Le réacteur nucléaire du futur rêvé par Bill Gates entre en construction


Le réacteur nucléaire du futur rêvé par Bill Gates entre en construction

Le projet Natrium porté par Bill Gates / Image : Terra Power, Wikimedia, modifiée par RE.

Si les projets d’EPR2 se multiplient, l’avenir plus lointain de la filière nucléaire est déjà sur les rails. La société TerraPower vient, en effet, de lancer la construction de Natrium, l’un des premiers réacteurs de quatrième génération, censé révolutionner la production d’énergie nucléaire grâce à de nombreuses innovations. 

C’est quelque part entre Yellowstone et Salt Lake City, au beau milieu des États-Unis, que devrait se jouer une étape cruciale de la filière nucléaire dans le monde : la construction de Natrium, un réacteur à neutron rapide refroidi au sodium de 345 MWe. Ce réacteur de quatrième génération a été conçu par l’entreprise américaine TerraPower, fondée par Bill Gates en 2006, en partenariat avec GE Hitachi Nuclear Energy.

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Ce réacteur se distingue de la plupart des réacteurs commerciaux actuels sur de nombreux points qui sont censés améliorer sa sécurité, diminuer son coût et accélérer son déploiement. Par exemple, sa conception permet de créer deux îlots distincts, à savoir la partie nucléaire et la partie production d’électricité. Cette division de la centrale apporte, en théorie, de nombreux avantages comme une construction facilitée, un coût réduit et une plus grande sécurité. Le réacteur Natrium bénéficiera également d’un stockage thermique à sels fondus, permettant notamment d’augmenter ponctuellement la puissance de la centrale jusqu’à 500 MWe. Enfin, les réacteurs à neutrons rapides ont l’avantage de permettre le recyclage du combustible nucléaire usé, issu des réacteurs traditionnels. Au total, le coût du projet est évalué à environ 4 milliards de dollars, et a bénéficié d’une aide de l’ordre de 2 milliards de dollars de la part du gouvernement américain.

Bill Gates prend de l’avance dans la course aux réacteurs modulaires

Les réacteurs refroidis au sodium comportent de nombreux avantages, comme une température de fonctionnement plus élevée que les réacteurs traditionnels et des pressions de fonctionnement inférieures. Leur mise au point nécessite cependant de surmonter des défis techniques importants, notamment en termes de sécurité. Le sodium utilisé pour refroidir les réacteurs a l’inconvénient de brûler au contact de l’air, et d’exploser au contact de l’eau.

Si les travaux du site de Kemmerer (Wyoming) concernent, pour le moment, uniquement la partie non nucléaire du site, ils témoignent de la concrétisation du projet. À l’heure actuelle, les réacteurs russes BN-600 et BN-800 sont les seuls réacteurs de quatrième génération à être actuellement en service. On peut également citer le CFR-600 chinois pour le projet indien PFBR (470 MWe) qui sont actuellement en phase de construction. En France, le projet ASTRID, arrêté en 2019, était censé fonctionner sur un principe similaire. Si tout se passe comme prévu, le réacteur Natrium devrait être mis en service en 2030.

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