussi marquant de refus potentiel (Sivens) ...
Nucléaire comme Hydraulique ramènent beaucoup d'argent dans les collectivités environnantes (l'éolien nettement moins et de toutes les façons il ne peut pas faire de "miracles" vu les quantités produites...). Enfin l'adage " L'argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue " est souvent vérifié...
Je ne dis pas le contraire de ce que vous dites ! Seulement je fais la différence entre l'hydraulique et les bassines .Qui ne sont pas construit pour les mêmes usages (le premier pour le stockage de l'énergie - le second pour l'agriculture ).
Deuxièmement si l'hydraulique et le nucléaire sont des investissement qui rapportent beaucoup d''argent , ils le sont par le seul fait du stockage qui permet le pilotage de l'énergie.
Dans le cas ou l'on ferait du stockage avec l'éolien ou le pv, avec par exemple de l'air comprimé, ceci éviterait au pays de devoir acheter du gaz dont le prix est passé de 11 millirads en 2019 à 52 milliards en 2022 ! Soit quarante milliards qui auraient servit la décarbonation , plutôt que les intérêts étrangers qui déstabilisent nos propres entreprises.
Et si on fait le compte de ce que nous promet le gouvernement ça fait : 25 milliards pour l'Europe -43 d'intérêts pour la dette, 70 milliards pour nos besoins d'énergie (gaz pétrole charbon) sans compter les besoins de structures et avec ça 50 milliards d'économies ? Après ça ,on se demande ou on va prendre toute cette richesse ?.