Le stockage d’énergie peine à se faire reconnaître à sa juste valeur dans la transition énergétique. Cela pourrait changer avec les nouvelles ambitions européennes en la matière, qui pourraient faire du stockage la véritable pierre angulaire de ses objectifs climatiques.
Quand on parle de transition énergétique, de décarbonation et de sortie des énergies fossiles, on pense tout de suite aux énergies renouvelables, au premier rang desquelles l’éolien, l’hydroélectricité et le photovoltaïque. Et presque jamais de stockage. Pourtant, le développement des énergies renouvelables, et même du nucléaire, doit nécessairement s’accompagner d’une augmentation des capacités de stockage pour pallier la variabilité de leur production. Ce stockage peut s’effectuer avec différents moyens comme les batteries ou les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP).
Certains pays l’ont bien compris et ont accéléré le développement de leur capacité de stockage, comme l’Espagne qui investit pour financer des systèmes de stockage massif d’énergie. Il n’en va pas de même en France, qui ne ressent pas le besoin immédiat de développer ses capacités de stockage. Pourtant, un tel chantier prend du temps. Et comme nous l’indiquait Yannick Peysson, responsable du programme stockage et gestion de l’énergie à l’IFPEN, dans un précédent article sur le stockage, grand oublié de la transition énergétique, « c’est dès maintenant qu’il faut s’y mettre » pour répondre à la demande de demain.
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Toutefois, les choses pourraient s’accélérer sous la pression de la Commission européenne. Dans un communiqué de presse du 6 février 2024, l’instance recommande une réduction de 90 % des émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2040 (par rapport à 1990). Il s’agissait de déterminer l’étape intermédiaire de 2040, avant d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Et pour y parvenir, la Commission n’oublie pas le stockage, inclus dans les outils disponibles pour atteindre cet objectif intermédiaire : « le secteur de l’énergie devrait parvenir à une décarbonation complète peu après 2040, sur la base de toutes les solutions énergétiques à émissions nulles et faibles en carbone, y compris les énergies renouvelables, le nucléaire, l’efficacité énergétique, le stockage […] ». Le document ajoute qu’il sera nécessaire de mettre en place « des réseaux plus intelligents », « une flexibilité de la demande et des solutions de stockage ». Le développement des moyens de stockage d’énergie n’est donc plus une option et tous les États membres vont devoir s’y mettre.
Le compromis entre stockage et (sur-)dimensionnement des énergies renouvelables solaires et éoliennes est illustré par cette infographie:
https://sites.google.com/view/infographique/accueil/renouvelable-et-stockage-bas%C3%A9-sur-2023
Le problème avec le stockage des Enr c’est que la plupart des gens n’en voient pas la nécessité puisqu’on leur rabâche qu’avec le nucléaire on a pas besoin des renouvelables !.. Et c’est vrai que du fait qu’on arrête pas les radiations et qu’on ne commande pas le vent ou l’ensoleillement ces deux systèmes sont normalement incompatibles en l’absence de stockage. Puisqu’ils produisent parfois ensemble quand il n’y a pas de besoin et sont à d’autres moments incapables de fournir les besoins, ce qui force à devoir acheter de l’énergie pour boucher les trous ? « https://www.google.com/search?q=le+co%C3%BBt+des+importations+de+GNL+vers+la+France+a+atteint+un+record+absolu+en+2022 Dans le détail, le… Lire plus »
La mention d’hydrostor est bienvenue, et par extension les autres méthodes de stockage à l’air comprimé avec meilleur rendement (voir CAES ) car, contrairement à ce que laisse entendre l’article ( « préparez les bulldozers ») le stockage ne nécessite pas nécessairement des investissements considérables.Quant à la mise en œuvre de l’ injonction de la Commission Européenne pour le stockage, on peut la relier à celles de son marché carbone et du MACF …
A chaque fois qu’un lobbys nous assène une vérité il faut chercher à qui cette vérité profite ? En tout cas, pas aux abonnés qu’on berne en permanence en affirmant que les renouvelables ne pourraient pas se stocker . Ce qui est faux, archit. faux et totalement mensonger ! Toutes les énergies sont stockables ! Et les stocker poserait moins de problèmes que de le faire avec le nucléaire ou les fossiles puisque qu’avec le soleil ou le vent on le ferait sans dépendre des rois du pétrole , du gaz ou du charbon. Ce qui permettrait de développer des… Lire plus »
La fin de l’article renvoie sur « le développement des moyens de stockage d’énergie » .N’est considéré que l’électricité, vecteur énergétique qui, de plus en plus , peut être remplacé par celui que constitue l’hydrogène : voir sur le site de la SEPRA 81 l’exposé du 20-12-23 qui a été enregistré.De plus il est plus facilement stockable de multiples façons notamment via l’ammoniac.
L’ammoniac est un vecteur auquel de crois beaucoup. Mais il faut encore travailler en labo sur l’optimisation (c’est à dire le rendement) des processus de production. Plusieurs labos à travers le monde, y compris français, ont développé des choses sympa. Mais je n’ai pas encore vu de concrétisation industrielle de ces nouveaux procédés. Il me tarde d’en voir.
En ce sens, on peut se reporter à l’article publié le 1er août 2023: « Stocker de l’énergie dans l’ammoniac intégré à du pérovskite ».
Bonjour
Je plussois à tout ce que dit l article, mais ca fait longtemps qu on sait qu on a besoin de flexibilité, de pilotage de conso, et de stockage pour remplacer la « pilotabilité » des fossiles.
Là où j espérais que l article aille plus loin, c est en explorant les voies possibles pour rémunérer les services rendus par ces pilotages (quasi gratuit à mettre en place),
et surtout stockages (tres coûteux). Car c est bien le nerf de la guerre pour qu advienne des solutions : qu’une grosse majorité (producteurs et consommateurs) y trouve leur compte.