La centrale nucléaire de Gösgen en Suisse / Image : Wikimedia - Schölla Schwarz, modifiée par RE.
Pour sécuriser son approvisionnement et garantir l’atteinte de ses objectifs climatiques, la Suisse pourrait miser sur le nucléaire. L’annonce récente du gouvernement ne se concrétisera pas sans passer par un nouveau referendum dans le pays.
La crise énergétique semble enfin derrière nous, mais elle a laissé des traces, d’autant que les tensions avec la Russie ont bouleversé l’approvisionnement en gaz naturel de l’Union européenne. Désormais, la sécurité et l’indépendance énergétiques ainsi que le prix de l’électricité sont au cœur des politiques publiques et pèsent dans le débat public.
En Suisse, le gouvernement s’interroge sur les décisions à prendre dès maintenant pour sécuriser l’avenir énergétique du pays. Le ministre de l’Environnement, des transports et de l’énergie, Albert Rösti a déclaré mercredi dernier qu’il fallait envisager de compter sur le nucléaire dans les 15 prochaines années. Cette déclaration va à rebours de la position suisse puisque, par referendum, la population s’est prononcée en 2017 pour la sortie progressive du nucléaire. En ce sens, la construction de nouvelles centrales est interdite par la loi.
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Mais au vu de l’évolution de la situation du marché de l’électricité, le gouvernement change son fusil d’épaule. Il va donc proposer de modifier la loi sur l’énergie nucléaire d’ici la fin de l’année. Pour justifier sa décision, le gouvernement suisse explique que la demande en électricité va augmenter pour passer de 60 TWh/an actuellement à 70, voire 80 TWh/an d’ici 2050. Cette hausse s’explique par l’accroissement de la population et l’électrification des usages induite par l’objectif de neutralité carbone. De ce fait, il faut trouver des solutions pour augmenter la production. Initialement, la sortie du nucléaire devait être compensée par des centrales à gaz, ce qui est contraire aux objectifs climatiques du pays. Quant aux énergies renouvelables, le gouvernement craint que leur développement ne soit pas suffisamment rapide pour répondre à l’augmentation de la demande en électricité.
Ainsi, la Suisse souhaite garder un atout dans sa manche en se laissant la possibilité de recourir davantage au nucléaire, si la situation l’exigeait à l’avenir. Le gouvernement a précisé qu’il faut prendre les décisions aujourd’hui pour sécuriser la situation dans 20 ans. Cela s’explique effectivement par les délais nécessaires à la construction de nouvelles centrales par exemple. Pour autant, le changement dans la politique énergétique suppose de franchir deux étapes importantes. D’abord, le Parlement devra discuter de cette modification, laquelle sera soumise ensuite à la population par referendum.
Commentaires
Ca valait le coup que nos amis Suisses et Allemands fassent pression pendant des décennies pour fermer Fessenheim. Cette centrale était de fait très sure et avait bénéficié de gros investissements avant fermeture...Le long terme messieurs les politiques, le long terme !
note() : ...au passage les mots du président de l'Autorité de sûreté nucléaire, Pierre-Franck Chevet. Ce dernier indiquait au Figaro en 2018 que la centrale alsacienne était celle qui "présentait les meilleurs résultats en termes de sûreté d'exploitation".
C'est fou de vouloir passer du gaz au nucléaire, quand on sait qu'on pourrait remplacer le gaz par de l'air comprimé, qui avec les Enr, leurs offriraient une totale indépendance, sans les risques et les contraintes, la consommation d'eau , la production de vapeur, et les déchets de l'atome.
Avec le nucléaire, ce qu'ils sont sûr, c'est de voir leurs glaciers accélérer la fonte comme neige au soleil !
Sauf qu'avec les signatures (paraphes) falsifiés en Suisse ce ne sera pas une décision fiable.
Et si jamais les Suisses par référendum (oh, pardon, par votation) ne voulaient toujours pas de nouvelles centrales sur leur propre sol, il existe toujours une solution de contournement : 1 ou 2 réacteurs de plus sur le site du Bugey dans l'Ain (actuellement 4x 900MW) dans lesquels ils pourraient être actionnaires.
Vous savez, ce sont ces réacteurs déjà existants sur lesquels les mêmes Suisses s'acharnent en dénonçant leur dangerosité en raison de leur proximité avec la Suisse.
Nous pourrions même leur proposer de participer financièrement à la modernisation des 4 réacteurs existants (échangeurs thermiques, génératrices) pour en obtenir 4x1000MW au lieu de 4x900MW et ils en obtiendraient aussitôt 400MW dans un délai très rapide.
Donnant-donnant.
Non c'est trop tard les peuples suisses et allemands ont décidé de sortir définitivement du nucléaire. Ceci dit si ces pays financent des lignes d'interconnexion avec la France nous pourrons leur fournir toute l'électricité propre qu'ils veulent 24h/24